
Après presque dix années d’attente, Lost Soul Aside est enfin arrivé. Créé à l’origine par un seul développeur en 2014 avant que Sony n’appuie le projet dans le China Hero Project, le jeu a immédiatement attiré mon attention et m’a fait me demander s’il pouvait vraiment être à la hauteur de ce que je voyais. Ce qui a commencé comme un projet passionnant est devenu l’un des lancements les plus évoqués d’un studio chinois, ce qui fait de sa sortie un moment important pour les amateurs de jeux de rôle et d’action.
Comment Lost Soul se distingue-t-il des jeux de rôle d’action d’aujourd’hui? Est-ce que les combats au rythme effréné tiennent leurs promesses? Et surtout, cela valait-il la peine d’attendre? Les réponses ne sont pas simples, mais une chose est claire : il s’agit d’un jeu conçu avec des batailles élégantes, des combinaisons audacieuses et une touche cinématographique. Que vous le suiviez depuis des années ou que vous le découvriez maintenant, il compte beaucoup de choses à découvrir.

Lost Soul Aside en détail
Plateforme(s) : PlayStation 5 et PC
Développeur : Ultizero Games
Éditeur : Sony Interactive Entertainment
Genre : Jeu de rôle d’action et d’aventure
Modes : Solo
Cote ESRB : T (Adolescents)
Combat basé sur le style et la stratégie
Le véritable atout de Lost Soul Aside, c’est son combat au rythme effréné. Il vous fait incarner Kaser, qui peut passer d’une arme à l’autre à la volée parmi quatre options : épée, grande épée, lame d’hast et faux. Chacune offre des sensations différentes, et les enchaîner au milieu d’un combo donne aux affrontements une impression de fluidité. Le soutien d’Arena enrichit encore le tout, avec des capacités allant de boucliers défensifs à de puissantes attaques explosives.
Ce qui m’a le plus impressionné, c’est la liberté d’expérimentation. Dans un combat, j’ai tenté de projeter un ennemi en l’air avec la lame d’hast, puis de passer à la faux pour le maintenir en suspension pendant qu’Arena lançait ses attaques depuis le sol. Il m’a fallu quelques essais pour y arriver, mais quand la manœuvre a fonctionné, j’ai eu l’impression de reproduire une scène tout droit sortie d’un film d’action. Ce sentiment de liberté m’a donné envie d’y revenir encore et encore.
Les boss constituent le plus gros défi. Ils mettent à l’épreuve votre synchronisation, vos choix d’armes et votre capacité à réagir sous pression. Les vaincre procure une grande satisfaction, même si certains combats s’éternisent un peu à cause de multiples barres de vie. Les affrontements ordinaires suivent un schéma plus classique : des sbires d’abord, puis des élites plus coriaces, avant de conclure sur un boss.
En dehors des combats, le jeu peine à maintenir le même niveau d’intensité. Les phases de plateforme peuvent paraître maladroites et, plus tard, certaines séquences exigent une précision que les contrôles n’offrent pas vraiment. Quelques énigmes ponctuent l’aventure, mais elles restent basiques et n’apportent pas beaucoup de variété. Malgré tout, je revenais sans cesse dans l’arène, juste pour tester de nouveaux combos et voir ce qui fonctionnait vraiment.

Un style affirmé, mais quelques aspérités
L’un des premiers éléments qui frappent dans Lost Soul Aside, c’est sa présentation flamboyante. Le design des personnages attire tout de suite l’attention, qu’il s’agisse des tenues élégantes de Kaser ou des boss intimidants rencontrés en cours de route. Les combats ont fière allure, avec des traînées d’armes et des finitions synchronisées qui illuminent l’écran lors des grands affrontements. Les séquences d’élimination des boss, en particulier, possèdent ce côté spectaculaire typique des RPG d’action, et on ne s’en lasse jamais.
Les environnements, en revanche, ne sont pas toujours à la hauteur. Certains lieux sont réussis, tandis que d’autres paraissent assez banals. Le monde ne dégage pas toujours une identité propre, surtout en comparaison de l’énergie investie dans les personnages et les boss.
Côté son, le résultat est tout aussi inégal. La bande-son s’emballe pendant les combats et brille lors des affrontements contre les boss, donnant un élan supplémentaire aux batailles. En dehors de ces moments, toutefois, la musique peut s’interrompre brusquement et les transitions manquent de fluidité. Les effets sonores remplissent leur rôle, mais les chocs des armes ne procurent pas toujours l’impact attendu. Le doublage anglais est l’élément le plus faible, avec une interprétation rigide qui rend certaines scènes difficiles à prendre au sérieux. Passer à une autre piste audio aide un peu, mais l’écriture elle-même ne rehausse pas vraiment le niveau.
Sur le plan technique, les performances restent globalement stables sur PlayStation 5. Les combats demeurent fluides et les temps de chargement sont suffisamment courts pour ne pas casser le rythme. Cela dit, j’ai rencontré quelques ralentissements, des animations parfois maladroites et deux ou trois plantages. Pour un jeu en développement depuis aussi longtemps, ces problèmes ne devraient pas se produire.

Famille, rébellion et un monde en péril
Kaser est un combattant entraîné dans le conflit opposant le groupe de résistance GLIMMER à l’Empire dominant. Les choses prennent rapidement une tournure personnelle lorsque l’âme de sa sœur Louisa est capturée par d’étranges créatures appelées les Voidrax. Ce qui commence comme une simple rébellion se transforme vite en une aventure mêlant liens familiaux et menace ancestrale s’étendant à travers plusieurs dimensions. En chemin, Kaser se lie avec Arena, un compagnon dragon qui l’assiste autant au combat que dans ses conversations.
Sur le papier, l’histoire semble prometteuse : un empire à affronter, un lien familial qui motive Kaser et une menace ancienne en toile de fond. Pourtant, la narration n’est pas à la hauteur. Les cinématiques peuvent se terminer si brusquement que les moments clés perdent de leur impact. Par exemple, l’enlèvement de Louisa est expédié en quelques secondes, laissant peu de temps pour ressentir la gravité de l’événement. Les dialogues manquent de naturel, et les longues séquences de marche ponctuées de discussions s’éternisent sans vraiment enrichir l’univers. Les personnages ne bénéficient pas du développement nécessaire, ce qui les rend fades alors même que l’histoire cherche à leur donner de l’importance.
Arena, le dragon compagnon de Kaser, est l’élément qui m’a le plus captivé. Son sarcasme et sa franchise apportent une touche de vivacité à un récit autrement lourd, et ses répliques rendent souvent les scènes plus agréables. Le premier chapitre accroche et installe bien le décor, mais cet élan s’essouffle rapidement. Pour ma part, l’histoire est vite passée au second plan. J’aurais voulu m’investir dans la mission de Kaser, mais je n’ai jamais réussi à m’y attacher. Je me suis plutôt surpris à attendre impatiemment le retour des combats, là où le jeu prend véritablement vie.

Lost Soul Aside vaut la peine pour son action
Après avoir suivi Lost Soul Aside pendant près d’une décennie, y jouer enfin a eu quelque chose d’irréel. C’était l’un de ces jeux que je surveillais depuis longtemps, curieux de voir s’il parviendrait vraiment à tenir ses promesses. Maintenant qu’il est là, mes impressions sont partagées.
Le combat est clairement l’argument phare du jeu. Changer d’arme en plein combo, réussir un blocage parfaitement synchronisé et faire appel au soutien d’Arena créent des affrontements à la fois excitants et gratifiants. Les combats de boss exigent des réflexes rapides et vous poussent souvent à exploiter toutes les possibilités du système. Ces moments sont exactement ce que j’espérais lorsque j’ai découvert le jeu en mouvement, il y a des années.
Avantages | Inconvénients |
Le système de combat est rapide, élégant et gratifiant. | Les personnages manquent de profondeur et de développement. |
Le changement d’arme au milieu du combo est fluide et amusant. | Les environnements semblent souvent simples ou génériques. |
Les combats de fin de niveau sont excitants et stimulants. | Les plateformes et les casse-têtes semblent maladroits et peu attrayants. |
En dehors des combats, le jeu tient moins bien la route. L’histoire repose sur des idées déjà vues, et les personnages ne laissent pas une impression durable une fois une scène terminée. Certains environnements attirent l’œil, mais d’autres paraissent banals. Le doublage, du moins en anglais, m’a souvent sorti de l’immersion. Les performances sont globalement correctes, mais j’ai tout de même rencontré quelques ralentissements et deux ou trois plantages. Les animations peuvent également sembler grossières, ce qui surprend pour un jeu développé pendant aussi longtemps. Les phases de plateforme et les énigmes viennent ponctuer l’action, mais je ne les ai jamais trouvées aussi amusantes que le simple fait de replonger dans un combat.
Évaluation globale de Lost Soul Aside
Expérience de jeu : 3,5/5
Graphismes : 3/5
Son : 3/5
Intérêt à long terme/Rejouabilité : 2,5/5
Note globale : 3/5 (60 %)
En fin de compte, Lost Soul Aside vaut la peine pour son action. Si vous êtes attiré par les combats rapides et les batailles cinématographiques, vous serez servi. Sachez simplement que l’histoire et la présentation ne sont pas aussi puissantes que l’expérience de jeu. Après une si longue attente, ce n’est peut-être pas ce à quoi certains s’attendaient, mais les combats à eux seuls en font une expérience qui vaut la peine qu’on s’y attarde.