Réalisé par Fumito Ueda et Team Ico, The Last Guardian voit le jour douze ans après Shadow of the Colossus, si bien que lors de la confirmation de son arrivée prochaine fut l’un des points forts de la conférence de Sony à l’E3 2015. Le jeu d’action-aventure raconte l’épopée d’un jeune garçon et son griffon nommé Trico. Tous deux vont explorer des vestiges mystiques et se lier d’amitié dans un titre aussi grandiose qu’intimiste unique en son genre.
The Last Guardian est développé par JAPAN Studio et publié chez Sony Computer Entertainment
- Date de parution: 6 novembre 2016
- Style: Action / Aventure
- Plateforme: PlayStation 4
- Mode de jeu disponible: solo
- Classement ESRB: T (Adolescents, 13 ans et plus)
- Langue d’exploitation: Jeu disponible en français
Une légende fantastique
S’éveillant sur un sol glacé, l’enfant ne sait pas où il se trouve. Apercevant un griffon enchaîné à ses côtés, il va le libérer, le soigner et le cajoler patiemment. L’animal se donne comme mission de ramener le petit vers les siens mais cette quête ne se fait pas sans heurts. The Last Guardian raconte cette aventure narrée par un homme dont on comprend rapidement qu’il est le garçon de l’histoire. On a donc l’impression de faire partie d’une légende fantastique.
La complicité entre nous et Trico se crée rapidement. Le regard qu’elle porte au garçon est similaire à celui que ma chatte avait pour moi, ce qui me fit tomber sous son charme instantanément. Elle est également très intelligente et si magnifique à voir aller! Elle recule lorsqu’elle se retrouve devant des vitraux qui l’effraie et fonce tête baissée vers les soldats qui tentent de nous enlever. Ses yeux changent de couleur selon son état d’esprit et je semblais pouvoir capter ses émotions en la regardant. Ajoutant à la fascination que j’ai pour l’animal, Trico possède le pouvoir de lancer des éclairs, lié à notre bouclier quand on pointe une cible. Les deux héros travaillent en collaboration pour venir à bout des nombreux pièges qui se placent sur leur chemin.
S’habituer à la mécanique particulière du jeu
Les contrôles ne sont pas instinctifs au départ car les commandes sont totalement différentes de celles dont on est habitués sur PlayStation 4. Il faut réapprendre à sauter, se pencher ou frapper. On escalade des murs, saute sur des caisses, trouve l’espace caché pour passer derrière une barrière. Dans la peau du garçon il faut s’assurer que Trico puisse nous suivre. Trouver le mécanisme qui ouvrira la porte pour elle fait partie de plusieurs énigmes à résoudre. On parcourt des ruines dont il faut sortir, pour ensuite grimper sur des plateformes aériennes vertigineuses. L’exécution laisse parfois une certaine frustration. Je suis tombée dans le vide souvent et recommencer devient une habitude. On doit également apprendre à s’accrocher au plumage de Trico, ce qui demande en soi une certaine dextérité.
Des énigmes qui portent à réfléchir
The Last Guardian est un jeu de casse-tête d’une grande agilité qui laisse peu de place à l’erreur. Ça m’a fait beaucoup penser aux donjons des jeux de la série Tomb Raider. Si vous êtes coincé, observez Trico. Elle s’amuse avec une chaîne? Pensez-y, c’est un indice. Elle regarde au loin? Tournez la tête pour voir ce qui la captive. Observez aussi l’environnement comme ces papillons qui s’envolent, indiquant qu’on est sur la bonne voie. Tout cela est subtilement intégré à l’environnement. Et tant mieux! C’est encore plus immersif et ajoute au défi des puzzles qui constituent la mécanique principale du jeu.
Durant l’aventure, on vit de grands chamboulements et cela se répercute sur Trico. Elle conserve les marques de ses blessures et je tentais d’en prendre soin le plus possible. Je lui ai parlé constamment, toute seule dans mon salon. Pour la calmer, puis l’encourager à avancer, à sauter vers la prochaine tour ou plonger dans les profondeurs des ruines. On peut lui donner l’ordre de bouger mais si la bête n’est pas positionnée parfaitement, elle nous tient tête et on doit répéter notre commande. Ayant eu un animal de compagnie, j’ai étrangement trouvé cette caractéristique assez naturelle. 😉
Une œuvre artistique unique
The Last Guardian est une œuvre d’art. Ses éléments forment un tout organique qui tient ensemble. Y jouer m’a donné l’impression d’évoluer à l’intérieur d’un tableau… ou d’un film de « Ciné-Cadeau ». L’animation de Trico appuie énormément ce sentiment. La modélisation du griffon est une réussite. Son comportement est naturel et répond de la même manière qu’un animal vivant le ferait. Oui, il m’est arrivé de répéter mes ordres mais ça le rend encore plus attachant. Du côté du garçon, j’ai trouvé trop mignon de le voir s’énerver à l’approche d’un danger avec ses petites pattes qui se mettent à sautiller frénétiquement.
Composée par Takeshi Furukawa, la musique du jeu est magnifiquement interprétée par l’orchestre symphonique de Londres et la chorale Trinity Boys. Au fil du jeu, elle se fait entendre aux endroits clés. Lorsque j’étais coincée, le début d’une mélodie a su me donner de l’espoir dont j’avais besoin car ça démontrait que j’étais sur la bonne voie.
La reproduction des environnements, surtout ceux situés à l’extérieur, sont beaux et grandioses mais je trouve la finition générale un peu fade. La lumière brûle quand il y a trop de soleil, ce qui semble camoufler quelques défauts graphiques. Les mouvements de caméra nous bloquent la vue dans les lieux étroits alors qu’ailleurs, il est difficile de la tourner pour regarder autour de nous adéquatement lorsqu’on est limité dans nos mouvements. Je réprimandais également gentiment ma bête quand elle se plaçait devant mon champ de vision mais dans l’ensemble, cela n’a que très peu brimé mon expérience de jeu.
The Last Guardian est un titre niche dont l’action principale est constituée d’énigmes, de mécanismes à trouver, de portes à ouvrir. On réfléchit beaucoup à la solution, chose que j’ai adoré. J’étais fière d’avancer sans avoir recours à de l’aide externe. L’histoire est prenante et a su venir me chercher émotionnellement à plusieurs reprises. C’est une belle réussite de la part des créateurs de ICO et Shadow of the Colossus.
+ On ressent la force de relation entre le garçon et Trico
+ L’animation de Trico est impressionnante
+ La qualité des casse-têtes m’a joyeusement mise à l’épreuve
– Une caméra parfois chaotique
– Les contrôles du garçon sont un peu raides
– Les commandes de la manette sont non-intuitives par rapport aux jeux actuels sur PlayStation 4
Verdict
- Jouabilité: 3,5/5
- Visuel: 4/5
- Audio: 4/5
- Durée de vie potentielle: 3/5
Note générale: 3,75/5 (80%)
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Merci à PlayStation Canada pour la copie média ayant permis d’effectuer cette critique.