En 2006, je me rappelle avoir joué à Prey, un jeu de tir à la première personne (FPS) créé à l’époque par Human Head Studios. Plus de 10 ans plus tard, Prey fait son grand retour! Mais ne vous fiez pas au nom. La mouture 2017 n’a complètement rien à voir avec son prédécesseur.
- Éditeur : Bethesda Softworks
- Développeur : Arkane Studios
- Date de parution : 5 mai 2017
- Style : Jeu de tir à la première personne (FPS)
- Plateformes : PlayStation 4 et Xbox One et PC
- Mode de jeux disponible : solo
- Classement ESRB : M-Adulte
- Langue d’exploitation : Français (audio et sous-titres)
Ce nouveau Prey a été développé par Arkane Studios. Ce nom vous dit sûrement quelque chose. Le studio français est entre autres derrière les deux volets de Dishonored.
Mais pourquoi tout simplement ne pas appeler cette suite Prey 2? Ça aurait été logique… Eh bien, ce qu’il faut savoir, c’est que le développement de Prey 2, amorcé en 2011, a été quelque peu chaotique. Tellement, en fait, que l’éditeur Bethesda Softworks a fini par racheter les droits. Dans la tourmente, il a préféré rebaptiser le jeu.
Heureusement, toutes ces difficultés liées au développement ne sont pas visibles dans le produit final. Prey est, comme on le verra, un jeu de tir à la première personne efficace et divertissant.
Bienvenue sur Talos 1
Nous sommes en 2032. Vous interprétez Morgan Yu. L’homme ou la femme (vous pouvez choisir d’être un homme ou une femme au début de l’aventure) travaille avec son frère Alex sur la station spatiale Talos 1, en orbite autour de la lune.
Alors que vous êtes en train de faire une expérience, un « incident » se produit. La majorité de l’équipage de la station est tué. Les responsables seraient les Typhons, une race extraterrestre particulièrement dangereuse. Et comble de malheur, vous êtes amnésique!
Heureusement, un opérateur nommé January compte bien vous aider à retrouver votre mémoire et à… détruire cet enfer! En effet, il est impératif de mettre fin à la menace des Typhons avant qu’ils n’envahissent notre planète!
Un scénario classique, mais prenant
L’amnésie est un thème récurrent dans le domaine du jeu vidéo. C’est même devenu cliché tant il y a de titres qui ont basé leur scénario sur ce sujet. Je suis, par contre, forcé d’admettre que Prey exploite bien cette thématique, un peu comme le faisait Total Recall.
Les découvertes que l’on fait sur le passé du héros nous surprennent vraiment. Et ce sentiment d’étonnement nous donne envie d’en apprendre encore plus sur le protagoniste. On veut savoir ce que la prochaine découverte nous réservera.
Un jeu d’exploration
L’exploration occupe une place de choix dans Prey. Dans chaque tableau, vous devrez porter une attention particulière aux ordinateurs, mémos et autres notes laissés par les membres de l’équipage.
Ces notes pourront vous révéler quelques infos sur l’histoire de Talos 1 ou de Morgan. Certaines indiquent même des mots de passe ou des codes pour déverrouiller des coffres ou des portes.
Ce n’est pas obligatoire de toutes les consulter, mais on comprendra que si on ne les lit pas, on passera à côté d’un gros morceau. On ne comprendra pas trop l’univers de Prey et on ne mettra pas la main sur des armes, des munitions et des objets précieux.
Un FPS angoissant
Prey n’est pas un FPS à grand déploiement. Mises à part les premières minutes du jeu, qui rappelle vaguement un certain Half-Life, vous ne croiserez pas beaucoup de personnages humains durant votre partie.
Vous êtes seul… En fait, presque seul… La station a été envahie, comme je l’ai dit plus haut, par les Typhons. Ces créatures, pour la plupart noires comme le goudron, m’ont donné, je l’avoue, la chair de poule.
Les Mimics, sorte de crabe, sont les créatures les plus sournoises de Prey. Elles peuvent prendre la forme de n’importe quoi ou presque : tasse de café, boite de munitions, classeurs, etc. Par exemple, au début de l’aventure, je me promenais dans un couloir. Puis, une tasse de café, qui avait l’air pourtant tout à fait inoffensive, s’est transformée en Mimic et m’a attaqué. Inutile de dire que j’ai fait le saut!
Si les premières heures de Prey sont aussi angoissantes que Dead Space, on finit toutefois par s’y habituer. Notre personnage devient plus puissant et on a plus confiance en nous. La musique stridente et les lumières qui clignotent ne nous terrifient plus autant, tout comme les nouveaux Typhons qu’on rencontre.
Un jeu inspiré des jeux de rôle
Prey est avant tout un FPS. Par contre, les développeurs y ont intégré plusieurs éléments issus des jeux de rôle, comme c’est de plus en plus la mode. Vous avez tout d’abord un inventaire vous permettant de stocker la plupart des choses que vous trouvez. Au début, il est assez petit. Néanmoins, il sera possible de l’améliorer en progressant dans le jeu.
Les différents objets que vous récupérerez pourront être recyclés pour, ensuite, servir à confectionner des armes, des munitions et des kits de soins. Pratique, surtout quand on sait que les munition y sont très limitées.
Les armes, pour leur part, sont assez conventionnelles (pistolet, fusil à pompe, etc.). Seules quelques-unes sont vraiment originales, comme le canon GLUE qui permet d’immobiliser ses ennemis avec des grosses boules de colle. On ne se lasse jamais de s’en servir.
Cependant, vous n’avez pas que des armes pour vous défendre contre les envahisseurs. Après quelques heures de jeux, vous développerez des pouvoirs issus des Typhons.
Pour être franc, c’est quand j’ai débloqué ces pouvoirs que j’ai réellement commencé à avoir du plaisir. Avant ça, on a trop peu d’armes (on commence avec un genre de clé à molette) et on est faible. Chaque affrontement est presque mortel. C’est un peu frustrant de mourir chaque fois ou presque qu’on rencontre un monstre.
Je ne vais pas énumérez tous les pouvoirs ici. Disons toutefois qu’ils sont assez variés (c’est en scannant les Typhons qu’on développe de nouveaux pouvoirs). Si certains sont plus offensants (par exemple, lancer une onde de choc sur des ennemis), d’autres sont plus pratiques.
Mon préféré est le pouvoir permettant de se déguiser, comme les Mimics, en objets ordinaires. Cette compétence pour le moins novatrice est en particulier utile pour atteindre certaines zones.
Des niveaux ouverts, mais plutôt linéaires
Talos 1 est une station spatiale gigantesque. Le grand hall est un peu l’élément central. C’est dans ce grand hall que vous trouverez votre bureau permettant de recycler et de fabriquer des objets.
Le grand hall permet également d’accéder aux autres modules de la station. Vous pouvez aller n’importe où où vous voulez. En revanche, certaines portes sont bloquées. Vous devrez récupérer la bonne clé ou le bon mot de passe pour pouvoir les ouvrir (d’où l’importance d’explorer chaque recoin de la station).
Sinon, la plupart des niveaux sont assez linéaires. Parfois, vous avez le choix de passer par un autre chemin,comme avec Deus Ex, mais ce n’est pas toujours le cas. En d’autres mots, on est bien loin d’un monde ouvert à la The Witcher.
Des graphismes convaincants
Si Prey possède des graphismes plutôt jolis (les jeux d’ombres et de lumières sont de toute beauté), il mise plutôt sur son atmosphère globale et sa mise en scène pour charmer le joueur. Les tableaux sont un parfait mélange entre Dishonored et BioShock.
Pour ma part, j’ai particulièrement aimé les séquences en apesanteur dans lesquelles on doit contrôler notre personnage avec des propulseurs. Elles sont très amusantes et rythmées.
Mon verdict de Prey
Si vous jouez à des jeux vidéo depuis des années, vous constaterez que Prey tire son inspiration d’une multitude de titres parus dans la dernière décennie et également dans le siècle dernier. Si vous adorez l’exploration, que vous aimez faire des sauts et que vous êtes téméraire et patient, je crois que vous tomberez sous le charme de cette nouvelle mouture développée par Arkane Studios. D’un autre côté, si vous détestez vous casser la tête et que vous abandonnez dès le premier défi, Prey n’est visiblement pas fait pour vous.
Ce que j’ai aimé
- Les Typhons
- Le canon GLUE
- Les pouvoirs variés et originaux
- L’exploration est récompensée
- Une belle mise en scène
- Des graphismes plutôt beaux
- La séquence d’introduction
- La terrifiante bande sonore
Ce que j’ai moins aimé
- On finit par s’habituer aux scènes d’horreur
- Quelques séquences frustrantes, surtout au début
- Un scénario non exempt de clichés
Les notes
Expérience de jeu : 4/5
Graphiques : 4/5
Son : 5/5
Durée d’intérêt/rejouabilité : 3/5
Note globale : 4/5