Le Pixelbook de Google est un Chromebook au calibre bien différent des autres modèles. Son potentiel sera jugé prometteur par certaines personnes, et incertain par d’autres.
Il ne s’agit pas d’un Chromebook typique pour deux raisons. Premièrement, il ne fonctionne pas avec l’ancien système d’exploitation Chrome OS qui dépendait fortement du navigateur Web, et deuxièmement, il exécute des applications Android d’une façon qui a un effet sur la convivialité globale. Cela peut s’avérer un point positif ou négatif, selon ce que vous pensez pouvoir accomplir avec cet appareil et votre patience pour y parvenir.
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Apparence
Il n’est pas exagéré de dire qu’il s’agit du plus beau portable Chromebook conçu à ce jour. À certains égards, il est nettement supérieur aux autres modèles, et il se démarque notamment par ses qualités esthétiques. Ce qui constituait la norme jusqu’à présent pourrait être débattu, mais je ne crois pas surestimer l’aspect visuel du Pixelbook.
Il a été conçu par Google comme appareil convertible 2-en-1 à mi-chemin entre un portable et une tablette. Les charnières permettent un mouvement sur 360 degrés pour le redresser ou l’incliner en toute facilité. Il mesure moins d’un demi-pouce d’épaisseur lorsqu’il est fermé, pèse seulement 2,5 livres et est fabriqué en aluminium et en verre. Cette combinaison de matériaux qui pourrait sembler délicate est plutôt robuste et raffinée.
L’écran de 12,3 po plus carré que celui des autres modèles offre une résolution de 2 400 x 1 600, et comporte un cadre assez grand. Bien qu’une caméra Web avant de 720p soit intégrée au haut de l’écran, l’ensemble des bords sont épais. Un des avantages à avoir un cadre plus grand est qu’il est plus facile de manipuler l’écran tactile lorsqu’on retourne l’appareil. Donc, cette caractéristique a une utilité pratique, mais du point de vue esthétique, cela laisse place à l’amélioration.
Le clavier rétroéclairé est joliment conçu. Je pensais que je n’aimerais pas taper sur les touches encastrées, mais j’ai trouvé le clavier vraiment agréable à utiliser. Une des caractéristiques les plus intelligentes est l’ajout de repose-paumes en silicone caoutchouté autour du pavé tactile.
Ses caractéristiques internes sont assez respectables elles aussi. Un processeur Core i5 7e génération (Kaby Lake) d’Intel avec 8 Go de mémoire vive et 128 ou 256 Go de stockage interne offrent une performance convenable.
Configuration et convivialité
J’ai pu commencer à utiliser le Pixelbook en quelques minutes, car je devais simplement ouvrir une session avec mon compte Google. Certaines mises à jour de logiciels étaient requises, mais à part ça, il y avait peu de choses à faire pour commencer à me servir de l’appareil.
Si vous possédez un téléphone ou une tablette Android, vous pouvez télécharger à nouveau toutes les applications que vous avez téléchargées dans Google Play. Enfin, c’est vrai dans une certaine mesure. Ce ne sont pas toutes les applications qui sont compatibles avec l’appareil, et cela dépend généralement du matériel informatique dont il est équipé. Par exemple, toute application qui nécessite l’utilisation de la caméra ne fonctionnera pas correctement, sauf les applis de conversations vidéo comme Skype. L’optimisation des applications peut également entraîner des difficultés, et la cause de ce problème demeure inconnue.
D’autres applications pourront être utilisées, mais elles conserveront le rapport de forme obtenu sur les téléphones intelligents et les tablettes. Les agrandir peut être risqué, car l’affichage peut être horrible une fois redimensionné, ou l’application peut carrément planter. Les développeurs doivent optimiser leurs applications pour qu’elles puissent être exécutées sur le Pixelbook, mais ils ne semblent pas s’être attelés à la tâche pour l’instant.
Par contre, la plupart des applications qu’il devrait être possible d’utiliser sur un portable fonctionnent correctement. Les applications Microsoft Office pour Android sont facilement accessibles, tout comme les diverses applis d’édition de photos d’Adobe. YouTube fonctionne bien, et il semble que Netflix et Google Maps s’affichent bien. La résolution d’image de l’appareil convient également à certaines applis de dessin. Seul le temps permettra de savoir pour quelles autres applications ce sera le cas.
Par ailleurs, le navigateur Web Chrome peut toujours servir de solution de rechange. Du moins, pour ce qui est des applis assorties d’une version basée sur navigateur. Par exemple, l’affichage de l’application Android de Spotify est le même que sur un téléphone intelligent, ce qui est plutôt pratique, car cela permet de superposer cette fenêtre à celle d’un autre logiciel pour effectuer plusieurs tâches à la fois. Sinon, vous pourriez simplement ouvrir une session dans Chrome et profiter d’un affichage plein écran.
Ce genre de situation est fréquent avec le Pixelbook. Le système d’exploitation Chrome OS n’offre pas la même flexibilité pour les applications de bureau que Windows et macOS, et ce mélange d’applis mobiles et sur navigateur Web peut plaire à certains utilisateurs et en frustrer d’autres.
Stylet Pixelbook
Le stylet Pixelbook est un accessoire dédié (il ne fonctionne pas vraiment avec un autre appareil) vendu séparément. Vous ne le trouverez pas dans la boîte avec votre portable. Il a été conçu pour offrir un moyen de saisie supplémentaire et l’assistant Google est intégré à son bouton latéral.
Pour l’instant, l’utilité du stylet demeure limitée. Il marche très bien avec les applications comme Evernote, Adobe Sketch ou Painter, et assure un fonctionnement fluide et réactif. Google a également conçu une fonction d’aide contextuelle pour laquelle l’assistant émet un signal sonore lorsque vous encerclez un mot ou un passage et vous appuyez sur le bouton.
Cet accessoire présente un réel potentiel, toutefois il n’est pas aussi performant qu’un stylet utilisé avec un portable Surface de Microsoft, par exemple. Le bouton n’a qu’une seule fonction, et il a été particulièrement pratique pour activer l’assistant lorsque j’avais retourné le clavier pour redresser l’écran.
Performance
J’étais sceptique au moment d’évaluer le Pixelbook, parce que je n’étais pas certain que son prix correspondait à sa capacité à effectuer des tâches. Il a fallu du temps, mais il est devenu de plus en plus agréable à utiliser, et j’ai constaté qu’il était possible d’être productif.
Google l’a équipé des caractéristiques dont un portable de ce prix devrait être pourvu. La qualité de ces caractéristiques est quelque peu atténuée par l’accès limité aux applications gourmandes en ressources. Par exemple, vous ne pourrez pas utiliser la Creative Suite d’Adobe sur cet appareil, mais vous pourriez utiliser les versions des applications Android. Vous aurez probablement de la difficulté à effectuer des tâches d’édition vidéo, mais là encore, si vous pouvez trouver une application Android ou un logiciel qui fonctionne avec le système d’exploitation Chrome, vous pourriez toujours tenter le coup.
J’ai eu davantage de succès en adoptant une approche modérée. Les applications de Microsoft Office fonctionnaient très bien. J’ai utilisé le Pixelbook pour rédiger cette évaluation dans Word, de même qu’Evernote pour prendre des notes en testant l’appareil. Il était très facile de gérer mes courriels et de visualiser ou de modifier des fichiers PDF. Toute tâche réalisée avec un navigateur (accéder à mes services bancaires, par exemple) a également pu être effectuée en toute facilité.
Le système de fichiers de l’application de fichiers était suffisamment adéquat pour être comparé à celui du système d’exploitation d’un ordinateur de bureau, mais il va sans dire qu’il requiert une période d’adaptation. Au début, on a toujours l’impression qu’il manque quelque chose lorsqu’on utilise le Pixelbook. Quand j’ai réussi à m’adapter à ce que cet appareil offrait, j’ai pu en profiter pleinement.
Cette démarche incluait notamment la découverte de solutions de rechange. S’il n’existait aucune application de bureau compatible, pouvais-je utiliser une application Android? Si une application Android n’avait pas été optimisée pour cet appareil, pouvais-je la remplacer par une autre appli plus efficace?
En attendant que davantage de développeurs s’intéressent au système d’exploitation Chrome OS, il faudra sûrement continuer de se livrer à ce genre de jeu du chat et de la souris avec le Pixelbook.
Médias et jeux
J’ai profité du stockage de 128 Go pour télécharger des émissions et des films sur Netflix afin de les visionner hors ligne. J’ai dû composer avec les ports USB-C placés de chaque côté et utiliser un adaptateur pour connecter un disque dur externe pour copier des fichiers musicaux et vidéo. Encore une fois, cela s’est bien déroulé dans l’ensemble.
L’expérience de jeu était également intéressante. J’ai joué à NBA Live pendant un bon moment, l’image était exceptionnelle en plein écran et le jeu fonctionnait sans latence ni saut d’image. J’ai obtenu les mêmes résultats avec d’autres jeux, comme Angry Birds 2 et Asphalt 8.
Cependant, j’ai constaté quelques anomalies pendant leur utilisation. L’application LNH Live de Rogers n’était pas compatible avec l’appareil, donc j’ai dû écouter les parties en utilisant un navigateur. Au départ, je ne pouvais pas accéder à DAZN, mais ce problème a été résolu grâce à une mise à jour logicielle.
Autonomie
Comme avec la plupart des portables, l’autonomie dépend des habitudes d’utilisation. J’ai pu profiter systématiquement de huit heures d’autonomie par charge avec une utilisation mixte. Évidemment, la lecture en continu constante réduisait l’autonomie à cinq ou six heures. Dans un cas comme dans l’autre, c’est convenable, mais ça n’a rien d’exceptionnel.
Le chargeur inclus a au moins l’avantage de remettre rapidement le Pixelbook en état de fonctionner. En rechargeant l’appareil pendant 15 minutes, je pouvais obtenir jusqu’à deux heures d’autonomie en plus. Je pouvais également utiliser un des deux ports USB-C pour la recharge, ce qui est une caractéristique pratique.
Conclusion
Peu importe le point de vue qu’on adopte, le Pixelbook requiert de la patience et une phase d’apprentissage pour les nouveaux utilisateurs du système d’exploitation Chrome OS. C’est un système d’exploitation réellement simplifié, et à vrai dire, on s’en aperçoit rapidement. Les subtilités et la profondeur typiques de Windows ou macOS ne sont pas évidentes dans ce système. Le doter d’un boîtier attrayant ne fait que renforcer mes arguments.
Ceux qui souhaitent effectuer de l’édition multimédia ne devraient même pas envisager de se procurer cet appareil. Sa performance est trop limitée pour effectuer ce type de tâches. Pour les besoins en productivité de base et beaucoup d’espace pour la consommation de contenu, cet appareil a beaucoup de potentiel. Si vous en avez l’occasion, testez-le vous-même pour découvrir son logiciel et la disposition de ses éléments.
Le Pixelbook de Google est maintenant disponible.