Nos enfants, on les adore. On cherche à ce qu’ils grandissent dans un milieu de vie stimulant mais sécuritaire. Il est naturel de les encadrer durant leurs activités, de les accompagner au parc lorsqu’ils sont petits et plus tard, de leur imposer un couvre-feu afin qu’ils reviennent à la maison avant minuit quand ils sortent avec leurs amis. Ces règles sont faciles à mettre en place car on les suit depuis longtemps. Mais qu’en est-il de la cybersécurité? L’accessibilité à internet et tout ce qui s’y trouve inquiètent souvent les parents, et avec raison. Voici quelques conseils afin de permettre aux jeunes de naviguer en toute sécurité sur le web.
Règles de base à suivre sur internet
Les enfants ont maintenant accès à internet partout où ils vont. À l’école, chez les amis et même dans certains lieux publics comme les centre commerciaux et les restaurants. Étant donné qu’il est impossible de tout contrôler lorsqu’ils sont hors du nid familial, voici les astuces qu’ils devraient connaître pour naviguer en sécurité sur internet.
Créer un bon mot de passe
Rien n’est plus personnel qu’un mot de passe. C’est la base du système de sécurité des utilisateurs mis en place pour accéder à notre boîte de messagerie, notre profil personnel sur les sites d’achats en ligne et les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter, Instagram, etc. Selon l’âge de votre jeune, vous devriez vous-même avoir leur mot de passe de courriel et de profil sur les réseaux sociaux pour être en mesure d’intervenir au besoin.
Pour éviter le plus possible que nos amis devinent notre mot de passe, soyez créatif! Pensez à y inclure un mélange de majuscules, minuscules, chiffres et caractères spéciaux afin de le rendre unique et complexe. Pour éviter qu’il soit retraçable par des programmes automatisés, évitez les mots du dictionnaire, les noms propres connus et tout ce qui peut être référencé comme votre date de fête par exemple. On doit aussi avoir un mot de passe différent pour chaque application afin d’évitier que si l’un est découvert, tous nos autres sites soient à risque.
Si vous le souhaitez, Google possède un outil pour vous aider à trouver un mot de passe sécuritaire. Je vous invite à consulter sa page que je trouve très détaillée et informative.
Un mot de passe, c’est comme une brosse à dents: ça ne se partage pas!
(et on le change régulièrement, soit environ aux 3 à 6 mois)
J’ai déjà entendu parler d’une tendance comme quoi les filles s’échangeaient leur mot de passe Facebook pour prouver leur lien d’amitié entre elles. Pouvoir dire qu’elles sont des BFF – les meilleures amies du monde – et qu’elles n’ont rien à cacher l’une envers l’autre. À NE JAMAIS FAIRE! Rien n’est plus malsain que ce genre de comportement. Si l’on prend l’exemple de Facebook, notre profil réflète notre personnalité. On y écrit nos réflexions du moment, on partage nos photos personnelles et les articles qui nous interpellent. C’est NOTRE page, pas celle des autres.
Tout ce que l’on publie sur internet y demeure
Si votre enfant est mineur et que vous leur accordez l’autorisation d’avoir une page sur un réseau social, je suggère aux parents de bien établir avec eux leurs paramètres de confidentialité. Les enfants doivent être conscients que tout ce qu’ils publient demeure présent même s’ils l’effacent par la suite. Une photo ou une vidéo publiée peut être enregistrée par une autre personne et repartagée à l’infini. Et pas seulement par des gens qu’ils connaissent! On ne sait jamais qui peut voir ce que l’on met sur le web. Il faut donc être prudent et se demander avant chaque clic sur ‘envoyer’, si l’on veut que tout le monde le voie. Avant chaque publication, je me pose la question: « Est-ce que je pourrais montrer ça à mes parents? » Si la réponse est non, on ne publie pas.
Comment se comporter sur les réseaux sociaux
Comme dans la vie, le respect des autres est primordial. Les jeunes doivent réaliser que ce qu’ils écrivent peut avoir de graves conséquences. Ce n’est pas parce qu’ils sont cachés derrière un pseudonyme ou qu’ils sont installés derrière un clavier que cela n’affecte pas les autres. Les cas d’intimidation à l’école suivent maintenant sur le web. On parle de cyberintimidation. Comme parent, on doit être à l’écoute de nos jeunes et sensibles à ce qu’ils peuvent communiquer virtuellement.
Suivant mon principe de faire attention à ce que je publie, tout ce l’on dit sur les forums de discussion et les commentaires au bas d’articles ou de publications sur les réseaux sociaux sont publiques. Elles peuvent être lues par tout le monde.
Mes parents m’ont toujours dit étant jeune de ne jamais parler aux inconnus. Sur internet, c’est pareil! Nos amis sur Facebook doivent être des personnes que l’on connaît. Les cybercriminels se cachent parfois derrière un profil frauduleux pour attirer les jeunes vers eux. Comme ado, soyez aux aguets. Si une personne inconnue veut en savoir sur vous, si un doute persiste sur une conversation ou une personne vous semble louche, parlez-en.
Des applications mobiles à éviter
Si votre enfant est assez vieux pour avoir son propre iPod ou une tablette, gardez quand même un œil sur les applications qui y sont présentes. Quelques tendances populaires sont destinées aux adultes ou permettent de partager du contenu avec le monde entier. Voici quatre applications à surveiller que je déconseille aux jeunes même s’ils vous diront que « Il n’y a rien là, TOUT le monde l’utilise! »
- Tinder – Application mobile conçue pour rencontrer des gens. L’application voit où vous êtes grâce à l’outil de golocalisation de l’appareil et vous suggère des gens à proximité selon vos critières de recherche établies. Les célibataires peuvent donc rencontrer des personnes qui ont les mêmes gouts qu’eux pour les sports, la cuisine et les films de science fiction. Vous aurez deviné, Tinder est un site de réseautage pour les adultes célibataires.
- Snapchat – Application de clavardage avec des amis. Au lieu d’envoyer des messages textes, on partage des photos et vidéos croquées sur le vif. Chaque message s’autodétruit dans les dix secondes, ce qui en fait une application aussi populaire qu’accocheuse. Ce que je n’aime pas de cette application est que l’attrait d’instantanéité de l’applicaion peut rendre ses utilisateurs un peu trop spontanés. Je parlais plus haut du fait que tout ce que l’on publie le reste pour toujours. Eh bien même sur Snapchat, si les dévelopeurs disent supprimer les publications de ses utilisateurs, ils soulignent également dans leur politique d’utilisation qu’il est possible que votre photo soit sauvegardée par la personne qui la reçoit. Pour plus d’informations, voici les détails provenant du site officiel de l’application.
- Kik Messenger – Kik permet de clavarder avec ses amis et d’en rencontrer des nouveaux! L’application scanne la liste de contact de votre appareil intelligent et vérifie pour voir si des gens de votre entourage utilisent son service en associant leur numéro de téléphone ou leur adresse de courriel à leur banque de données. Étant donné que Kik permet de clavarder avec des inconnus, je crois que les parents doivent en limiter l’usage pour leurs jeunes ados. Pour plus de détails, visitez le site du développeur.
- Meerkat – La nouvelle venue dans les applications de partage instantané de vidéo est Meerkat. Directement d’un téléphone intelligent, il est possible de se filmer et publier ce que l’on partage à tous nos abonnés sur Twitter. Le hic est que ce qui passe par Meerkat devient public. Ils mentionnent même la possibilité d’utiliser nos photos et vidéos pour promouvoir la marque. Voici les détails de la politique de Meerkat.
Établir un environnement web sécuritaire à la maison
La première chose à mettre au clair avec ses enfants est que l’ordinateur familial doit être installé dans une salle commune. Le salon par exemple. Les parents doivent pouvoir regarder l’écran de navigation quand leur enfants surfent sur le net. Ils s’assurent qu’ils visitent des sites convenables pour leur âge et leur niveau de maturité. Je ne dis pas de les espionner et de rester assis à côté d’eux à tout moment, mais seulement que l’écran soit accessible pour y jeter œil de temps à autres.
Sur l’ordinateur familial, l’idéal est de créer un profil d’utilisateur pour chaque membre de la maisonnée. Ce profil d’utilisateur doit être approprié pour eux afin de:
- Réglementer les heures passées sur internet
- Restreindre le téléchargement de programmes et d’applications sans votre consentement
- Établir la cote maximale pour les sites, les vidéos visionnées sur YouTube et les jeux sur l’ordinateur, de la même manière qu’on le fait pour les profils d’utilisateur sur les consoles de jeux.
Je n’ai pas d’enfant mais j’ai des neveux et nièces qui viennent parfois passer du temps chez moi. Sur mon ordinateur et sur mes consoles de jeux, j’ai créé un profil d’utilisateur leur étant destiné. Comme ça, il ont la liberté d’aller sur internet ou jouer à des jeux sans me demander s’ils sont assez vieux pour le faire. J’ai sélectionné le système de classification ESRB dans les options du contrôle parental (le système établi pour les jeux vidéo) et choisi T (Adolescents) comme limite. Tout ce qui est considéré plus élevé est filtré.
Avec Windows, les paramètres de contrôle parental pour un compte Enfant peut vous envoyer un rapport sur ce qu’ils ont fait sur l’internet incluant la liste des sites qu’ils ont visités. Pour le configurer, il suffit de suivre les étapes dans:
Panneau de configuration > Comptes et protection des utilisateurs > Contrôle parental
Pour avoir l’esprit plus tranquille, le temps consacré à installer ces règles de base vont vous éviter bien des préoccupations. Il est important de parler avec les jeunes sur ce que se passe sur internet. C’est primordial afin qu’ils sachent dans quoi ils s’embarquent et les risques encourus avec leurs habitudes de navigation. J’espère qu’avec ces conseils, vous en serez mieux éclairé, et vos jeunes aussi!
(crédit photos pour cet article: MorgueFile photos)