Le ZV-E1 de Sony est un appareil photo sans miroir plein format qui est davantage axé sur la prise de vidéos que de photos, ce qui en fait un excellent outil pour les blogues vidéo. Cela s’explique en partie par la taille réduite du boîtier, mais aussi par le fait que les composants internes et la compatibilité avec l’objectif Monture E de Sony offrent une plus grande polyvalence pour la création de contenu.

Sony poursuit ce marché de manière agressive en essayant d’appliquer une partie de sa puissance cinématographique à des caméras qui s’appuient moins sur les commandes physiques et davantage sur l’intelligence artificielle (IA) pour faire le travail. Ce mélange se distingue à plusieurs égards, notamment en tant qu’alternative aux appareils photo Alpha de Sony. Ces derniers placent généralement la vidéo au second plan, alors que le ZV-E1 lui donne décidément la priorité. Le ZV-E1 en vaut la peine si vous êtes à la recherche d’un appareil photo fiable pour la création de vidéo.

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Conception de l’appareil photo ZV-E1 de Sony

J’ai couvert certains des éléments reliés à sa conception lorsque Sony a lancé la ZV-E1, mais je dirais simplement qu’elle est plus mince et plus petite que les appareils photo typiques de Sony. Pour ce faire, Sony a retiré le viseur, donc vous n’avez qu’un écran tactile pour prendre des photos ou des vidéos. Il y a aussi moins de boutons et de cadrans, ce qui vous permet d’intégrer davantage de fonctions et d’options dans l’interface.

Les plus évidents sont mis en valeur, comme le bouton dédié à l’enregistrement vidéo qui est presque aussi gros que le bouton de l’obturateur. Il n’est pas toujours nécessaire d’avoir un bouton pour basculer entre les modes photo, vidéo et S&Q (lent et rapide) si vous voulez prendre des photos ou des vidéos, mais lorsque vous réglez l’un d’entre eux, le menu change dans l’interface pour faciliter les changements pour ce mode spécifique.

Il n’y a qu’un seul emplacement pour carte mémoire, ce qui peut être un problème si vous préférez, par exemple, filmer des vidéos sur deux cartes à la fois. Il a aussi des ports USB-C et mini-HDMI, ainsi que des prises pour microphone ou écouteurs de 3,5 mm.

Le cadran unique permet de régler la vitesse d’obturation ou l’ouverture, selon vos réglages, tandis que les boutons arrière sont très similaires à ceux des autres appareils photo de Sony. Le bouton Fn est un excellent raccourci vers paramètres les plus courants, tandis que le pavé directionnel permet d’accéder aux modes ISO, compensation de l’exposition, rafale, minuterie et aux informations d’affichage. Il n’y a pas de dispositif pour déplacer le point focal, vous devez donc vous servir du pavé tactile pour faire la mise au point.

Le ZV-E1 utilise le même capteur CMOS BSI de 12 mégapixels que l’appareil photo A7S III et le FX3, ce dernier étant un appareil haut de gamme axé sur la vidéo. En photo comme en vidéo, le ZV-E1 permet de passer à un appareil un peu plus abordable tout en profitant des mêmes objectifs. J’ai testé cet appareil photo à la fois avec les objectifs FE 14mm F1.8 G Master et FE 24-70mm F2.8  G Master II  afin d’évaluer la valeur de ce produit.

Configuration et accessoires

Comme je connais très bien les appareils photo de Sony, je ne m’attendais pas à devoir surmonter une courbe d’apprentissage avec le ZV-E1. Le menu de Sony laisse encore à désirer, mais il faut le parcourir pour savoir où se trouvent les meilleures fonctionnalités. Cela comprend la mise au point automatique et les fonctions de suivi qui rendent cet appareil photo unique par rapport aux autres. J’y reviendrai plus loin.

Mais tout d’abord, je dois noter que les accessoires jouent un rôle essentiel dans l’utilisation de cette caméra, comme tout vlogueur doit s’y attendre. J’avais un système de microphone de Sennheiser avec un récepteur sur le dessus et un émetteur attaché à un micro-cravate sur moi. J’ai essayé l’appareil photo avec des lumières sur la griffe (contact flash), et je l’ai fixé sur un trépied. Le ZV-E1 est compatible avec la griffe multi-interface de Sony, ce qui procure une intégration plus étroite avec les microphones propres à l’entreprise.

À cet égard, l’appareil photo est modulaire, comme s’il était possible de l’améliorer ou de le compléter par d’autres éléments. Qu’il s’agisse d’utiliser un cardan pour filmer des vidéos exceptionnels ou d’ajouter un ensemble de vidéoblogage, les occasions semblent nombreuses.

Bien sûr, tout cela n’a pas d’importance si vous ne savez pas exactement ce que le ZV-E1 peut faire. Si vous connaissez le Sony ZV-E10, vous avez déjà une longueur d’avance. Si ce n’est pas le cas, sachez que la caméra est plus conviviale qu’elle en a l’air. Il est préférable de lire le manuel pour localiser tous les éléments.

Mise au point et cadrage automatiques

Comme je m’ennuyais du dispositif permettant de déplacer le point focal, j’ai donc dû m’habituer à faire la mise au point en tapotant sur l’écran. Vous pouvez aussi accéder aux éléments du menu et aux raccourcis de manière tactile, ce qui m’a semblé étrange au début, mais cela fait partie de l’étape d’apprentissage d’utilisation de la caméra.

Il en va de même pour les fonctionnalités d’intelligence artificielle. Le cadrage automatique est le plus important, car il permet d’imiter un caméraman en mouvement sans déplacer l’appareil photo. En fait, vous pouvez installer l’appareil photo sur un trépied, où le cadrage automatique maintiendra la mise au point sur le sujet en mouvement et effectuera des recadrages. Il s’agit d’une prouesse impressionnante qui augmente considérablement la polyvalence dans la manière dont vous saisissez des images de vous-mêmes et des autres lors de la création de contenu. Vous trouverez cette fonction dans le menu de la caméra vidéo sous-Option pr. de vue->Régl. cadrage autom.-> Cadrage automatiq.

En l’activant, vous pouvez également déterminer la manière d’initier le cadrage automatique, l’ampleur du recadrage et la vitesse à laquelle l’appareil doit suivre le sujet. Quel que soit le réglage de ces paramètres, vous disposez d’une grande marge de manœuvre pour expérimenter son effet. L’appareil est également suffisamment intelligent pour s’adapter à l’éclairage et à l’arrière-plan (effet bokeh) selon la distance à laquelle vous vous trouvez.

La stabilisation dynamique augmente aussi la stabilité des vidéos grâce à l’intelligence artificielle lorsque vous filmez en mouvement. C’est génial quand vous voulez rester stable tout en marchant et en tenant l’appareil photo. Plus vous accentuez la mise au point, moins c’est efficace, et le système recadrera à partir du capteur plein format pour ajouter la stabilisation. N’oubliez pas que vous devez choisir la même résolution pour les images brutes et les images rognées. Par exemple, vous pouvez brancher le ZV-E1 sur un ordinateur portable et y enregistrer des séquences non recadrées, tandis que la carte mémoire enregistre des séquences recadrées. À vous de choisir entre la résolution en 4K et la HD 1080p.

Qualité vidéo et photo du ZV-E1

Il y a beaucoup de choses à vérifier et à sélectionner en ce qui concerne les paramètres vidéo. Vous pouvez filmer en 4K en H.264 ou H.265, avec la compression HEVC si vous souhaitez réduire la taille des fichiers et savez comment les éditer plus tard. Les fréquences d’images varient entre 24, 30 et 60 images/s, tandis qu’une mise à jour ultérieure du micrologiciel permettra d’atteindre 120 images/s et 240 images/s (résolution de 1080p).

Cela étant dit, le ZV-E1 ne prend pas en charge le format ProRes ni les couleurs supérieures à 10 bits, ce qui constitue un obstacle si vous souhaitez passer à un niveau professionnel supérieur. La bonne nouvelle, c’est que vous pouvez essayer le réglage S-Cinetone pour obtenir un profil de couleur plus professionnel, en particulier avec le paramètre Cinematic Vlog. Ce mode est également très hollywoodien avec un format d’image 2.35:1 et une fréquence de 24 images par seconde, sans compter les transitions de mise au point plus filmiques pour obtenir un effet cinématographique.

Il est difficile de dire quelles séquences vidéo seront plus réussies que les autres, car Sony estime que le ZV-E1 s’adapte à toutes les situations.  Je dirais que le cadrage automatique est plus difficile à effectuer dans des conditions de faible luminosité, entraînant un rognage plus erratique, et qu’il est susceptible de donner un résultat désastreux si vous essayez le suivi le plus rapide sur un sujet en mouvement la nuit. Aussi impressionnante soit-elle, cette technologie a ses limites.

En ce qui concerne les photos, j’en ai prises quelques unes et j’ai trouvé que la qualité était digne d’un appareil photo de Sony de cette gamme. Vous pouvez prendre des photos en format RAW pour un meilleur contrôle en postproduction. Naturellement, vous perdez en résolution avec les modestes de 12 mégapixels, mais vous gagnez sur le sentiment d’automatisme que vous procure l’appareil.

J’ai adoré l’écran articulé, mais j’ai trouvé problématique que la courroie du cou et les câbles sortent des ports lorsque je positionne l’appareil et l’écran face à moi. Un autre problème se pose si vous utilisez un objectif plus grand, dont les bords périphériques risquent de bloquer une partie de l’écran sous cet angle.

Autonomie

Sony estime que le ZV-E1 peut fonctionner jusqu’à 85 minutes sur une seule charge, mais cela dépend de quelques facteurs. Vous pouvez enregistrer en 1080p pendant toute la durée de la charge sans craindre de surchauffe, mais ce n’est pas le cas en 4K. Au bout de 30 à 40 minutes, la caméra émet un avertissement et s’éteint si elle chauffe trop.

Vous pouvez toujours vous brancher via l’USB-C pendant que vous filmez pour maintenir la batterie chargée, mais cela ne réglera pas les problèmes de surchauffe. C’est moins problématique pour la prise de photos, donc si vous souhaitez combiner photos et vidéos, vous devriez pouvoir le faire sans difficulté la plupart du temps. Si vous envisagez de charger des contenus vidéo, il est conseillé d’acheter une batterie de rechange.

Impressions générales

J’ai eu le ZV-E1 de Sony pendant environ une semaine, ce qui n’était pas assez long pour bien comprendre toutes les fonctionnalités disponibles et les scénarios de prise de vue que permettent l’appareil. Malgré cela, j’ai pu me faire une très bonne idée en ce qui concerne ses capacités et sa clientèle cible. L’accent mis sur la vidéo n’est pas seulement évident d’après les spécifications, mais on s’en aperçoit tout de suite lorsqu’on commence à filmer avec l’appareil.

Le ZV-E1 a tout ce qu’il faut pour les satisfaire les vlogueurs et les créateurs de contenu qui souhaitent passer à un modèle à la fois portatif et formidable, en sachant que les photos passent au second plan et que vous devrez dépenser plus pour accessoiriser et rehausser l’appareil photo, si vous n’avez pas déjà tout ce matériel. Si c’est trop pour ce dont vous avez besoin, le  ZV-E10 de Sony représente une alternative plus abordable, bien qu’il ne s’agisse pas d’un appareil photo plein format.

Le ZV-E1 de Sony est offert avec un boîtier noir ou blanc ou encore en ensemble avec un objectif de 28-60 mm.

Ted Kritsonis
Je suis chanceux d’occuper un emploi génial qui me permet de suivre et de rapporter les activités d’une des industries les plus excitantes au monde. J’ai eu l’occasion d’écrire sur les technologies pour de nombreuses publications, dont The Globe and Mail, Yahoo! Canada, CBC.ca, Canoe, Digital Trends, MobileSyrup, G4 Tech, PC World, Faze et AppStorm. J’ai aussi fait des apparitions à la télé en tant qu’expert des technologies pour Global, CTV et The Shopping Channel.