Je suis un fan fini de liseuses et de livres numériques. J’ai fait l’acquisition de ma première liseuse moins de 10 minutes après qu’elle ait été lancée au Canada ; ma bibliothèque numérique compte une bonne centaine de titres ; et j’ai emprunté plus de livres numériques à la bibliothèque municipale que de livres en papier depuis que ce service est disponible au Québec.
C’est donc avec grand plaisir que j’ai mis la patte sur l’Aura One de Kobo, une liseuse avancée dotée d’un écran tactile, d’un système d’éclairage doux qui s’ajuste automatiquement à la lumière ambiante, et résistante à l’eau par-dessus le marché. Voici ce que j’en ai pensé.
Prise en main
Pour une liseuse, l’Aura One est relativement costaude, tant en termes de taille qu’en terme de poids. Rien d’exagéré, soyons bien clairs, mais pour le lecteur qui est habitué à un appareil de taille ordinaire il faut quelques minutes d’adaptation. D’autant plus que l’écran tactile de 7,8 pouces de diagonale de l’Aura One occupe presque toute sa surface et que la bordure sur laquelle reposer les doigts est plutôt mince.
L’interface principale de l’appareil est conviviale et intuitive. Il n’y a qu’un seul bouton physique (le bouton d’alimentation) tandis que toutes les autres opérations s’effectuent à l’écran. Le plus pur des novices n’aura besoin que de quelques instants pour maîtriser la navigation dans la collection de livres et le magasin en ligne Kobo, les réglages de l’éclairage, la connexion à un réseau wi-fi, etc. En quelques minutes, on est prêt à lire. Bref, ergnomiquement parlant, c’est du solide.
Capacités techniques
Écran tactile: 7,8 pouces à encre électronique (tons de gris), 300 points par pouce.
Mémoire interne: 8 Go
Processeur interne: 1 GHz
Poids: 230 grammes
Taille: 195,1 x 138,5 x 6,9 mm
Autonomie: jusqu’à un mois
Connectivité: wi-fi b/g/n et Micro USB
Formats de fichiers supportés: ePub, epub 3, PDF, MOBI, HTML, RTF, TXT, CBZ/CBR pour les bandes dessinées, et la plupart des formats d’images
L’éclairage intégré
En règle générale, les tablettes ont des écrans rétroéclairés qui fonctionnent assez mal au soleil, sauf peut-être si on règle l’intensité de l’éclairage au maximum pour contrer les effets des reflets, au risque de drainer la batterie en un rien de temps. Quant aux liseuses d’entrée de gamme, elles ont des écrans à encre électronique qui ne sont pas éclairés du tout; elles fonctionnent à la perfection le jour mais requièrent une source d’éclairage externe le soir.
L’Aura One combine les meilleurs aspects des deux systèmes. Son écran à encre électronique au finit mat est confortable pour les yeux le jour, même en plein soleil. Mais un système d’éclairage frontal qui s’ajuste automatiquement à l’intensité de la lumière ambiante permet de s’en servir en toutes circonstances, sans consommer trop d’énergie, et surtout d’éclairer toute la surface de l’écran de façon uniforme. Pas une lampe ne peut en dire autant, ni les étuis à lampe intégrées de mes liseuses. De quoi me rendre jaloux!
J’ai trouvé l’ajustement automatique à l’intensité de l’éclairage ambiant assez efficace, mais pas parfait. À quelques reprises, dans une pièce sombre, j’ai manuellement diminué l’éclairage de l’Aura One de quelques points de pourcentage parce que je trouvais son réglage automatique trop intense. Question de goût personnel.
Par contre, et à ma grande surprise, j’ai trouvé que garder l’éclairage actif ajoutait à la qualité de l’expérience de lecture… en plein jour. Les (maigres) reflets sur la surface de l’écran sont moins visibles et le contraste entre le texte et le fond d’écran est plus net. Un petit bonus qui n’est cependant pas gratuit parce que l’effet ne se fait sentir que lorsque l’intensité de l’éclairage est à près de 100%, ce qui risque de coûter cher en matière d’autonomie.
Notez qu’un mode «nuit» permet d’ajuster la couleur de l’éclairage pour favoriser un sommeil réparateur, en diminuant l’intensité des rayons bleus qui excitent le cerveau. La différence est subtile et il faudrait tester l’appareil pendant quelques semaines pour voir si l’effet souhaité est mesurable.
La performance
Comme c’est toujours le cas pour les liseuses que j’ai essayées, c’est l’écran à encre électronique qui conditionne la performance, la mise à jour d’un tel écran étant passablement lente. L’Aura One est au-dessus de la moyenne sur ce point: le passage d’une page à l’autre et les ajustements aux polices de caractères s’effectuent rondement.
L’interface contient également toutes les fonctions auxquelles on s’attend d’une liseuse et un peu plus : possibilité de surligner des passages (et de les partager sur les réseaux sociaux), pointer sur un mot pour le chercher dans Google ou dans Wikipedia, dictionnaire intégré, etc.
Cependant, l’appareil a parfois du mal à interpréter les gestes de l’utilisateur. Par exemple, pointer sur un mot situé près de la marge invoque parfois le dictionnaire mais entraîne parfois un changement de page. Ambiguïté inévitable dans une interface sans boutons dédiés? Peut-être. Chose certaine, je n’ai pas réussi à trouver une technique de contournement infaillible.
Quant à la résistance à l’eau, il s’agit davantage d’une mesure de sécurité que d’une fonction en tant que tel. L’Aura One survivra pendant 60 minutes immergé sous deux mètres d’eau… Mais le manufacturier recommande de sécher l’écran et les mains avant de s’en servir. Pas question, donc, de lire au fond de la piscine avec votre masque de plongée sur le visage. Mais si vous vous endormez sur votre matelas gonflable et que vous laissez tomber votre Aura One dans l’eau, vous pourrez lui sauver la vie!
L’acquisition et le traitement de fichiers
Outre le magasin Kobo, l’Aura One peut également recevoir des fichiers de l’ordinateur de son propriétaire par connexion USB. Avec mon logiciel de gestion de documents numériques Adobe Digital Editions, transférer un document ePub ou PDF est d’une simplicité désarmante; le transfert de fichiers JPEG, par contre, n’a pas fonctionné. (Une défaillance du logiciel plutôt que de la liseuse.)
La manipulation de fichiers ePub, conçus pour les livres numériques, est beaucoup plus satisfaisante que celle des fichiers PDF. On peut changer les polices de caractères, ajuster leur taille, régler les interlignes, obtenir des statistiques sur le livre en cours de lecture, etc.; tandis qu’avec un PDF, on peut tout au plus zoomer — lentement et avec des résultats discutables — et se contenter des réglages par défaut pour le reste. Il s’agit d’une limitation intrinsèque à la technologie de l’encre électronique, pas d’un défaut spécifique de l’Aura One, mais le lecteur vorace aura tôt fait de se convaincre de n’utiliser un PDF avec sa liseuse qu’en dernier recours.
Notez que les liseuses Kobo sont compatibles avec le prêt numérique des bibliothèques publiques du Québec. Une bien bonne chose pour le budget et pour l’accès à du contenu en français! Visitez pretnumerique.ca pour les détails.
Étui Veille («Sleep Cover»)
Les écrans à encre électronique sont passablement robustes et celui de l’Aura One ne semble pas faire exception. On choisira donc généralement d’utiliser un étui pour des questions d’esthétique et de propreté plutôt que pour se protéger contre les dommages.
Le «Sleep Cover» de l’Aura One (vendu séparément) offre une fonction additionnelle, similaire à ce que l’on retrouve sur les tablettes: activer l’appareil automatiquement à l’ouverture de l’étui et le mettre en veille à sa fermeture. Pratique. On peut aussi replier la couverture du Sleep Cover pour donner à l’Aura One un pied arrière, comme pour un cadre photo. L’utilité de cette fonction, présentée comme un mode de lecture sans les mains, me semble cependant assez limitée : tout au plus pourra-t-on s’en servir pour prendre des notes de lecture à l’ordinateur lorsque le document affiché sur l’Aura One ne permettra pas les annotations directes sur l’écran tactile, par exemple dans les cas de documents PDF ou de ePub verrouillés. (Note: l’échantillon que j’ai testé ne tenait pas bien en place dans cette position. Une pince à papier a réglé le problème.)
Le verdict
En tant qu’outil de lecture, l’Aura One est à peu près impeccable. L’acquisition de documents, la navigation, l’éclairage de l’écran, tout fait le boulot avec un minimum d’ajustements.
Ceci dit, l’Aura One est un produit d’assez haut de gamme. Pour un prix similaire au sien, on peut trouver une tablette Android tout à fait convenable — et beaucoup plus polyvalente qu’une simple liseuse. De plus, les éditeurs de livres ne cessent d’augmenter le prix des livres numériques, qui sont maintenant assez souvent aussi chers que leurs équivalents en papier ou même plus.
Pour que l’acquisition d’une Aura One soit justifiée, il faut donc être un lecteur ou une lectrice vorace, être souvent en position de lire à la noirceur (dans un train de banlieue pendant l’hiver, par exemple), voyager souvent pour bien profiter de sa portabilité et de son autonomie, etc. Si c’est votre cas, vous n’avez pas à hésiter: l’Aura One saura vous satisfaire.
Pour appuyer sur les mots afin d’avoir la définition du dictionnaire sans tourner la page, il s’agit de changer le réglage pour tourner la page en touchant le haut ou le bas de la page au lieu du côté droit ou côté gauche. Ce qui pour moi est plus pratique.
Vous ne pourrez pas lire au soleil avec votre tablette à cause des reflets, ce que vous pouvez très bien faire avec la liseuse
Bonjour François Dominic,
Le mode de lecture sans les mains m’est utile car, étant une dévoreuse de livres, je lis en mangeant ! Cela me premettra d’utiliser ma future kobo aura one sans avoir à l’appuyer sur ma souris pour l’avoir en angle 😉
Merci de cette belle évaluation!
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