evilwithin.jpgCeux qui me connaissent personnellement savent deux choses à mon sujet en ce qui concerne les scénarios d’horreur. Tout d’abord, dans les films, je suis du genre à ne pas être très impressionnable. Je trouve souvent les scénarios plus drôles qu’autre chose et la moindre petite invraisemblance va me faire décrocher de l’histoire. Je me suis bidonné à regarder Silent Hill, c’est pour dire. Par contre, j’embarque vraiment trop dans les jeux d’horreur. La majorité du temps, l’interaction entre le scénario et moi sont telles que je fais réellement de sauts, et je sens mon adrénaline monter. J’ai pu essayer The Evil Within. Est-ce que ce jeu est le jeu d’horreur qu’il vous faut ? Suivez-moi pour en savoir plus.

The Evil Within (PlayStation 4 / Xbox One / PlayStation 3 / Xbox 360 / PC) est l’œuvre de Shinji Mikami et de son équipe. Si vous ne le connaissez pas, Shinji Mikami est le créateur derrière le populaire titre Resident Evil. Il a aussi été impliqué dans Viewtiful Joe, Devil May Cry et Ace Attorney. Bref, le mec a de l’expérience. Il débarque avec un titre qui promet de nous plonger dans un univers d’horreur et de paranoïa. Est-ce que ça marche?

Un peu sur le scénario et l’ambiance

The-Evil-Within1.jpgBon, mettons les choses au clair immédiatement : The Evil Within n’offre pas un scénario très original. Le joueur sera placé dans une enquête pour des homicides. L’action se déroule au Beacon Mental Hospital situé dans la ville fictive de Krimson City. Rapidement, on prend conscience du fait que le tout va beaucoup plus loin que ce que nous pensions et que l’horreur est définitivement plus grande qu’il était permis de le croire.

Le scénario quelque peu cliché aurait très bien pus fonctionner et demeurer relativement intéressant, mais beaucoup d’éléments viennent à contresens avec ce dernier. Mentionnons tout d’abord les nombreux combats contre des « boss » qui cassent constamment le rythme. En fait, je crois que c’est là le plus gros nœud du problème : The Evil Within est vu comme un jeu d’horreur, alors que, dans les faits, il est tellement truffé de combats et de phases dédiées à la furtivité que l’on finit par perdre le côté « horreur » du titre.

Il faut aussi noter que, parfois, on est placé face à des situations qui laissent perplexes. On ne comprend pas vraiment pourquoi un élément arrive, ou pourquoi une créature est présente. On dirait presque le designer du titre, Shinji Mikami, a décidé de mettre ces éléments simplement en disant qu’ils inspiraient la peur. Le problème c’est que, parfois, ça ne fait pas de sens, rendant le tout beaucoup moins épeurant.

The-Evil-Within2.pngSoulignons finalement que le type d’horreur dépeinte dans le titre est gros. Très gros. C’est tellement gros, que ça en devient bien souvent grotesque. Bref, c’est excessif, rendant le tout beaucoup moins crédible. Je crois qu’il y a une règle qui fonctionne très bien dans le monde de l’horreur, et c’est de jouer plus sur l’imagination que sur l’imagerie en tant que telle. Parfois, trop en montrer tue l’effet de peur.

Je n’entrerai évidemment pas dans les détails en ce qui concerne l’histoire, cependant, si vous le terminez, j’aimerais avoir votre opinion en ce qui concerne le combat final. Pour ma part, je dois dire que j’ai trouvé le tout un peu étrange, voire un peu décalé. J’attends de connaitre votre opinion.

Des graphismes vieillots

J’ai joué au titre sur la PlayStation 4. Je dois dire que j’ai été quelque peu déçu. En effet, j’ai personnellement trouvé que les graphismes n’étaient pas à la hauteur d’une console de nouvelle génération. Souvent, j’ai été surpris de voir des éléments qui étaient rendus avec un aspect réellement vieillot. Les textures me semblaient aussi parfois quelque peu ordinaires. Je ne sais pas si c’est la direction artistique voulue pour le titre, ou si c’est parce qu’il était construit surtout pour les consoles de génération précédente, mais disons que l’expérience visuelle n’a pas été à la hauteur de mes attentes.

Prise en main et jouabilité

The-Evil-Within3.jpgAu chapitre de la jouabilité, le titre perd malheureusement des points. Les contrôles sont très souvent trop lents. On dirait qu’ils ne répondent juste pas assez bien, alors que l’action, elle, est bien souvent rapide et stressante. Cela devient rapidement frustrant et nuit vraiment à l’appréciation du jeu. Il faut aussi mentionner que, durant plusieurs passages, on se retrouve bien souvent à être un peu spectateur par rapport à ce que notre personnage fait. Néanmoins, je dois bien dire que, malgré le rythme trop lent des contrôles, la jouabilité globale fonctionne bien avec ce que l’histoire tente de nous faire exécuter.

Musique et ambiance sonore

Là par contre, je dois dire que le titre réussi bien. Les ambiances sonores sont suffisamment stressantes pour nous créer des moments intenses. Les musiques sont bien intégrées et appuient adéquatement ce que l’on vit dans l’histoire. On sent aussi quelques influences japonaises dans la composition.

Même chose du côté sonore. Le côté lugubre est véritablement bien rendu avec une pléiade de son tous aussi plus inquiétant les uns que les autres. J’ai par contre trouvé que la traduction en français était parfois étrange par rapport au jeu des « personnages ». Mais bon, ce n’est rien de majeur ; c’est probablement une question de culture qui entre en jeu ici.

Conclusion

The Evil Within n’est pas un mauvais jeu, mais ce n’est assurément pas un candidat pour le jeu de l’année. Il a trop de problèmes techniques et narratifs pour retenir suffisamment l’attention. Certes, vous pourrez bénéficier de plusieurs heures de jeu, et vous aurez parfois des frousses qui augmenteront votre niveau d’adrénaline, mais le titre n’a pas la finition voulue pour demeurer un classique. Mentionnons néanmoins que les développeurs ont fait plusieurs efforts pour rendre le tout assez intéressant pour vouloir avancer toujours plus loin dans l’histoire. Bref, c’est comme un thriller dont la mécanique n’est pas au point.

Note globale : 3,5 / 5.

Benoit Gagnon
Benoit "Ben the Man" Gagnon est né nu et sans défense jusqu'au moment où il a découvert les jeux vidéo et la technologie. À ce moment, il s'est mis à découvrir un monde rempli de promesses et de découvertes. Depuis, il s'est intéressé aux jeux vidéo, aux technologies émergentes, à l'industrie technologique et à la sécurité.