Beaucoup de photographes vous diront qu’ils préfèrent la lumière naturelle à celle du flash. Dans certains cas, il est vrai que la lumière ambiante semble plus… naturelle. Dans d’autres, c’est probablement parce que les photographes en question ne savent pas vraiment se servir correctement d’un flash. En fait, ce ne sont pas tous les flashes non plus qui vont vous permettre d’obtenir une belle lumière. Vous voulez en savoir plus? Lisez ce qui suit!
Le fameux flash intégré à la plupart des appareils permet rarement d’obtenir une belle lumière d’appoint. La lumière d’un tel flash éclaire le sujet de façon directe, ce qui élimine les ombres et, du même coup, le relief, rendant l’image « plate » (dans tous les sens du terme).
Heureusement, il n’y a pas que ce type de flash. Il est possible de se procurer un flash externe (ou même plusieurs), ainsi que des accessoires, afin de mieux contrôler la lumière qui arrive sur notre sujet… et dans quelle direction elle arrive!
L’ISO d’abord
Avant d’utiliser un flash, vous pouvez augmenter la valeur ISO sur votre appareil. Faites des tests pour savoir à quelle valeur le capteur commence à enregistrer du « bruit » (ces artéfacts de couleur qui apparaissent dans les photos, lorsqu’on utilise une valeur ISO élevée… par exemple, 6400 ou 12800 ISO).
Supposons que votre appareil performe encore bien à 1600 ISO. Vous savez que vous pouvez jouer avec la sensibilité jusqu’à cette valeur sans risquer de voir trop de bruit apparaître. Il pourrait même arriver que vous utilisiez une valeur de 3200 ou 6400, si l’appareil le permet, dans certaines situations où vous souhaitez à tout prix éviter le flash, ou que la présence de bruit pourrait ajouter un certain style à votre image.
Vous constaterez que certains appareils permettent d’atteindre des valeurs ISO incroyablement hautes (comme le Nikon D4S ou le Sony A7S, qui détiennent le record de sensibilité avec 409 600 ISO!). Évidemment, il y a beaucoup de bruit bien avant d’atteindre la valeur maximale, mais c’est un indice de performance incroyable à des valeurs « normales » de 1600, 3200 ou 6400 ISO, versus d’autres appareils limités à des valeurs de loin inférieures.
Le flash intégré
À moins que vous ne deveniez un expert du flash, le flash intégré doit être évité ou, au mieux, considéré comme un dernier recours. Ce flash n’est jamais très puissant et ne peut être dirigé ailleurs que directement sur votre sujet, contrairement à un flash externe dit « cobra », dont la tête peut s’incliner ou pivoter.
Bref, pratique pour ajouter un peu de lumière sur une photo à contre-jour sur la plage (par exemple), mais sans plus.
Sans flash
Avec flash intégré
Le flash externe
Le flash externe est intéressant à plusieurs niveaux. D’abord, on peut choisir un flash offrant une certaine puissance, définie par le « nombre guide » (j’y reviendrai un peu plus bas).
On peut le fixer au sabot de l’appareil ou l’utiliser sur un pied (parfois fourni à l’achat) ou un trépied. On peut généralement l’incliner ou le faire pivoter afin de diriger la lumière là où on le souhaite. Enfin, on peut en utiliser un seul ou plusieurs, selon la photo que l’on désire réaliser.
Du côté de Canon, un bon compromis « puissance vs prix » serait le Speedlite 430EX II, qui est un peu moins puissant que le 580EX II ou le 600EX, mais qui peut s’incliner et pivoter de façon similaire. Il offre un nombre guide de 43 (à ISO 100 et 105mm).
Du côté de Nikon, le Speedlight SB-700 n’est pas non plus le modèle le plus puissant (on retrouve le Speedlight SB-910 aussi chez Best Buy), mais il en offre beaucoup pour votre argent. Le SB-700 offre un nombre guide maximum de 38 (à ISO 100 et 120mm).
Chez Sony, le flash 52 AF-1 de Metz semble être le meilleur compromis actuellement, du côté des appareils de la série Alpha, avec son écran tactile éclairé. Il offre un nombre guide maximum de 52 (à ISO 100 et zoom maximum).
Si vous souhaitez vous procurer plus d’un flash, sachez que ceux-ci doivent fonctionner en mode « Master/Slave ». Le « Master » est le flash principal, qu’il soit situé sur le sabot de votre appareil ou non, et le ou les « Slave(s) » sont les flashes contrôlés par le flash principal.
D’ailleurs, pour d’autres conseils sur l’achat d’un flash externe et son utilisation, lisez ce texte que j’ai écrit l’année dernière…
Le nombre guide
Mais qu’est-ce que le nombre guide? C’est ce qui détermine la puissance du flash, en fonction de la distance du sujet et de la sensibilité du film. Plus le nombre est grand, plus le flash est puissant.
Le nombre guide (ou NG) est le résultat de la distance multipliée par l’ouverture, toujours à une sensibilité ISO 100 (sinon, un calcul de la racine carrée de la valeur ISO divisée par 100 ISO sera nécessaire).
Pour le moment, l’important n’est pas de savoir comment faire ce calcul, si vous n’utilisez le flash qu’à l’occasion. L’important, c’est de comprendre que plus un nombre guide est élevé, ça signifie généralement un flash plus puissant. Certains flashes permettent aussi de faire varier la puissance utilisée, ce qui vous donnera plus de latitude.
TTL et eTTL
TTL signifie « Through The Lens » (à travers l’objectif). Ça signifie que le flash mesure l’exposition à travers l’information recueillie sur le capteur pour déterminer la quantité de lumière à fournir en s’activant.
Les accessoires
Parmi les accessoires qui peuvent être utilisés avec un flash, on note le diffuseur, que l’on retrouve sous plusieurs formes, comme le diffuseur Bower pour flash Nikon SB-900/910, ou encore le diffuseur pour flash escamotable (intégré) de Gary Fong… ceci permet d’obtenir une lumière moins dure sur le sujet, si vous devez diriger votre flash directement sur celui-ci.
Vous pouvez aussi vous procurer des panneaux d’éclairage ou des boites à lumière (soft box) afin de mieux diriger ou contrôler la quantité de lumière envoyée sur votre sujet.
Les possibilités sont infinies et je vous suggère d’expérimenter avec un accessoire à la fois afin de bien comprendre le comportement du flash et de la lumière en général.
Conclusion
La photographie au flash est un monde en soi à explorer et je n’ai qu’effleuré la surface dans ce texte. Si vous souhaitez en apprendre plus, je vous suggère de vous procurer un livre sur le sujet, de regarder des vidéos explicatives sur YouTube ou sur des sites spécialisés ou, mieux, d’aller suivre un atelier de formation, car il y a beaucoup de matière à couvrir et vous aurez certainement des questions.
Au fait, ceci était ma dernière chronique sur le blogue de Best Buy. Je vous remercie de m’avoir suivi tout ce temps et j’espère que vous aurez aimé en apprendre plus sur la photo.
Si le sujet vous intéresse, je vous invite à vous abonner à notre émission (podcast) sur la photographie, Objectif Numérique. À bientôt!