On a tous nos styles de jeu préférés. J’aime avoir un bon jeu d’action qui offre un bon défi. Pourtant, j’ai toujours résisté à la série des Dark Souls parce qu’on m’avait dit qu’on y mourrait des milliers de fois avant d’arriver à le maitriser. N’ayant pas peur d’un bon défi, j’étais donc préparé psychologiquement à me lancer pour vaincre Nioh pour PS4 par les deux cornes.
- Éditeur : Sony Interactive Entertainment, Tecmo Koei
- Développeur : Team Ninja
- Date de parution : 7 février 2017
- Style : Action
- Plateforme : PlayStation 4
- Mode de jeux disponibles : solo, multi-joueur
- Classement ESRB : M – Mature
- Langue d’exploitation : Français (sous-titres seulement)
Ici, on incarne un marin nommé William qui aurait été inspiré sur l’anglais William Adams qui a été le premier samurai caucasien au 17ème siècle. Oubliez toutes les prétentions historiques ici puisque vous êtes dans un monde d’esprit, de démon et j’en passe. Malgré tout, je trouve ce mélange tout à fait réussi et ça nous permet d’avoir des rencontres avec des ennemis formidables et terrifiants tirés des mythes japonais. Comme vous devez vous en douter un peu si vous êtes le moindrement connaisseurs de ce type de jeu, l’histoire est un simple prétexte. Oui il semble y avoir une trame narrative mais elle est plutôt décousue et dure à suivre. Contentez-vous plutôt d’apprécier le paysage et les environs.
Mécaniques de jeu robustes
Le jeu perd peu de temps à vous expliquer comment il fonctionne et vous plonge tout de suite dans une introduction alors que vous devez vous échapper de la prison de Londres. On explique comment frapper faiblement et fortement pour ensuite mentionner qu’on peut aussi esquiver sans plus de flafla. Arrivé devant un premier ennemi, vous allez probablement mourir. Plusieurs fois.
Bon j’imagine que les gens connaissant ce type de jeu se seraient mieux débrouillés que moi mais j’étais sans repaire. Ce n’est pas le type de jeu que vous devez peser un millier de fois sur les boutons afin que votre adversaire finisse finalement sur le sol. Ici, on a un joli ballet entre vous et votre adversaire qui se soldera par la mort d’un des deux danseurs si vous êtes trop impatient. Chaque coup asséné à votre adversaire aurait pour effet de diminuer votre barre de Ki ou si vous préférez votre endurance. Quand cette barre est vide, votre personnage se retrouve donc vulnérable et ne pourra parer son coup. C’est donc important de faire une économie de vos coups pour arriver à vaincre vos adversaires.
Je commençais à me mettre un peu à l’aise avec le système quand, en quittant la prison, voilà qu’on arrive dans le tutoriel officiel du jeu (qu’on peut d’ailleurs passer quand on le recommence). D’autres notions sont ajoutées : les positions de combat.
La première des trois positions de combat la basse est parfaite pour frapper votre adversaire rapidement sans lui faire trop de dégât. Celle du milieu est plus neutre et parfaite pour avoir un bon équilibre entre la force et la vitesse. Sans surprise, la troisième et dernière est surtout utilisée pour lancer des coups puissants d’une lenteur incroyable qui draineront votre Ki. D’après ce que j’ai lu, il est possible de faire le jeu en utilisant qu’une seule de position de combat (surtout celle du milieu) mais pour arriver à tirer votre épingle du jeu, vous devrez apprendre à tirer profit de chacune d’entre elles en temps et lieu.
Pour changer d’une à l’autre, vous devrez utiliser le bouton R1 sur votre manette ainsi que x (bas), carré (moyen) et triangle (haut) en plein combat. Le tout fonctionne très bien mais peut être un vague irritant occasionnellement parce que le bouton R1 est aussi utilisé pour récupérer votre Ki. Après chaque coup, une aura bleue s’échappera de votre personnage. C’est le Ki qui quitte votre corps. Pour le retenir et le récupérer plus rapidement, vous devez appuyer assez rapidement sur R1 immédiatement après avoir terminé votre séquence de combat. Quand vous vaincrez un adversaire, c’est une aura orangée qui vous récompensera d’une plus grande quantité de Ki. Donc le problème est qu’il arrive que lorsque vous appuyez sur R1 un peu trop proche du coup que vous venez d’effectuer, votre position de combat soit alors changée. C’était surtout le cas au début mais heureusement, ça s’atténue un peu avec le temps. J’aurais quand même préféré qu’ils utilisent une autre combinaison
L’autre force du jeu est que vous pouvez utiliser une multitude de types d’armes pour arriver à vos fins. Au départ, j’avais été séduit par deux épées que j’ai un peu délaissées pour une énorme hache. Inutile de vous en débarrasser complètement puisque vous pouvez équiper deux sortes d’armes de mêlée en même temps. Il en va de même pour les armes à distance. En ce moment, j’ai un arc et un puissant fusil. Ces armes sont particulièrement pratiques pour attirer un garde loin de ses congénères. Vous pourrez ainsi en disposer individuellement beaucoup plus discrètement. Utilisez ce truc le plus souvent que possible parce que se battre contre plus de deux sbires en même temps et la meilleure façon de mourir rapidement.
Heureusement, ou malheureusement, les ennemis sont d’une stupidité désarmante et ne réagissent pas toujours quand vous abattez un des leurs à côté d’eux alors que d’autres fois ils semblent posséder un œil de lynx et vous aperçoivent à l’autre bout du monde. Les concepteurs semblent plus avoir misé sur l’intelligence artificielle quand les gardes, démons et autres se battent contre vous. Les confrontations contre les boss sont souvent assez épiques et vous devrez trouver quelle vulnérabilité vous devrez exploiter pour arriver à lui faire mettre le genou par terre.
La caméra peut parfois être un beau casse-tête quand vous devez vous battre dans des endroits exigus. J’opte toujours pour attirer mon adversaire hors de l’édifice quand c’est une option. Sinon, ça augmente beaucoup le facteur de difficulté.
Vous n’êtes pas obligés de vous battre seuls. Si vous le désirez, vous pouvez demander à un ami de se joindre à vous pour vous aider mais vous devrez en payer le prix puisque la difficulté sera elle aussi ajustée en conséquence (comme si ce n’était pas déjà assez dur). Ceux qui désirent un peu plus d’expérience peuvent aussi décider d’invoquer l’esprit d’un joueur décédé sur le champ de bataille. Vous ne vous battrez pas directement avec lui mais plutôt avec une copie dirigée par l’ordinateur qui pourrait vous donner des objets plus puissants.
Livre la marchandise sans éblouir
Visuellement, je ne peux pas dire que le jeu m’a tant épaté. Il est beau mais on a vu beaucoup plus impressionnant dans les dernières années. Les modèles (surtout les vulgaires gardes) sont, je trouve, souvent peu détaillés même s’ils sont très bien animés. Ce n’est heurueusement pas le cas pour les boss. Au moins, la direction artistique est très réussie et on s’immerge facilement dans l’univers japonais postmédiéval. J’aime tellement aussi quand on voit les différentes pièces d’armures sur le personnage ou les types d’armes qu’il traine avec lui.
Pour qu’un jeu du genre soit un succès, on doit avoir une bonne vitesse d’action. Vous avez ici plusieurs options dépendant si vous avez une PS4 ou une PS4 Pro. Pour les premiers, vous aurez le choix entre trois modes soit cinéma, action et cinéma variable. Le premier fonctionne à 30 images par secondes avec une plus belle résolution, le second offre 60 images par secondes mais sacrifie l’image et le dernier offre une meilleure image à au moins 30 images par seconde et plus. Pour la PS4 Pro, on a les mêmes choix d’action et cinéma s’ils optent pour 1080 p ou une résolution 3840×2160 limitée à 30 images par secondes pour le mode cinéma sur les téléviseurs 4 K. Pour ces mêmes téléviseurs 4K, on est limité à 1920×1080 à 60 images par secondes lorsqu’on opte pour le mode action.
Côté musical, c’est assez désert sauf quand vous combattez des démons ou des adversaires plus importants. La musique est adéquate mais je doute qu’elle vous reste en tête quand vous aurez terminé.
Verdict
Ce jeu ne comporte pas une courbe d’apprentissage, c’est carrément une falaise d’apprentissage. Le seul niveau de difficulté est extrême. Cela dit, quand on arrive à gagner nos premiers combats, on a un sentiment d’avoir accompli quelque chose de grand. Quand on progresse considérablement et qu’on meurt sans avoir trouvé un nouveau point de sauvegarde, on rage intérieurement à devoir revaincre tous ces monstres qu’on a déjà anéantis. Nioh n’est vraiment pas pour tout le monde. Ceux qui connaissent ce genre de jeu (Dark Souls, Bloodborne, etc.) seront ravis par Nioh. Les néophytes comme moi pourront aussi y trouver leur compte s’ils sont prêts à y mettre le temps voulu. Rares sont les jeux qui arrivent à un tel équilibre entre l’action et la stratégie. Le jeu est disponible exclusivement pour la console PS4 et il est sur les tablettes dès maintenant.
Ce que j’ai aimé
- Des mécaniques de jeu solide
- La possibilité de modifier son personnage comme on le désire
- Un niveau de difficulté qui récompense quand on réussit…
Ce que j’ai moins aimé
- …et qui fait rager quand on doit tout recommencer
- Une histoire peu intéressante
Évaluation globale
- Expérience de jeu: 5/5
- Graphisme: 3.5/5
- Son: 3.5/5
- Durée d’intérêt / Rejouabilité: 5/5
- Note globale: 4,5/5