IBM 5100Heureux sont les internautes assez jeunes pour croire que les ordinateurs portables ont toujours été véritablement portables! Voici un petit cours d’histoire qui vous démontrera que ce fut loin d’être toujours le cas!

 

 

L’époque préhistorique

 

La définition de « portable » n’a pas toujours été celle que l’on connaît aujourd’hui. Par exemple, le DYSEAC de l’armée américaine était considéré « portable » parce qu’il était hébergé dans un camion! Mais bon: on était alors en 1954, et transporter une machine dont le cerveau était constitué de 900 tubes à vide qui avaient tendance à exploser quand on les regardait de travers, il fallait quand même le faire.

 

Au cours des années 1970, quelques tentatives de commercialisation d’ordinateurs vraiment portables n’ont pas connu beaucoup de succès. Le IBM 5100, par exemple, est arrivé sur le marché en 1975, six ans avant le premier IBM PC proprement dit; mais à un prix qui dépassait les 15 000$ en monnaie d’aujourd’hui, il ne s’agissait vraiment pas d’un produit destiné au grand public.

 

Photo: Sandstein, Wikimedia Commons

 

 

 

 

Osborne 1L’époque héroïque: le Osborne 1

 

Il fut un temps, pas si lointain si l’on adopte une perspective plus géologique qu’informatique, où les ordinateurs portables étaient essentiellement des ordinateurs de bureau avec une poignée sur le dessus. C’était le cas de celui du père d’un de mes amis au secondaire (salut, Daniel!): l’immortel Osborne 1.

 

Lancé en 1981, le Osborne 1 a été le premier ordinateur portable à connaître un certain succès commercial. Je dis bien: « un certain succès », et non pas: « un succès certain »; en fait, la compagnie Osborne a fait faillite à peine deux ans après son lancement. Mais pour l’époque, il s’agissait tout de même d’un tour de force technologique qui allait faire des petits: avec ses 64 kilo-octets de mémoire vive, son microprocesseur Zilog Z80 cadencé à 4,0 MHz, et sa flopée de logiciels gratuits, il se comparait avantageusement aux ordinateurs de bureau de son temps comme outil de travail.

 

Ceci dit, en tant que « portable », le Osborne 1 laissait beaucoup à désirer. Physiquement, il ressemblait à une valise ou à un coffre à outils dont on ouvrait le couvercle pour révéler la présence d’un clavier, d’un chiche petit écran monochrome de 5 pouces à peine capable d’afficher 24 lignes de texte de 52 caractères chacune, et de deux lecteurs de disquettes. Une valise lourde, par-dessus le marché: selon Wikipedia, le Osborne 1 pesait 10,7 kg (23,5 livres), ce qui en faisait moins un « portable » qu’un « déménageable ».

 

En fait, je me souviens que, la seule fois où j’ai eu l’occasion de pianoter sur un Osborne (vers 1984 ou 1985), je ne croyais pas une seconde à l’utilité d’avoir un ordinateur portable. Après tout, mon Golden II, un clone d’Apple II, avait coûté bien moins cher et il était capable d’afficher des graphiques en couleurs, lui! Et qui pouvait bien avoir besoin de traîner un ordinateur à l’extérieur de chez lui?

 

Les temps ont bien changé, n’est-ce pas?

 

Photo: Bilby, Wikimedia Commons

 

 

 

800px-Radio_Shack_TRS-80_Model_100.jpgL’époque du tout en un: le TRS-80 modèle 100

 

L’un des premiers ordinateurs portables qui ressemblaient un tant soit peu à ce que l’on connaît aujourd’hui et qui ait connu un grand succès commercial fut le TRS-80 modèle 100. Vendu à plus de 6 millions d’exemplaires en Amérique du Nord, il offrait un petit écran ACL réflectif de 240 x 64 pixels, pesait à peine 1,4 kg, et disposait d’une autonomie de 20 heures — avec 4 piles AA, rien de plus!

 

Il faut dire que sa puissance était bien limitée: 8 à 32 Ko de mémoire vive, processeur 8 bits, et pas grand chose d’autre qu’un lecteur de cassettes audio avec sa propre alimentation électrique pour stocker des logiciels.

 

 

 

 

 

L’époque des vrais portables: Le NEC UltraLite

 

Lancé en 1988, le NEC UltraLite a probablement été le premier ordinateur portable tel que nous le connaissons, avec un écran ACL rétroéclairé que l’on peut refermer sur le clavier pour le protéger pendant le transport. Ce serait aussi pour lui que l’on aurait commencé à parler de « notebooks ».

 

Comme la plupart des ordinateurs MS-DOS de l’époque, l’UltraLite était doté de 640 ko de mémoire vive et d’une carte graphique CGA capable d’afficher 4 couleurs à une résolution de 320 x 200 pixels. Et il ne pesait que 2 kg, ce qui en faisait une solution tout à fait acceptable pour la mobilité. L’UltraLite souffrait cependant d’un problème de stockage: les lecteurs de disques durs de l’époque étant trop gros et/ou trop fragiles pour être intégrés à des portables, les concepteurs de l’UltraLite ont plutôt choisi de lui donner 1 à 2 Mo de mémoire rémanente alimentée par une batterie — ce qui, déjà pour l’époque, n’était pas énorme comme capacité.

 

 

 

Dell XPS 13L’époque des « ultrabooks »

 

Aujourd’hui, les ordinateurs portables bénéficient de multiples avancées technologiques:

 

  • Les microprocesseurs conçus spécifiquement pour la mobilité consomment une fraction de l’énergie requise par leurs grands frères de bureau.
  • Les disques durs, fragiles, lents et énergivores, cèdent de plus en plus souvent leurs places à de grandes quantités de stockage SSD — à un prix de plus en plus raisonnable.
  • La miniaturisation des composantes des écrans permet d’entasser des millions de pixels sur une surface qui n’en aurait pas supporté le dixième il y a quelques années à peine.
  • La rapidité des connexions sans fil AC et N et des ports USB fait en sorte qu’il n’est souvent plus nécessaire d’utiliser le moindre lecteur interne ou externe, sauf peut-être pour les copies de sauvegarde.
  • La révolution tactile permet aux manufacturiers d’offrir des formats de plus en plus diversifiés, à écrans réversibles ou détachables, afin de répondre à des besoins toujours plus spécialisés.

 

Le XPS 13 de Dell, par exemple, propose un écran tactile de 13,3 pouces d’une résolution de 3 200 x 1 800 pixels — presque l’équivalent de l’ultra-haute résolution 4K — ainsi que 8 Go de mémoire vive, un processeur Core i5, 256 Go de stockage électronique, la connectivité bibande wi-fi AC, des ports USB 3.0, etc. Soit:

 

  • 12 500 fois plus de mémoire vive qu’un NEC UltraLite de 1988
  • 3 millions de fois la vitesse de transmission des modems à 300 bps disponibles sur les premiers ordinateurs portables
  • Et environ 2,5 milliards de fois plus de stockage que sur une disquette d’Osborne 1!

La vie est belle, non?

 

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François Dominic Laramée
Tour à tour concepteur de jeux vidéo, chroniqueur et scénariste à la télévision, journaliste, blogueur, auteur de 4 livres publiés aux États-Unis et scripteur pour la scène, FDL travaille dans le domaine des médias depuis 1992. Il est bien fier de détenir un doctorat en histoire et deux maîtrises, mais n’a cependant jamais accroché aucun de ses diplômes au mur de son bureau.

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