Il y a un moment dans Clair Obscur: Expedition 33, environ une heure après avoir commencé, où toutes les pièces du casse-tête tombent en place. Vous êtes encore en train d’apprendre les bases — esquiver, parer, gérer vos PA — mais l’histoire commence déjà à vous agripper. Pour moi, c’était une scène tranquille autour d’un feu de camp. L’équipe ne parlait ni de la mission ni de la Peintresse. Ils étaient simplement des gens ordinaires. Épuisés, anxieux, essayant de se changer les idées. C’est là que j’ai compris que je ne jouais pas juste un autre jeu de rôle stylé. J’étais investi. Depuis son lancement, Clair Obscur: Expedition 33 est devenu un favori sérieux pour le titre de Jeu de l’année, en plus d’avoir récolté 12 nominations aux Game Awards.
Développé par Sandfall Interactive, Clair Obscur: Expedition 33 est un jeu de rôle au tour par tour qui se déroule dans un monde surréaliste, en train de mourir. Chaque année, une figure mystérieuse connue sous le nom de Peintresse inscrit un nombre sur un monolithe, et toutes les personnes qui ont cet âge disparaissent. Votre groupe, l’Expédition 33, est la plus récente d’une longue lignée envoyée pour l’arrêter.
Il n’y a pas de monde ouvert. Pas de mini-carte. Pas de tâches inutiles. À la place, vous obtenez une histoire concentrée, un système de combat précis, et un monde qui semble tout droit tiré d’un livre d’art. Le combat peut vous déstabiliser au début, surtout avec les actions basées sur le timing, mais rien ne paraît injuste. Et même si l’histoire aborde des thèmes lourds, elle ne vous écrase jamais.
Je m’attendais à quelque chose de stylé, mais peut-être un peu prudent. Ce que j’ai eu, c’est l’un des jeux de rôle les plus réfléchis auxquels j’ai joué depuis longtemps. Un jeu qui sait exactement ce qu’il veut faire et qui ne perd pas de temps pour y arriver.
Détails de Clair Obscur: Expedition 33
Plateformes : Xbox Series X|S, PS5 et PC
Développeur : Sandfall Interactive
Éditeur : Kepler Interactive
Genre : Jeu de rôle
Mode : Solo
Cote ESRB : M (Jeunes adultes 17 ans et plus)
Le Gommage et le poids du temps
Clair Obscur : Expedition 33 s’ouvre sur un compte à rebours. Chaque année, la Peintresse écrit un nombre sur le Monolithe. Tous ceux et celles qui ont cet âge disparaissent. Ce sombre événement est connu sous le nom de Gommage. Ce n’est pas une malédiction, ni un avertissement. Ça arrive, tout simplement. Cette année, le nombre est 33. Vous incarnez Gustave, un inventeur de 31 ans qui rejoint la trente-troisième expédition visant arrêter la Peintresse. Il sait que son tour s’en vient. Tout le monde le sait.
Le jeu ne se presse pas pour tout expliquer. Vous découvrez le monde comme les personnages le font — par des conversations, des découvertes et des moments silencieux au camp. J’ai aimé que le jeu ne sur-explique rien. Certains des meilleurs moments narratifs frappent plus fort parce que j’ai eu le temps d’y réfléchir. Il y a toujours une tension légère dans l’air, même quand il ne se passe rien. On finit par ressentir à quel point tout est fragile.
Votre groupe ressemble à de vraies personnes. Ils se disputent, plaisantent, s’ouvrent. Maelle veut plus dans la vie. Lune se cache derrière les faits. Sciel porte des regrets. Chacun ajoute quelque chose au monde. Vous n’êtes pas seulement en train de foncer tête baissée pour sauver la situation. Vous tentez de donner un sens à un monde déjà en train de s’effondrer. Le Gommage plane sur chaque décision, même dans les conversations secondaires.
L’écriture ne semble jamais forcée. Elle en montre juste assez. Plus je passais de temps avec les personnages, plus j’avais envie de les protéger, même en sachant que je ne le pourrais probablement pas.
Timing, tension et compromis
Le cœur de Clair Obscur: Expedition 33 est un système de combat au tour par tour avec des actions basées sur le réflexe en superposition. La boucle est familière, mais avec un angle différent. Chaque action — attaquer, défendre, utiliser une capacité — implique une pression de bouton au bon moment. Si vous réussissez, vous obtenez un bonus. Si vous échouez, tout peut déraper rapidement. La défense demande encore plus d’efforts : parade, esquive, saut et éventuellement blocage d’attaques ultimes grâce au Parade en dégradé. Chacune a son propre timing.
Au début, je n’étais pas certain d’aimer le système. Un des premiers boss lançait une série d’attaques trop rapides pour moi. Après quelques tentatives ratées, j’ai diminué la difficulté pour agrandir la fenêtre de timing. Ça a aidé. Une fois que j’ai compris le rythme, j’ai remonté la difficulté, et j’ai senti la différence. Ça a cliqué. Le combat récompense la réaction et la stratégie. Vous accumulez des points d’action (PA) en parant ou en utilisant des traits. Vous dépensez ces points pour des habiletés, des combos, ou des coups ciblant les points faibles. Certains ennemis peuvent être étourdis, ouvrant une fenêtre pour infliger plus de dégâts.
Chaque membre du groupe apporte quelque chose de différent. Gustave charge ses attaques. Sciel marque les ennemis. Les contre-attaques de Maelle frappent fort. Vous pouvez personnaliser leurs configurations grâce aux emplacements de compétence, aux outils élémentaires et aux combinaisons de traits. Le jeu vous permet aussi d’ajuster la difficulté n’importe quand. Cette flexibilité compte. Certains combats sont longs, et si votre timing n’est pas bon, ils peuvent traîner. Mais lorsque tout s’aligne — vos parades, vos PA, vos enchaînements — c’est vraiment satisfaisant. C’est l’équilibre que le jeu vise constamment.
Un art et une atmosphère qui ne lâchent pas
Clair Obscur: Expedition 33 ressemble à une peinture en mouvement. Le monde mélange architecture Belle Époque, paysages surréalistes et créatures gigantesques. Les environnements semblent faits à la main. Une zone ressemble à une forêt tordue sous l’eau. Une autre est parsemée de statues hautes comme des immeubles. Même les endroits tranquilles ont quelque chose d’étrange. Les modèles des personnages sont détaillés, surtout après les combats. J’ai remarqué de la saleté et de la sueur sur le visage de Gustave après un affrontement difficile. Un petit détail, mais qui donne du poids.
Les effets en combat sont clairs et lisibles. Les attaques en dégradé explosent à l’écran. Les designs des ennemis sont saisissants et parfois même troublants. Le jeu sait quand être bruyant et quand se retenir. La performance était stable de mon côté, mais j’ai opté pour le mode Performance. Je voulais de la réactivité. Le jeu est plus beau en mode Qualité, mais j’ai remarqué que les timings étaient plus difficiles à réussir ainsi. Vous pouvez changer à tout moment.
La trame sonore mérite sa propre mention. Elle mélange classique, orchestral et moderne sans jamais détonner. Les thèmes de boss frappent fort. Les thèmes du camp vous invitent à souffler un instant. Ça m’est arrivé de laisser le jeu ouvert juste pour continuer à écouter. Le doublage est remarquable. Charlie Cox apporte une bonté fatiguée à Gustave. Jennifer English donne à Maelle un mélange de douceur et de vulnérabilité. Tous les acteurs sont à la hauteur.
J’ai joué à beaucoup de jeux magnifiques récemment. Expedition 33 m’est resté en tête non parce qu’il est tape-à-l’œil, mais parce qu’il fait en sorte que chaque scène paraît vécue.
Un monde qui vaut le détour
Je ne m’attendais pas à ce que Clair Obscur: Expedition 33 me marque autant. À la fin, je ne pensais plus au combat ou aux visuels. Je pensais aux choix que ces personnages avaient dû faire, et à quel point je n’avais pas envie de m’en séparer. C’est un jeu qui sait exactement ce qu’il veut être. Il évite de recopier tous les autres jeux de rôle. À la place, il mise sur une écriture forte, un rythme maîtrisé et un système de combat qui récompense l’effort. Le jeu vous demande de faire votre part — et ça en vaut la peine.
| Points positifs | Points négatifs |
|---|---|
| Le combat combine tactique au tour par tour et actions à timing satisfaisantes. | Il n’y a pas de mini-carte, ce qui peut compliquer la navigation. |
| L’histoire est émouvante, ciblée, et racontée avec retenue. | Certaines zones s’étirent avec un rythme répétitif. |
| Les personnages sont crédibles et évoluent au fil des interactions au camp. | Certains combats traînent si vous avez de la difficulté avec les timings. |
| Le style visuel est unique, surréaliste et constamment détaillé. |
Certaines parties sont exigeantes. Parer demande de la pratique. Quelques zones durent plus longtemps qu’elles ne devraient. Et j’aimerais encore que le jeu vous avertisse davantage avant de vous envoyer face à un ennemi trop fort pour vous. Mais tout le reste s’agence si bien qu’on n’y pense plus longtemps. L’histoire ne gaspille pas votre temps. Les personnages semblent réels. Le monde paraît brisé, mais digne d’être exploré. Et la musique, du début à la fin, ne lâche jamais.
Évaluation globale de Clair Obscur: Expedition 33
Expérience de jeu : 4/5
Graphismes : 4,5/5
Son : 5/5
Intérêt à long terme/Rejouabilité : 4,5/5
Note globale : 4,5/5 (90%)
Si vous avez envie d’un jeu de rôle traditionnel qui tente quand même quelque chose de nouveau, ne cherchez plus. Expedition 33 ne court pas après les tendances. Il raconte une histoire ciblée, vous demande d’être attentif, et vous donne les outils pour tout comprendre. Il est rare de jouer à quelque chose d’aussi confiant. Plus rare encore d’avoir envie de tout recommencer dès qu’on termine.
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