C’est en 2002 que le premier volet de Syberia a vu le jour. Créé par le dessinateur belge Benoît Sokal, ce titre est rapidement devenu culte. En 2004, soit deux ans plus tard, la suite débarquait dans les magasins. Puis, plus de nouvelles de cette série (sauf un épisode sur Nintendo DS en 2008). Plusieurs amateurs de jeux vidéo pensaient que son créateur avait tout simplement enterré le projet définitivement. Mais c’était mal connaitre Benoît Sokal! Le concepteur de jeux vidéo vient de lancer Syberia 3. L’attente a été longue (plus de 10 ans), mais en valait-elle la peine?
- Éditeur : Microïds
- Développeur : Anuman Interactive
- Date de parution : 25 avril 2017
- Style : Aventure
- Plateforme : Xbox One, PlayStation 4 et PC
- Mode de jeux disponibles : solo
- Classement ESRB : T-Adolescent
- Langue d’exploitation : Français (audio et sous-titres)
Kate Walker est dans de sales draps. Après avoir été retrouvée inconsciente sur un rivage glacé par une tribu Youkole, la jeune avocate américaine est entrainée dans une clinique. Après quelques jours, elle reprend finalement ses esprits. Elle se réveille à côté du chef de la tribu Youkole. Le jeune homme est mal en point. Il lui manque une de ses jambes! Il attend depuis des jours sa prothèse qu’il a commandée dans le village voisin.
La jeune femme veut immédiatement l’aider. Elle lui propose d’aller la chercher à sa place. Après que son nouvel ami ait accepté sa proposition, Kate Walker veut sortir de l’hôpital. Elle prétend être complètement guérie. Malheureusement, les médecins de ce drôle d’établissement ne pensent pas la même chose. Elle devra user de ruse pour quitter cette clinique…
Un pointer-et-cliquer classique?
À l’instar des autres volets de la série, Syberia 3 est un jeu du type pointer-et-cliquer (« point-and-click »). Ce genre, très à la mode il y a plusieurs années, est presque aujourd’hui disparu. Plusieurs développeurs indépendants tentent de lui redorer le blason. Hélas, aucun n’y est encore parvenu totalement. Aucun titre n’a en effet connu le succès des productions AAA des dernières années.
Inutile de dire que les attentes concernant Syberia 3 étaient grandes. Plusieurs fans de ce genre de jeu pensaient avoir trouvé le représentant qui allait remettre au goût du jour le pointer-et-cliquer.
Mais qu’est-ce donc que le pointer-et-cliquer? Pour vous l’expliquer correctement, je vais prendre le cas de Syberia 3.
Dans ce jeu, les niveaux sont divisés par zones. Dans chacune de ces zones, la caméra est fixe, comme si on regardait une scène à la télévision. Notre personnage – ici, Kate Walker – se contrôle avec la manette ou la souris. Pour progresser dans le jeu, le joueur doit résoudre des énigmes. Et pour résoudre ces puzzles, il doit souvent trouver des objets cachés dans le décor.
Par exemple, au début de l’aventure, il faut imiter un tampon de la police pour pouvoir aller dans une nouvelle zone. Il faudra alors réparer la machine à tampons avec quelques pièces et en demandant de l’aide à certains personnages.
Des énigmes juste assez difficiles
Vous aurez compris qu’on joue à ce genre de jeu non pas pour vivre des émotions fortes, mais plutôt pour se casser la tête. Personnellement, j’ai toujours craint les pointer-et-cliquer. Dans mon enfance, j’étais tombé sur des jeux vraiment trop difficiles. J’en avais gardé un mauvais souvenir.
Étant donné que ça faisait un bout que je n’avais pas joué à ce type de jeu, j’avais peur d’être trop rouillé. Heureusement, ça n’a pas été le cas. Je ne dis pas que j’ai résolu toutes les énigmes les deux doigts dans le nez, mais, dans la majorité des cas, elles ne m’ont pas trop donné de fil à retorde.
Oui, il va falloir parfois « gosser ». Cependant, aucune énigme n’est impossible à résoudre. Si on est persévérant et qu’on a un bon sens de l’observation, on devrait passer au travers de Syberia 3, sans trop avoir envie de lancer sa manette contre son téléviseur.
Un doublage de qualité
Syberia 3 n’est pas seulement une bête succession d’énigmes à résoudre. Il y a aussi un scénario. Il agit un peu comme la carotte devant l’âne : c’est l’histoire qui nous donne envie de continuer à nous casser la tête.
Si vous n’avez pas joué aux autres volets ou que vous ne vous en rappelez plus trop, notez que vous ne serez pas trop déstabilisé par l’histoire.
J’ai trouvé d’ailleurs cette dernière plutôt prenante. On y parle de xénophobie, de racisme et de manipulation. Kate Walker est également une héroïne très attachante. On prend plaisir à suivre ses aventures.
Cela dit, Syberia 3 peut compter sur un doublage en français de qualité. La synchronisation des lèvres n’est pas toujours parfaite, mais à partir d’un certain moment, on n’y porte même plus attention.
Comme c’est de plus en plus la mode, le système de dialogues de Syberia 3 n’est pas statique. Il offre plusieurs choix de réponses et de répliques (habituellement on a de deux à quatre choix). Ce n’est pas aussi évolué qu’un The Witcher ou qu’un Mass Effect, mais ça permet de dynamiser un peu les échanges.
Les choix de réponses sont quant à eux assez variés. Par exemple, dans les premières heures du jeu, on s’entretient avec une médecin. On a alors le choix de mentir, de dire la vérité ou même un mélange des deux! Je n’ai pas refait le jeu en changeant à chaque fois de réponses, mais j’ai constaté qu’en fonction de nos choix, la réaction de nos interlocuteurs changeait.
Des environnements variés
Les graphismes de Syberia 3 ne vont pas révolutionner le monde du jeu vidéo. C’est beau, mais sans plus.
Les niveaux, bien qu’étant assez petits, possèdent toutefois un charme évident, et ce, même si on est loin des mondes ouverts et époustouflants de Horizon Zero Dawn ou The Legend of Zelda : Breath of the Wild. On aime arpenter les terres de Syberia 3 en compagnie de Kate Walker.
Si le visuel est moyen, on ne peut pas en dire autant de l’incroyable bande sonore. À mon avis, c’est l’une des meilleures surprises du jeu. Elle a été composée par le musicien israélien Inon Zur. C’est l’une des plus belles de 2017.
Mon verdict de Syberia 3
Syberia 3 est un jeu d’aventure qui ne plaira pas seulement aux amateurs du genre. Je pense en effet qu’il est assez facile d’accès pour permettre à une nouvelle génération de joueurs de découvrir les joies du pointer-et-cliquer. D’un autre côté, les puristes pourront lui reprocher d’avoir des énigmes trop simples, des environnements parfois trop vides ou certains problèmes de caméra. À vous de voir de quel côté vous vous placez.
Ce que j’ai aimé :
- Un scénario passionnant
- Une héroïne attachante
- Une bande sonore époustouflante
- Des énigmes juste assez difficiles…
Ce que j’ai moins aimé
- … mais qui ne plairont pas à tous
- Quelques problèmes de caméra
- Des environnements parfois un peu fades
Expérience de jeu : 4/5
Graphiques : 3/5
Son : 5/5
Durée d’intérêt/rejouabilité : 3/5
Note globale : 3,75/5