Alexa+ n’est pas nouvelle. Elle est offerte aux États-Unis depuis la majeure partie de 2025. Toutefois, son arrivée au Canada change la perspective de ce que l’IA vocale peut être à la maison. Il s’agit d’une évolution conçue pour faire passer Alexa d’un simple assistant vocal à un agent d’IA. Plutôt que de lui dire quoi faire en phrases uniques, le « + » en fait davantage une conversation. Et pas seulement au sujet de votre journée ou des lumières intelligentes à contrôler, mais aussi de connexions plus profondes et même de questions philosophiques.
À cet égard, cet article porte en fait sur l’intégration des appareils (l’Echo Show 11 et l’Echo Dot Max) avec la plateforme d’IA elle-même. Bien que vous puissiez les utiliser indépendamment, le matériel a besoin de cette intégration pour vraiment justifier votre intérêt.
Ce que proposent les plus récents appareils Echo
Echo Show 11
Grâce à son écran de 11,95 pouces, l’Echo Show 11 a un avantage sur le Dot Max plus petit et sans écran. Non seulement vous obtenez Alexa+, mais vous pouvez aussi visualiser à l’écran ce dont vous parlez, de différentes façons. Cela dit, l’écran est fixe, ce qui signifie que vous ne pouvez ni l’ajuster ni l’incliner. L’angle est ce qu’il est.
Sa base, qui fait aussi office de haut-parleur, ressemble à une grosse pilule, tout en servant de fondation solide et stable. Le fait de fusionner les deux vous amènera peut-être à réfléchir à l’endroit exact où le placer. L’écran est brillant et réfléchissant, tandis que la base a besoin d’un certain espace pour rester bien ancrée. De plus, une prise murale à proximité est nécessaire pour l’alimentation constante. Rien de tout cela n’est vraiment nouveau pour les anciens appareils Show, mais Amazon estime que vous n’aurez pas à regarder l’écran aussi souvent grâce au nouveau niveau d’intelligence d’Alexa.
Quand vous regardez l’écran, vous profitez d’une meilleure résolution (1920 x 1200), ce qui le rend beaucoup plus agréable pour les yeux dans une variété d’usages. La caméra de 13 mégapixels est convenable, mais il n’y a pas d’obturateur de confidentialité. Il faut donc la désactiver manuellement dans les réglages de l’appareil. Si cet aspect est important pour vous et que vous pensez peu utiliser la caméra, un petit morceau de ruban isolant fait l’affaire.
Si vous en êtes à vos premiers pas dans l’univers Show ou Echo en général, l’interface du Show 11 ne fonctionne pas exactement comme celle d’une tablette typique. Heureusement, la configuration et la disposition deviennent intuitives après un peu d’exploration et d’apprentissage. L’idée est aussi de contrôler certaines fonctions par la voix, mais lorsque le calme est de mise, bien connaître l’interface est une bonne chose.
Echo Dot Max
La meilleure façon de voir ce haut-parleur est comme un point d’entrée plus idéal dans l’écosystème Echo lorsque vous voulez un son décent dans un format plus compact. Bien qu’il ne soit pas énorme, le nom Dot Max pourrait le laisser croire. C’est le genre de haut-parleur que vous pouvez placer presque n’importe où, tant qu’il n’est pas trop loin d’une prise murale.
Enveloppé de tissu et doté d’une petite encoche abritant les boutons de volume et de sourdine, le Dot Max ressemble à une sphère qui s’intègre facilement à son environnement. Il a en fait moins de boutons que l’Echo Dot régulier, ce que je prends comme un signe qu’Amazon croit que vous n’aurez pas souvent besoin d’y toucher. C’est en grande partie vrai, mais pas entièrement, comme je l’expliquerai un peu plus loin.
Avec l’intégration d’Alexa+, ce haut-parleur sert à relayer des commandes sans nécessairement jouer de la musique. Comme les modèles précédents, vous pouvez contrôler par la voix les lumières intelligentes, les électroménagers et d’autres dispositifs de maison intelligente, y compris les modèles de Ring. Si vous voulez de la musique, il suffit de lui dire ce que vous voulez, à condition que ce soit à partir d’un service pris en charge. Au moment de cet essai, Amazon Music Unlimited, Spotify, Apple Music et Deezer sont compatibles, tandis que Tidal et YouTube Music ne le sont pas.
L’une des intégrations les plus intéressantes ici est la possibilité de jumeler plusieurs Echo Dot Max ensemble pour créer une seule configuration sous Alexa Home Theatre. Cela prend en charge jusqu’à cinq unités, mais il y a un gros bémol : il faut un Fire TV Stick 4K Max, un Fire TV Stick 4K Plus ou un Fire Cube pour que ça fonctionne. Cela peut limiter vos options, mais c’est appréciable de n’avoir qu’à tout brancher et lancer la configuration pour qu’Alexa s’occupe du reste.
Alexa+ parle beaucoup plus
Ayant déjà discuté avec d’autres plateformes d’IA comme Gemini, ChatGPT et Claude, il est agréable de voir un concurrent de taille entrer dans la course. Les différences entre l’Alexa originale et cette version Plus sont évidentes dès le départ. Non seulement le ton est plus conversationnel, mais l’éventail de sujets à demander ou à discuter s’élargit de façon exponentielle.
Dans un cas, je voulais faire mariner des poitrines de poulet avec un mélange d’épices et d’assaisonnements que je n’avais jamais utilisé auparavant. Alexa m’a proposé quelques recettes, mais j’ai plutôt choisi de lui décrire celles que j’avais déjà (et elles sont nombreuses). Elle a alors adapté une marinade en fonction de celles-ci. L’échange m’a permis de lui demander ensuite des mesures précises et si c’était une bonne idée d’ajouter ceci ou cela. J’ai souri lorsqu’elle m’a suggéré de m’abstenir dans un cas, car l’ajout d’un assaisonnement au mesquite aurait été redondant.
Dans un autre exemple, je me suis lancé dans une discussion hypothétique : et si la bibliothèque d’Alexandrie n’avait jamais brûlé? La conversation s’est révélée non seulement éclairante, mais elle a aussi exploré des liens connexes, comme la Renaissance et la Révolution française.
Il s’agit d’un changement radical par rapport aux interactions précédentes basées sur des commandes. « Alexa, éteins les lumières de la chambre » ou « Alexa, règle une minuterie de 15 minutes ». De plus, vous n’avez pas à commencer chaque phrase par « Alexa ». La version Plus élargit la compréhension contextuelle à un niveau très pratique. Si vous avez un thermostat intelligent compatible, dire « Alexa, j’ai froid » l’amènera à ajuster la température. Si vous demandez « Alexa, c’est quoi cet accord commercial que le Canada a signé hier », elle vous donnera quelques détails de base.
Un apprentissage au fur et à mesure
Le temps dira comment elle évolue, mais Alexa+ peut se souvenir de choses que vous avez demandées ou de détails de conversations passées. Je trouve toutefois que c’est inégal. Lors d’une conversation, elle n’a pas répondu. Quand je lui ai demandé de reprendre là où nous en étions, elle est partie sur un tout autre sujet.
Amazon affirme que ce genre de personnalisation prend du temps, tout en laissant entendre que cela dépend aussi des données que vous fournissez. Par exemple, vous pouvez intégrer votre calendrier Google, Outlook ou Apple iCloud pour l’aider à suivre votre routine quotidienne. Plus elle en sait sur ce que vous faites et où vous allez, plus elle peut intervenir avec des suggestions utiles. Par exemple, si vous lui dites que vous n’aimez pas les aliments épicés, les suggestions de recettes les éviteront toujours. Si elle sait que vous n’aimez pas un genre de musique en particulier, elle ne le jouera pas lorsque vous demanderez des morceaux au hasard.
Comme plusieurs personnes peuvent l’utiliser à la maison, elle peut reconnaître différentes voix et suivre les goûts et dégoûts de chacun. Ainsi, si quelqu’un à la maison (ou un invité) est végétarien, les réponses d’Alexa en tiendront compte.
Une autre fonction pratique pour gagner du temps est l’envoi de documents par courriel à Alexa. Bien que vous puissiez le faire via un navigateur Web sur ordinateur, l’application mobile devient un moyen vraiment utile pour ce genre de tâche. Téléversez et envoyez des documents pour qu’elle les résume. Une suggestion intéressante qu’un représentant d’Amazon m’a donnée : les utilisateurs pourraient téléverser un rapport ou un devoir et demander à Alexa de créer un quiz pour les tester. Plutôt que d’utiliser l’IA pour tricher, les étudiants pourraient théoriquement s’en servir pour se préparer à un examen important.
Un peu plus locale
Pour donner à Alexa une touche locale, elle comprend les canadianismes de façon plus familière. C’est pourquoi une tournure locale d’une région du pays sera comprise tout aussi bien qu’une autre expression typique ailleurs. Les références culturelles régionales, ou liées aux ligues et équipes sportives, sont aussi plus élaborées. Elle peut même souligner des tendances météorologiques propres à différentes régions, si bien que l’utiliser dans les Maritimes peut sembler aussi naturel que dans les Prairies, par exemple.
Des éléments comme les températures en degrés Celsius et notre système de mesure hybride contribuent à offrir une interaction qui paraît moins superficielle. Il en va de même pour l’extraction de nouvelles provenant de sources canadiennes.
Intégration de services tiers
Les choses deviennent intéressantes ici, car la majeure partie du déploiement reste à venir. OpenTable fonctionne lorsque vous voulez réserver une table dans un restaurant local, ou même dans une destination où vous prévoyez voyager. Autrement, des services comme Uber Eats, Yelp et TripAdvisor sont annoncés comme arrivant « bientôt ». Aucune indication pour le moment quant au moment où les différents services déjà accessibles aux Américains feront leur arrivée au Canada avec Alexa+.
Et la vie privée?
C’est toujours une grande question quand l’IA semble aussi sophistiquée. Amazon reconnaît devoir traiter une quantité considérable d’interactions pour continuer d’entraîner les modèles linguistiques sur lesquels repose Alexa+. Cela signifie que toutes les commandes vocales et conversations sont envoyées vers le nuage, même si vous choisissez de ne pas enregistrer les enregistrements. Dans ces cas-là, Amazon supprime simplement les données après leur traitement afin de permettre à Alexa de répondre. Comme le traitement des données sur l’appareil est pratiquement inexistant, une bonne connexion Internet aide énormément.
L’identification vocale et la reconnaissance des voix doivent aussi rester dans le nuage pour qu’Alexa sache qui parle. Désactiver cette fonction fait en sorte que l’IA considère que toutes les interactions vocales proviennent de la même personne. C’est l’un des compromis lorsqu’on demande à Alexa de supprimer quelque chose de précis que vous avez dit ou une journée entière de données vocales.
Plusieurs de ces paramètres existaient déjà avec la version précédente, donc rien de tout cela ne me surprend vraiment. Cela dit, je recommande d’aller dans l’application mobile Alexa pour évaluer quels réglages vous voulez activer ou désactiver. Avec le temps, vous pourriez trouver l’expérience axée sur la confidentialité un peu restrictive, mais c’est à vous de décider comment procéder.
Pour en revenir aux haut-parleurs
Pour la puissance sonore pure, l’Echo Show 11 en offre davantage, mais si vous jugez qu’un écran n’est pas nécessaire pour discuter avec cette nouvelle version d’Alexa, l’Echo Dot Max est suffisamment agile comme solution de rechange. Je ne suis pas renversé par la signature sonore globale du Dot Max. Je le vois davantage comme un haut-parleur pour accompagner quelques personnes à la maison en arrière-plan plutôt que pour divertir un grand groupe à volume élevé.
Sa proposition de valeur réside dans le fait qu’il sert deux maîtres : vous et Alexa+. Sans l’intégration vocale et le contrôle des appareils intelligents que cela permet, ce haut-parleur ne se démarquerait pas autant par rapport à d’autres dans la même gamme de prix.
L’Echo Show 11 offre une perspective totalement différente, car il invite à la fois à l’interaction verbale et physique. Vous pouvez tout aussi facilement toucher l’écran pour accéder à l’information voulue, sans toujours avoir à la demander. Comme le concept d’un haut-parleur Alexa avec écran n’est pas nouveau, l’utilisabilité hybride est plus marquante ici parce que a) l’écran est meilleur et b) il y a beaucoup plus à dire et à entendre cette fois-ci.
Gardez simplement un chiffon en microfibre à portée de main. L’écran n’a pas de véritable revêtement oléophobe pour repousser les inévitables empreintes et traces. Comme haut-parleur, il est adéquat pour la musique d’ambiance, mais ne vous éblouira pas par un son ultra net. Encore une fois, l’appareil a une double vocation. Au moins, il s’en tire bien pour diffuser du contenu d’Amazon Prime et des chaînes Fire TV. Pour YouTube, il faut d’abord passer par le navigateur Silk.
Impressions générales
Voir et entendre, c’est croire, après tout. Alexa a été si largement diffusée sur le marché au cours de la dernière décennie qu’il est probable que plusieurs l’aient déjà expérimentée d’une façon ou d’une autre. Alexa+ donne l’impression d’avoir grandi et de pouvoir tenir une vraie conversation. Elle reste sujette aux erreurs et à quelques hallucinations occasionnelles, mais le fait qu’elle soit conversationnelle rend son niveau de contrôle beaucoup plus engageant. Désormais, vous ne lui dites pas seulement d’éteindre quelque chose. Vous lui demandez de vous aider à comprendre ou à résoudre quelque chose en temps réel. Avec la prise en charge des appareils intelligents Matter, Thread et Zigbee, l’éventail d’intégrations est vaste et ne se limite pas aux Routines Alexa pour fonctionner de concert.
Les plus récents haut-parleurs Echo sont actuellement la meilleure façon de plonger dans tout ça. Au moment de cet essai, Alexa+ est encore en phase de déploiement précoce. Elle coûtera 27,99 $ par mois une fois cette période terminée, tout en demeurant gratuite pour les membres Prime. Avec le temps, l’IA agentique plus avancée sera déployée via une mise à jour sur divers anciens appareils Echo et Fire (TV et tablettes). Si vous voulez vous faire une idée avant de vous lancer, voyez si vous pouvez lui parler dans l’application mobile.
L’Echo Show 11 et l’Echo Dot Max d’Amazon sont offerts chez Best Buy dès maintenant. Jetez aussi un coup d’œil aux autres appareils Echo et compatibles avec Alexa.
