Test de Split Fiction

Le succès des jeux coopératifs dépend de leur capacité à rapprocher deux personnes. Certains rendent les choses faciles avec des mécanismes simples et des défis indulgents. D’autres exigent une coordination précise, transformant chaque niveau en un test de patience. Split Fiction se situe quelque part entre les deux. Il pousse le jeu coopératif à ses limites, obligeant les deux joueurs à réfléchir, à communiquer et à s’adapter constamment.

J’ai joué à Split Fiction avec ma fille. L’expérience a été à la fois amusante et une belle leçon de travail en équipe. Elle a des réflexes rapides et a l’habitude de s’élancer sans trop réfléchir. Moi, en revanche, je préfère prendre mon temps et comprendre les choses. Cette différence est apparue clairement lorsqu’elle filait à vive allure dans une ville de science-fiction alors que j’essayais encore de maîtriser la course sur les murs. Plus d’une fois, elle a dû faire marche arrière pour me tirer d’une section de plateforme délicate. Lorsque nous avons atteint la première grande énigme, où l’un de nous devait inverser la gravité tandis que l’autre se balançait à travers des espaces, nous étions parfaitement synchronisés. Ou du moins, nous l’étions suffisamment pour ne plus nous crier des instructions.

C’est ce que Split Fiction réussit bien. Comme It Takes Two avant lui, le jeu change constamment, introduisant de nouvelles idées à chaque niveau. Que vous combattiez des agents robotiques dans une dystopie baignée de néons, ou que vous aidiez un village de champignons parlants à repousser une invasion, il y a toujours quelque chose de différent qui vous attend à chaque intersection. Mais toute cette ambition parvient-elle à former un tout réussi? Ou Split Fiction perd-il son objectif de vue en essayant de faire trop de choses?

Couverture de Split Fiction pour PS5

Détails de Split Fiction

Plateformes PlayStation 5, Xbox Series X|S et PC
Développeur : Hazelight Studios
Éditeur : Electronic Arts
Genre : Action et aventure coopérative
Mode : Multijoueur
Cote ESRB : T (Adolescents)

L’histoire de deux écrivaines

Mio et Zoe voulaient simplement publier leurs livres. Au lieu de ça, elles se retrouvent plongées dans le stratagème d’une entreprise qui a détourné leurs histoires et les a piégées à l’intérieur d’une machine. Mio, une écrivaine de science-fiction, préfère la logique rationnelle et les dystopies futuristes. Zoe, une écrivaine de fantaisie, croit en la magie, l’aventure et les fins heureuses. Ni l’une ni l’autre ne s’attendait à devoir fuir pour sauver leur vie à travers leurs propres créations. Une minute, elles esquivent des tirs de lasers dans une ville cyberpunk. La minute suivante, elles se laissent porter par un dragon à travers une vallée enchantée. Le jeu ne reste jamais dans un style très longtemps, ce qui fait que chaque nouveau chapitre ressemble à un nouveau départ.

Méchant faible, histoire forte

La relation entre Mio et Zoe est au cœur de l’histoire, et elle fonctionne parce qu’elles sont différentes sans être totalement opposées. Mio remet tout en question, parfois au point de trop réfléchir. Zoe, quant à elle, se fie à son instinct, ce qui leur vaut parfois des ennuis. Au début, elles ont du mal à s’entendre, mais au fur et à mesure qu’elles avancent dans chaque scénario chaotique, on commence à les voir changer. L’évolution de leur relation est plus qu’un simple résultat de l’intrigue principale. Elle a l’impression d’avoir été réellement méritée.

Le maillon faible dans tout ça? James Rader, le méchant du jeu. C’est le PDG derrière la machine à histoire, mais tout son plan se résume à voler des idées de livres pour en tirer les profits. C’est tout. Il ne semble jamais représenter une véritable menace. Il est juste un gros bonnet qui apparaît de temps en temps pour rappeler qu’il existe. Pendant ce temps, les méchants à l’intérieur des histoires de Mio et Zoe, des seigneurs de guerre cybernétiques, des tyrans fantastiques et des IA malveillantes, sont infiniment plus captivants. On ne peut s’empêcher de se demander pourquoi le jeu ne s’est pas simplement concentré sur eux à la place.

Malgré le manque de prestance de Rader, Split Fiction offre toujours une aventure amusante et imprévisible. Le mélange de science-fiction et de fantastique rend les choses passionnantes, et la dynamique entre Mio et Zoe fait qu’il est facile de rester investi. Cependant, je ne peux m’empêcher de penser que si le méchant principal avait été aussi intéressant que le reste, l’histoire aurait eu encore plus de poids.

Split Fiction

Chaos, coordination et surprises constantes

Les jeux coopératifs ont une façon de montrer à quel point deux personnes peuvent travailler ensemble. Split Fiction ne fait pas exception. Dans le meilleur des cas, vous avez l’impression d’être un duo inarrêtable, qui exécute des mouvements parfaitement synchronisés et résout des énigmes comme si vous pouviez lire les pensées de l’autre. Dans le pire des cas, il se transforme en un véritable test de patience. J’en ai fait l’expérience en jouant avec ma fille. Elle n’avait aucune hésitation, elle filait toujours tête baissée, activait les interrupteurs et me laissait me démener pour la suivre. Dans une section, nous devions contrôler la gravité. Elle devait faire basculer des plateformes tandis que je sautais d’une à l’autre. Il nous a fallu cinq essais avant d’arrêter de nous crier « Attends, pas encore! ». Mais quand nous avons enfin réussi, c’était génial.

La variété permet de garder un sentiment de nouveauté… la plupart du temps

Voilà la magie de Split Fiction. Chaque niveau apporte quelque chose de nouveau. Le jeu ne se cantonne jamais longtemps à un seul type. Une minute, vous courez sur les murs entre des gratte-ciel en néon, tranchant des ennemis robotisés avec un katana. L’instant d’après, vous guidez un escargot géant dans un marais fantastique rempli d’énigmes. Certains niveaux sont axés sur les plateformes, d’autres sur le combat, et d’autres encore se transforment en véritables mini-jeux. Il y a même une section où l’un de vous est projeté comme une bille de machine à boule, tandis que l’autre contrôle les flippers. C’est ridicule, mais ça marche.

La variété permet de préserver un sentiment de nouveauté, mais tous les mécanismes de jeu ne sont pas gagnants. Quelques séquences s’éternisent et certains mécanismes ne fonctionnent pas aussi bien que d’autres. Une section de vol n’est pas aussi agréable que prévu, tellement que les commandes peuvent être difficiles à approvoiser. Juste au moment où une section commence à s’éterniser, le jeu sort un nouveau tour de son sac, et soudain, vous vous retrouvez dans quelque chose de complètement différent.

La communication est clé

Le jeu vous oblige également à communiquer. De nombreuses sections requièrent un timing précis, comme un joueur contrôlant des plateformes mobiles pendant que l’autre saute. Si vous ne discutez pas, vous risquez de mourir inutilement. À plusieurs reprises, ma fille et moi avons eu des idées complètement différentes, ce qui a conduit à des échecs hilarants. Elle activait quelque chose trop tôt, je faisais un mauvais saut et soudain, nous nous écrions toutes les deux : « C’est ta faute! ». Ces moments sont frustrants, mais dans le bon sens du terme. Lorsque vous réussissez enfin, vous vous sentez récompensés.

Split Fiction est le genre de jeu qui tente sans cesse de se réinventer et qui, la plupart du temps, y parvient. À l’exception de quelques ratés, la variété, le défi et la conception coopérative en font une expérience à la fois chaotique et gratifiante. Assurez-vous simplement que vous et votre partenaire êtes prêts à accepter un peu de frustration amicale en cours de route.

Test de Split Fiction

Une histoire de deux styles

Split Fiction vous propose deux styles visuels complètement différents, et les deux sont incroyables. Les mondes de science-fiction de Mio sont faits de métal lisse, de néons et de vastes villes sous la pluie. Les paysages fantastiques de Zoe, quant à eux, sont lumineux, colorés et remplis de détails tout droit sortis d’un livre de contes. Le contraste entre ces deux mondes donne une impression de nouveauté à chaque nouveau niveau. Les changements constants entre les deux mondes empêchent le jeu de paraître répétitif.

Des animations et des voix de qualité

Les animations sont tout aussi impressionnantes. Qu’il s’agisse des coups d’épée de Mio ou des mouvements exagérés et sautillants de Zoe, chaque action semble correspondre au personnage. Les cinématiques ont également beaucoup de personnalité. Les roulements d’yeux sceptiques de Mio et l’enthousiasme débordant de Zoe vous indiquent exactement ce qu’elles pensent sans avoir besoin d’un seul mot de dialogue. Le jeu de voix contribue à renforcer leur dynamique. Les deux protagonistes font un excellent travail pour que leur personnalité soient naturelles, et même les personnages secondaires ont des performances solides. Malheureusement, James Rader, le méchant, ne fait pas grand-chose. Il est juste là, livrant tous les clichés d’un méchant d’entreprise comme s’il lisait une liste.

De la musique et un design sonore qui s’adaptent au moment

La musique change en fonction de l’environnement, mêlant des morceaux de synthétiseur de science-fiction à des pièces fantastiques orchestrales grandioses. La bande sonore n’est pas du genre à vous rester en tête lontemps après avoir fini le jeu, mais elle s’adapte bien au moment. Les effets sonores ajoutent également une belle dimension. Que ce soit des bruits de pas métalliques dans les niveaux de science-fiction, de doux crissements de terre dans les niveaux fantastiques, ou encore un bruit sourd et satisfaisant lorsque l’épée de Mio porte un coup.

Quelques problèmes de caméra

Visuellement parlant, Split Fiction a fière allure. Malheureusement, la caméra a parfois du mal à suivre. Puisque le jeu vous propose constamment de nouveaux mécanismes, il y a des moments où les angles fixes ne coopèrent pas pleinement. En particulier lors des sections de plateformes rapides. Ce n’était pas un problème constant, mais lorsque ça se produisait, certains sauts devenaient bien plus difficiles qu’ils n’auraient dû l’être. Dans un jeu qui demande autant de coordination, tout problème de caméra est encore plus frustrant.

Une aventure époustouflante avec de petits bémols

Malgré tout, ces moments n’enlèvent rien à la qualité de l’apparence et du son du jeu. Qu’il s’agisse de décimer une armée cybernétique ou de guider une tortue géante dans un château inondé, Split Fiction sait comment faire de chaque scène une belle aventure.

Capture d'écran de Split Fiction dans le jeu

Split Fiction est une aventure coopérative amusante qui vaut le détour

Après avoir terminé Split Fiction, j’ai demandé à ma fille ce qu’elle en avait pensé. Sa réponse? « On devrait y rejouer ». Voilà qui résume bien la situation. Même avec tous les moments chaotiques, elle courant loin devant, moi peinant à suivre, les deux nous criant après lorsque nous avions mal calculé un puzzle, Split Fiction a été un plaisir du début à la fin. C’est le genre de jeu qui rend la coopération gratifiante, non seulement grâce à ses mécanismes amusants, mais aussi parce qu’il vous pousse à travailler ensemble.

Points positifsPoints négatifs
Chaque niveau introduit de nouveaux mécanismes de jeu, ce qui permet de préserver le sentiment de nouveauté.Certaines sections peuvent frustrer les joueurs moins expérimentés avec des plateformes et des combats délicats.
Les personnalités de Mio et Zoe évoluent naturellement, ce qui rend leur aventure agréable.Certains niveaux sont trop longs ou s’éternisent plus que nécessaire.
Les histoires secondaires ajoutent des mini-aventures uniques, souvent hilarantes, qui enrichissent l’expérience.Méchant principal oubliable.
Le jeu encourage le travail d’équipe grâce à des énigmes astucieuses et des capacités complémentaires.

Hazelight Studios s’est appuyé sur ce qui a fait le succès de It Takes Two pour proposer quelque chose d’encore plus ambitieux. La variété est ridicule dans le meilleur sens du terme, changeant constamment les mécanismes et les éléments de décor pour garder les choses fraîches. Ceci étant dit, tout n’est pas parfait. Certaines sections traînent en longueur, le méchant principal est oubliable et la caméra se met parfois en travers du chemin. Malgré tout, ce ne sont là que de petits accrocs dans ce qui est par ailleurs une aventure incroyable.

Évaluation globale de Split Fiction

Expérience de jeu : 4,5/5
Graphismes : 4,5/5
Son : 4/5
Intérêt à long terme/Rejouabilité : 4,5/5

Note globale : 4,4/5 (88 %)

Si vous avez un partenaire de jeu qui est prêt à relever le défi, Split Fiction vaut vraiment la peine d’être joué. Préparez-vous simplement à un peu de frustration amicale en cours de route!

Achetez Split Fiction.

Jon Scarr
Jon Scarr compte plus de 30 années d’expérience dans l’industrie des jeux vidéo et est joueur depuis avant l’ère du NES. En tout, il a plus de 27 000 abonnés sur les réseaux sociaux, et obtient en moyenne 150 000 impressions par mois en tout (blogue personnel, Vine, Twitter, Twitch et Instagram). Visitez le site Web de Jon, 4ScarrsGaming, où il discute de tout et de rien au sujet des jeux vidéo.

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