En 1999, le planchiste professionnel Tony Hawk a fait le bonheur de ses admirateurs de partout dans le monde lorsqu’il a annoncé sa contribution à la conception d’un jeu vidéo dont il tiendrait la vedette. Jusqu’à ce jour, aucun jeu de planche à roulettes n’était arrivé à exprimer la véritable essence du sport, et encore moins d’obtenir l’approbation d’un planchiste professionnel. Lors de sa sortie, Tony Hawk’s Pro Skater fut considéré comme révolutionnaire et encensé par la critique. On a salué les contrôles précis, la variété des systèmes de combos, les mouvements naturels des personnages et la vaste étendue des niveaux.
Depuis ce jour, la série a connu de nombreux changements, mais malheureusement aucun des jeux les plus récents n’est arrivé à atteindre le succès des quatre premiers Pro Skater. Lorsqu’on a annoncé en novembre dernier la sortie en 2015 d’un nouveau volet de la franchise originale Tony Hawk’s Pro Skater, les adeptes ont jubilé. Tony Hawk’s Pro Skater 5 représentait le retour aux sources de la franchise, soit le premier jeu Pro Skater entièrement nouveau en 13 ans. Il promettait un retour de l’action, de la démesure et du style arcade chéris des amateurs.
Plateformes : PlayStation 4, Xbox One, PlayStation 3, Xbox 360
Développeurs : Robomodo; et Disruptive Games
Éditeur : Activision Publishing, Inc.
Date de parution : 29 septembre 2015
Genre : Sports extrêmes
Modes : Solo, 1 à 20 joueurs en ligne
Classement ESRB : T (adolescents)
La planche ou la mort!
Onze planchistes sont accessibles dès le départ, notamment des professionnels tels que Tony Hawk, Andrew Reynolds et Aaron « Jaws » Homoki, pour n’en nommer que quelques-uns. D’autres planchistes professionnels émergents sont également disponibles et vous pouvez même choisir le célèbre rappeur Lil Wayne. J’ai immédiatement remarqué l’absence d’une fonctionnalité des jeux précédents : impossible de créer son propre planchiste. En revanche, on peut maintenant personnaliser chacun des planchistes en déverrouillant des têtes, des corps et des planches additionnels. Je dois l’avouer, c’est plutôt amusant de donner à son planchiste un corps d’homme des cavernes ou d’Octodad.
Tony Hawk’s Pro Skater 5 possède huit niveaux qui peuvent accommoder simultanément jusqu’à 20 joueurs en ligne. Leur esthétique rappelle celle des niveaux classiques de la série, ce qui produit des résultats mitigés. Certains niveaux contiennent des éléments des jeux classiques, par exemple le School 3, mais restent malheureusement pratiquement identiques aux originaux. D’un autre côté, un niveau comme le Bunker s’avère le successeur spirituel des niveaux Warehouse et Hangar. Le Bunker possède une configuration harmonieuse inégalée par les autres niveaux et le planchiste s’y sent immédiatement chez soi.
Il est nécessaire d’accomplir des missions pour débloquer chacun des niveaux, ce qui n’est pas un problème, ça fait partie du défi. Cependant, lorsque chaque niveau possède les mêmes missions de base, ça devient vite lassant. Heureusement, les missions « pro » viennent sauver la donne et constitueront un défi même pour les joueurs les plus chevronnés. Avez-vous ce qu’il faut pour réussir un combo de 150 000 points?
Créer le planchodrome de ses rêves
L’éditeur de niveau de Tony Hawk’s Pro Skater 5 est sans contredit l’un des points forts du jeu. Plus de 250 rampes, rails et autres objets peuvent être utilisés pour construire son propre planchodrome et y faire de la planche. C’est là que j’ai passé la majeure partie de mon temps dans le jeu.
Cinq emplacements sont disponibles lors de la création d’un planchodrome, notamment la plage, la cour d’école et l’entrepôt, pour n’en nommer que quelques-uns. On peut facilement coller, faire pivoter et placer les objets sur des canevas de formats petit, moyen ou grand. Une fois le chef-d’œuvre accompli, il est possible de le sauvegarder localement et de le partager sur un nuage pour permettre à d’autres d’y jouer.
Il peut être à la fois frustrant et amusant de jouer sur les conceptions des autres joueurs. Il m’est arrivé de tomber sur certains niveaux terriblement mal conçus, sans mission ni objectif, tandis que d’autres niveaux étaient uniques et offraient plusieurs choses à voir et à faire. La recherche de niveau est un jeu d’enfant : il suffit de choisir à partir d’une liste ou d’utiliser des termes comme « plus apprécié », « nouveau », « facile » ou « amusant » et le tour est joué. Après une partie, on peut indiquer si on a aimé ou non le niveau et faciliter la recherche des autres joueurs en ajoutant sa propre description du niveau.
Changements à la mécanique du jeu
Tony Hawk’s Pro Skater 5 apporte plusieurs modifications par rapport aux versions précédentes, notamment quelques changements fondamentaux à la mécanique du jeu. La barre spéciale a été modifiée et il n’est plus nécessaire de l’utiliser immédiatement lorsqu’elle est remplie. Elle reste pleine jusqu’à ce que le joueur appuie sur un bouton pour l’activer. Fini le temps des spéciaux gaspillés et des messages embêtants qui pressaient le joueur d’exécuter ses mouvements spéciaux. C’est pas trop tôt!
Le plus grand changement est toutefois sur le plan de la glisse : auparavant, après avoir effectué un saut, un bouton devait être maintenu enfoncé pour glisser sur un rail ou sur le bord d’un obstacle. Il existe maintenant un nouveau mouvement, le « slam », qui permet au planchiste de retourner au sol après un ollie. C’est bien joli tout ça, sauf que les deux mouvements sont sur le même bouton. Encore pire : impossible de les changer! À plusieurs reprises, je n’ai pas pu glisser puisque mon planchiste effectuait plutôt un mouvement « slam » pour revenir au sol.
Des images banales mais une bande-son excellente
Le visuel de Tony Hawk’s Pro Skater 5 laisse quelque peu à désirer. Pour être tout à fait franc, les graphiques sont très loin de ce à quoi on pourrait s’attendre sur une console PlayStation 4 ou Xbox One. Les environnements sont ennuyeux et peinent à se démarquer. Des objets clignotent, disparaissent, et les ralentissements sont parfois très marqués.
La série de Tony Hawk est reconnue pour sa bande-son et Tony Hawk’s Pro Skater 5 offre effectivement un excellent mélange de hip-hop, de punk et de rock. Grâce aux succès choisis par Tony Hawk lui-même, on peut improviser sur sa planche au son des Orwells, de Cloud Nothings et de Ratatat.
Des bogues à profusion!
Tony Hawk’s Pro Skater 5 souffre de plusieurs bogues qui viennent gâcher le plaisir du jeu. Je pourrais poursuivre et présenter une longue liste de ces bogues, mais il me semble plus simple d’en faire la démonstration. À cette fin, Eurogamer.net a mis en ligne une vidéo qui expose parfaitement mes dires. Vous pouvez la visionner ici.
Conclusion
Lorsque j’ai lancé Tony Hawk’s Pro Skater 5 pour la première fois et qu’on m’a demandé de télécharger une mise à jour près de deux fois la taille du jeu lui-même, j’ai su que quelque chose ne tournait pas rond. Tony Hawk’s Pro Skater 5, paru un long 13 ans après la dernière itération de la série Pro Skater, n’est pas le jeu tant espéré. Sur le plan des fonctionnalités essentielles qui ont fait la popularité de la série, le jeu n’est pas à la hauteur des attentes.
Il y a toutefois une lumière au bout du tunnel : Activision, Robomodo et Disruptive Games ont reconnu que le jeu comporte des problèmes et travailleraient à leur correction. On promet également du contenu téléchargeable gratuit, soit deux niveaux et cinq planchistes de plus.
Si Tony Hawk’s Pro Skater 5 reçoit éventuellement les correctifs appropriés, je crois qu’il pourrait devenir un digne représentant de la série. Espérons que les correctifs promis par les développeurs régleront les problèmes.
+ L’éditeur de niveau est amusant et possède quantité d’articles pour créer le planchodrome de ses rêves
+ Du contenu téléchargeable gratuit bientôt disponible
+ Les niveaux créés par la communauté sont pour la plupart amusants
– Les niveaux manquent d’imagination et laissent à désirer
– Des bogues très gênants nous font sortir du jeu
– Certaines fonctionnalités des jeux précédents sont absentes, notamment la possibilité de créer son propre planchiste et de personnaliser les commandes
VERDICT
Jouabilité : 2/5
Visuel : 2/5
Audio : 4/5
Durée de vie potentielle : 2/5
Note globale 2,5/5 (50 %)