Avant même de vous parler du jeu Werewolf: The Apocalypse Earthblood, je dois immédiatement confesser être un énorme amateur du jeu de rôle Werewolf: The Apocalypse de White Wolf. Ce jeu a été le point de départ vers une longue carrière comme maitre de jeu et joueur de jeux de rôle. Alors comme vous devez vous en doutez, j’attendais ce jeu avec beaucoup d’impatience mais aussi avec un niveau d’attente réaliste. Je sais que ce n’est pas un jeu dit « AAA » puisqu’il est développé par Cyanide un petit studio avec une équipe de taille moyenne mais ça ne veut pas dire qu’il ne peut pas être amusant. Et ce fut le cas pour moi malgré certaines réserves.

 

Werewolf: The Apocalypse Earthblood en détail

Plateforme : PlayStation 5, Xbox Series X|S, PlayStation 4, Xbox One, et PC
Test effectué sur PlayStation 5
Développeur : Cyanide
Éditeur : Nacon
Style : Jeu d’action et de rôle
Mode de jeu disponible : Solo
Classement ESRB : M (Mature – 18 ans et plus)
Langues disponibles : Français et anglais (voix en anglais avec sous-titres)

 

Univers riche difficile à rendre

Ayant lu plus d’une cinquante de livres sur le jeu de rôle, je me demandais vraiment comme Werewolf: The Apocalypse Earthblood allait arriver à rendre l’univers riche mais complexe de la ligne de jeu. L’introduction arrive je crois quand même assez bien à vous résumer le tout.

Vous êtes des Garous ou si vous préférez des loups-garous. Contrairement aux loups-garous des légendes, vous êtes né comme tel et votre rôle est le défenseur de Gaïa la planète Terre. Là où l’histoire se complique un peu, c’est qu’il existe trois forces puissantes dans l’univers soit le Wyld (le chaos), le Weaver (l’ordre) et le Wyrm (la destruction). Le Wyld crée des choses alors que le Weaver essaie d’y mettre de l’ordre et le Wyrm garde l’équilibre entre les deux en détruisant leurs créations. L’ennui c’est que ce dernier a été corrompu par on ne sait trop quoi et il veut à tout prix détruire Gaïa et tous ses habitants. Les seuls qui peuvent vraiment réussir à s’y opposer sont les Garous. Un peu complexe n’est-ce pas?

Vous incarnez Cahal de la tribu Fianna, une des 13 tribus de Garous. Certains curieux me demanderont si on voit d’autres tribus et je peux vous rassurer en vous disant oui dont certaines un peu surprenantes. Donc, suite à un triste événement, Cahal préfère quitter son pack de Garous mais y revient quelques années plus tard alors que celui-ci se retrouve en danger. L’entreprise Endron est sur le point d’installer un site d’extraction de gaz de schiste près de la terre sacrée de son ancien pack.

Arriverez-vous à vous retrouver dans l’histoire si vous ne connaissez pas l’univers? Fort heureusement oui parce qu’elle est somme toute assez bien racontée. Il est clair que vous serez perdu dans les nuances comme si vous jouez à un jeu de Star Wars ou le seigneur des anneaux sans avoir lu un livre ou vu un seul film. Cela dit, je doute que vous y trouverez tout le plaisir que j’ai trouvé. Sans être particulièrement originale, l’histoire m’a bien plu et elle comporte quelques rebondissements qui font que celle-ci est bien représentative du jeu de rôle. Par contre, il est relativement court puisqu’il peut être terminé entre 8 à 10 heures.

 

Du loup furtif au loup sanguinaire

Le jeu Werewolf: The Apocalypse Earthblood vous offre deux styles de jeu soit le furtif ou le batailleur. Pour bien réussir, il faut disposer de quelques ennemis subtilement pour finalement combattre ceux qui restent avec toute votre force de frappe.

En tant que Garou, vous avez trois formes (dans le jeu de rôle c’est cinq) soit humain, loup et mi-homme, mi-loup aussi appelé Crinos. C’est avec cette forme que vous appuierez sur les différents boutons, utiliserez des ordinateurs pour désactiver des caméras ou tuer silencieusement des gardes. Vous avez aussi une petite arbalète portative qui dispose des gardes moins proches mais j’avoue que la mécanique de tir un peu bancale. Bien qu’elle soit supposée trouver la cible la plus proche, c’est parfois fait toute croche et vous manquez finalement votre tir. J’aurais préféré avoir le contrôle complet.

Lorsque vous vous transformez en loup, vous pourrez vous glisser dans des tunnels, vous cacher de vos adversaires derrière des barrières et courir d’un endroit à l’autre sans trop faire de bruit. C’est étonnamment super amusant de se promener en loup et c’est souvent la forme que j’utilisais pour me déplacer.

À n’importe quel moment, vous pourrez aussi faire appel à votre vue du monde des esprits pour repérer où se trouvent tous vos adversaires mais aussi quelques esprits qui vous aideront à gagner des points pour améliorer votre personnage.

 

Satisfaisant mais répétitif

Quand vous vous faites finalement repérer, vous vous transformez en Crinos et vous devenez alors une impressionnante machine à tuer. Werewolf: The Apocalypse Earthblood est un jeu extrêmement violent et sanglant quand arrive le temps de se battre. Vous aurez parfois les restes de plusieurs dizaines de vos adversaires à vos pieds quand le combat sera terminé. Quand vous vous battez, vous pourrez choisir la position agile ou lourde.

La première vous permettra de vous déplacer rapidement mais vos attaques seront moins fortes alors que la seconde fait exactement le contraire. Au début des combats, vous avez souvent les ennemis les plus faibles que vous tuez d’un coup de griffe. C’est le moment parfait pour utiliser la position agile. Quand les plus gros et plus dangereux ennemis arrivent, c’est le temps de changer pour la position lourde.

Vous devez aussi alterner entre des attaques légères et plus lourdes ainsi que plusieurs pouvoirs que vous obtiendrez avec votre expérience. Ça permet de vous créer un Garou à votre goût et si vous collectionnez tous les esprits dans le jeu, vous n’aurez pas de misère à avoir tous les pouvoirs que vous voulez à la fin du jeu.

C’est aussi possible de le faire en humain mais c’est beaucoup moins facile et naturel. Il est même aussi possible d’abattre des humains avec une petite arbalète portative mais j’avoue que cette mécanique marche de façon un peu bancale. Bien qu’il soit supposé viser par lui-même la cible la plus proche, c’est parfois fait toute croche et vous manquez finalement votre tir. J’aurais préféré avoir le contrôle complet.

Si se battre en Garou est très satisfaisant en commençant, je peux tout à faire comprendre que beaucoup de gens commenceront à se lasser après un bout de temps. Il n’y a pas tant d’adversaires différents mais les quelques « boss » sont très satisfaisants. J’en aurais pris plus. Pour certains, c’est correct de refaire les mêmes combats plusieurs dizaines de fois dans des jeux comme Dark Souls ou Bloodborne alors l’argument de la répétitivité à ses limites. Tant que vous y trouvez du plaisir c’est l’important et c’était définitivement mon cas.

 

Des graphismes très en deçà des attentes

Le plus gros défaut de Werewolf: The Apocalypse Earthblood est sans contredit ses graphismes qui semblent plus typiques d’un jeu de dernière génération de PlayStation 3 ou début PlayStation 4. À part les Garous et Cahal, les personnages sont plus souvent qu’autrement assez laids et ils bougent vraiment mal dans les cinématiques. C’est presque gênant. Ce n’est même pas limité à ça puisque les environnements sont eux aussi assez tristes.

Vous avez toujours l’impression d’être dans le même couloir dans le même building. C’est assez vide et sans beaucoup de vie. Même quand on sort finalement à l’extérieur, c’est assez décevant.

La seule chose intéressante est que le jeu roule à 60 images par secondes en 4K sur PlayStation 5 sans aucun ralentissement ou même de bogues. Rien d’exceptionnel considérant mais ça fait du bien considérant le nombre de jeux brisés auquel j’ai joué récemment.

Voix robotiques et sans vie

Sans surprise, les performances d’acteurs sont assez pitoyables. Cahal s’en sort correctement sans plus mais on a parfois l’impression qu’ils ont demandé aux programmeurs qui n’avaient jamais fait de voix de faire certains personnages. Les dialogues sont corrects mais franchement c’est assez décevant.

Pour ce qui de la musique, c’est toujours le même morceau 90% de temps quand vous vous promenez dans le jeu. Seul moment qu’il change c’est quand vous vous transformez en Crinos. Vous aurez droit à un excellent morceau de métal très entrainant mais qui sera toujours le même.

Verdict

Comme je le disais en préambule, c’est important de limiter ses attentes quand on sait que c’est un petit studio qui fait un jeu. Malgré tout, on peut quand même être un peu déçu quand certaines choses comme les environnements datés et tellement fades auraient facilement pu être corrigés. C’est triste que Werewolf: The Apocalypse Earthblood n’arrive pas à faire beaucoup mieux avec le riche univers qu’il avait à sa portée.

L’histoire et l’action sont tout de même amusantes si on est prêts à vivre avec des graphismes d’une ancienne génération. Et puis, le jeu est aussi moins dispendieux que d’autres. Les amateurs de Werewolf: The Apocalypse n’y trouverons pas complètement leur plaisir parce que ce n’est pas un vrai jeu de rôle mais au moins il est quand même fidèle au jeu de rôle. Personnellement, j’ai trouvé mon « fun » et je ne regrette pas d’y avoir joué malgré ses défauts.  Qui sait, si le jeu marche un peu, on pourrait voir une suite ou un autre jeu dans le même univers avec un peu plus de moyens. On peut toujours espérer! *doigts croisés*

+ Une histoire sans grosse originalité mais qui fonctionne bien.
+ Des mécaniques de combats plaisantes même si un peu répétitives.
+ Fidèle au jeu de rôle Werewolf : The Apocalypse.

– Graphismes extrêmement décevants.
– Voix d’acteurs visiblement pas professionnelles.
– Peu de diversité dans les ennemis.
– Assez court avec ses 8-10 heures de jeu.

 

ÉVALUATION GLOBALE DE

Expérience de jeu : 3.5/5
Graphisme: 2.5/5
Son : 3/5
Durée de vie potentielle / Rejouabilité: 3/5

Note globale : 3/5 (60 %)

 

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Christian Jarry
Joueur sur PC depuis 1984, j'ai acheté ma première console en 1999: la Dreamcast. Plusieurs autres consoles suivront par la suite mais je demeure toujours attaché au jeux PC. Dans mes autres temps libres, j'aime également m'entretenir sur la techno, la musique et la photographie.