Moins d’un an et demi après le lancement du Fujifilm X-T3, le fabricant japonais récidive avec le Fujifilm X-T4. Un appareil photo sans miroir au capteur APS-C de 26,1 mégapixels pouvant capter de la vidéo 4K à 60 images secondes. Pourtant, si l’on se fie à ces informations de base, ce sont là toutes des caractéristiques que son prédécesseur possédait. Pourquoi lancer un nouveau modèle aussi rapidement alors? La réponse dans mon test complet ci-dessous.

Contenu de la boîte du Fujifilm X-T4

En ouvrant la boîte, on trouve évidemment le boîtier du Fujifilm X-T4, ainsi que la pile, un câble USB-C pour le chargement, et une très jolie courroie pour le passer à son cou, ou le tenir plus fermement en main, c’est selon.

Je me suis aussi fait livrer deux objectifs, le Fujinon 23mm f/1.4 et le Fujinon 16-80mm f/4, ainsi que la poignée à batterie (battery grip). Celle-ci peut accueillir deux batteries non seulement pour une plus grande autonomie, mais pour obtenir un gain de performance au niveau de la rafale! Comme si le mode rafale de base en avait besoin… Mais je vous en reparle plus loin.

Caractéristiques que les X-T3 et X-T4 ont en commun

Comme je le mentionnais au début, ces deux modèles lancés à moins de 18 mois d’intervalle ont beaucoup de points en commun. Les voici :

  • Capteur CMOS APS-C X-Trans IV BSI de 26.1 mégapixels
  • Unité de traitement d’image X-Processor 4
  • Sensibilité ISO de 160 12800, extensible à 80 et 51200
  • Enregistrement vidéo 4K jusqu’à 60p, F-Log, HLG
  • Rafale jusqu’à 30 images/seconde avec le déclencheur électronique
  • Déclencheur mécanique max 1/8000 seconde et électronique max 1/32000 seconde
  • Vitesse d’obturation minimale de 15 minutes (mode T)
  • Viseur électronique de 3,68 millions de points et taux de rafraîchissement de 100 i/sec
  • Tropicalisé
  • Deux lecteurs de cartes SD UHS-II
  • WiFi et Bluetooth
  • Prise USB Type C pouvant charger et fournir de la puissance de chargement

Qu’est-ce que le Fuji X-T4 pourrait bien apporter de plus à ces caractéristiques déjà impressionnantes?

Nouveautés du Fujifilm X-T4

Voici les améliorations que l’on retrouve sur le Fuji X-T4, accompagnées de mes commentaires ou de mon appréciation :

  • Écran ACL pivotant : permet plus d’angles, dont la prise d’autoportraits (voir ci-dessous), mais le bras articulé nous oblige à sortir l’écran de sa position de repos lorsqu’on veut à peine l’incliner vers le haut ou le bas. Plutôt agaçant au début. J’imagine qu’on s’y fait à la longue.
Un autoportrait en tenant l’appareil à bout de bras, l’écran pivoté vers l’avant.
  • Plus grosse batterie : améliore l’autonomie de 25% (500 clichés contre 390 pour le X-T3 – je n’ai toutefois pas pu tester moi-même la différence, n’ayant pas de X-T3 sous la main).
  • Stabilisation du boîtier sur 5 axes : permet de photographier à main levée à des vitesses très lentes. Son système est 8 fois plus précis et de 20% à 30% plus compact que celui sur le X-H1!
  • Boîtier un peu plus gros : c’était inévitable pour y insérer le module de stabilisation, mais la poignée un peu plus grosse offre une meilleure prise en main.

  • Durée de vie du déclencheur de 300 000 clichés et plus silencieux : le déclencheur est en effet TRÈS silencieux et c’est une excellente nouvelle. En ce qui concerne les 300 000 clichés… je ne sais pas si j’ai pris autant de clichés en 11 ans, donc ça vous donne une idée.
  • Nouvel algorithme pour la mise au point automatique : celle-ci est très rapide et efficace, grâce à son système hybride de détection de contraste et de phase à 117 ou 425 points, selon le mode que vous utilisez. C’est très performant!
  • Nouvelle émulation de pellicule (Eterna) : celle-ci offre une faible saturation et un plus grand contraste. Exactement le type de réglage que j’aime utiliser. Ai-je besoin de vous dire que j’ai ADORÉ les émulations de pellicule? Oui? D’accord. Je vous en reparle un peu plus loin.

  • Enregistrement vidéo : Tout comme le X-T3, le nouveau X-T4 peut tourner de la vidéo 4K à 30 et même 60 images/seconde. Mais avec un taux d’enregistrement de 240 images/seconde il fait mordre la poussière à son petit frère, qui ne pouvait atteindre que 120 i/s. Imaginez les super ralentis qu’il est possible de réaliser avec ceci! Je vous en ai mis un petit exemple dans ma critique vidéo ci-dessus, au cas où vous ne l’auriez pas déjà regardée. À noter qu’à une telle vitesse, l’image est réduite par un facteur de 1,29x (donc pas de vidéo 4K).
  • Pas de prise casque : un adaptateur USB-C à stéréo est heureusement fourni dans la boîte, mais ce retrait est plutôt problématique pour les gens qui tournent de longues séquences vidéo, car il est impossible de charger l’appareil si la prise USB-C est monopolisée par un casque d’écoute avec l’adaptateur.

Mon test du Fujifilm X-T4

J’ai fait quelques tests à la maison et sur la route, avec les deux objectifs (23mm f/1.4 et 16-80mm f/4). J’ai vraiment adoré le rendu obtenu avec les deux objectifs. Évidemment, le 23mm permet d’obtenir des images assez incroyables, grâce à son ouverture maximale de f/1.4, comme ce petit coucher de soleil pris en étant assis sur mon balcon (oui oui!).

On peut aussi faire de très belles photos de rue avec l’objectif 23mm (équivalent à 35mm en plein cadre), comme cette photo réalisée lors d’une promenade en Montérégie. Avec un appareil moins performant, le ciel aurait été blanc, ou le pont aurait été complètement noir, mais la plage dynamique du Fuji permet de capter la scène en entier (prenez vos photos en format RAW, histoire d’aller récupérer encore un peu plus d’information!).

Ce que j’aime des appareils Fujifilm, ce sont les molettes de contrôle sur le boîtier. Celles-ci donnent un contrôle total sur l’ISO et la vitesse sans passer par un menu à l’écran. Pour l’ouverture, c’est évidemment réglable sur l’objectif lui-même, et c’est tout à fait intuitif. On y trouve aussi la molette d’ajustement d’exposition, pour ceux qui photographient en mode semi-automatique (si l’une des molettes est en mode « A »), ainsi que d’autres réglages comme le mode Vidéo (Movie), ou le mode de prise de vue, dont Bracketing (fourchette d’exposition), rafale rapide, rafale lente, simple ou HDR. Tout ça au bout de vos doigts.

Je n’ai noté aucun bruit dans mes images à 1600 ISO. Le bruit commence à apparaître à 3200 ISO, mais de façon négligeable. La qualité générale de l’image est encore assez bonne à 6400 ISO, ce qui est vraiment impressionnant.

3200 ISO à gauche, 6400 ISO à droite. Les images ont été agrandies afin de montrer un maximum de détail possible.

Durant mon essai, l’application m’a aussi proposé une mise à jour du micrologiciel. J’ai accepté et, en quelques minutes à peine, l’appareil était mis à niveau avec la version la plus récente, chose qui est généralement plus complexe à faire sur un appareil photo, puisqu’on doit le brancher à son ordinateur, exécuter la mise à jour sur ce dernier, etc. Ici, TOUT s’est fait directement à même l’application et je n’ai eu qu’à éteindre l’appareil une fois la mise à jour terminée.

Le menu d’accès rapide « Q » (Quick Access)

Ce menu n’est pas une fonctionnalité propre aux appareil Fuji. La plupart des fabricants offrent un menu rapide. Mais celui de Fuji est bien conçu et fonctionne à merveille, grâce à l’écran tactile. Il suffit d’appuyer sur la fonctionnalité choisie et de faire tourner la molette pour en changer la valeur.

Ce menu permet également de changer rapidement entre le mode de base et l’un des SEPT (7) modes personnalisables de l’appareil (alors que les autres fabricants en offrent généralement 2 ou 3)! Vous aimez faire de la photo en noir et blanc? Paramétrez un mode en fonction de vos préférences. Vous faites aussi du portrait en faible lumière? Allez-y avec un deuxième mode personnalisé. Et ainsi de suite. C’est génial!

Au total, ce sont 16 fonctions qui sont accessibles grâce à ce menu.

Le manche à balai (ou « joystick »)

Le petit manche à balai ou manette, utilisable avec le pouce, permet de naviguer facilement dans les menus ou pour faire défiler vos photos. Mais sa plus grande utilité, selon moi, c’est de permettre de régler rapidement la région de mise au point automatique.

À noter que l’écran tactile permet aussi la prise de clichés rapide en appuyant sur l’écran tactile, ce qui peut être utile dans certaines circonstances, mais je n’ai pas réussi à m’y habituer. Je préfère le régler à l’avance. J’ai une impression de meilleur contrôle (et de netteté) sur le résultat final.

L’émulation de pellicule

Qui dit Fuji dit rendu particulier qui permet d’évoquer la belle époque de la photo argentique, sur pellicule. Et le X-T4 permet d’émuler une bonne douzaine de types légendaires de pellicule : Provia (Standard), Acros, Astia, Classic Chrome, Velvia et j’en passe… Le Fuji X-T4 nous offre le nouveau mode Eterna en versions Cinema et Bleach Bypass, avec lequel j’ai réalisé le cliché ci‑dessous. De toute beauté si, comme moi, vous aimez l’effet cinématographique désaturé et contrasté!

Ce que j’ai aimé du Fujifilm X-T4

  • Contrôle total au bout des doigts, grâce aux molettes
  • Excellente autonomie de pile
  • Simplicité à utiliser les menus
  • Connexion facile par Wi-Fi
  • Écran tactile utile et qui fonctionne bien

Ce que j’ai moins aimé

  • Écran qui doit être pivoté avant de pouvoir être incliné
  • La prévisualisation de toute la liste des images sur la carte fait en sorte que c’est plus long avant de tout voir et pouvoir gérer leur transfert vers un téléphone
  • Le transfert de plusieurs images est converti en « rafale » sur le téléphone (Samsung Galaxy S10 sur Android 10 utilisé pour le test), ce qui rend la gestion difficile sur le téléphone

Conclusion

Le Fujifilm X-T4 est un appareil impressionnant. Son capteur APS-C n’a rien à envier à un appareil équipé d’un capteur plein cadre, et les objectifs, combinés à la stabilisation sur 5 axes, permettent d’obtenir des images très nettes. L’écran tactile et le transfert d’images sont très utiles et fonctionnent très bien. Les menus sont agréables à naviguer et faciles à comprendre.

Si on exclut le petit bémol au sujet du bras pivotant qui nuit à l’inclinaison rapide et facile de l’écran, ainsi que le retrait de la prise casque (qui nécessite donc un adaptateur), il s’agit là d’un appareil qui frôle la perfection en matière de qualité et de fonctionnalités.

Si vous possédez déjà le modèle X-T3, assurez-vous que les nouveautés (comme la stabilisation sur 5 axes) justifient ce nouvel achat, car les caractéristiques sont tout de même assez similaires.

Mais si vous êtes à la recherche d’un premier appareil, ou d’un nouvel appareil pour remplacer un modèle plus ancien (ou d’une autre marque, même), je vous recommande le Fujifilm X-T4 sans hésiter.

Parcourez la vaste sélection d’appareils photo sans miroir Fujifilm offerte chez Best Buy… et n’oubliez pas de jeter un coup d’oeil aux objectifs à monture X pour Fuji également!

Stéphane Vaillancourt
Stéphane écrit à propos de la technologie depuis 1999 et est à l'origine du blogue LeTechnophile.net (2010-2017). Depuis 2010, il a aussi collaboré avec Branchez-Vous, Canoë, Sympatico, ainsi que le magazine Protégez-Vous, en plus de participer à plusieurs émissions de radio et de télé. Passionné de photographie, il a également animé le podcast Objectif Numérique durant 180 épisodes, de 2012 à 2022.