Test de Ninja Gaiden 4

C’est fou le temps qui s’est écoulé depuis la sortie du dernier Ninja Gaiden. Honnêtement, je ne pensais pas que la série reviendrait un jour. Mais nous y voilà. Je peux d’ailleurs vous confirmer que l’attente en valait amplement la peine. Ninja Gaiden 4 offre la même intensité que vous connaissez, mais en plus précis, plus rapide et plus concentré. Au début, l’association entre Team Ninja et PlatinumGames semblait risquée, mais ils ont réussi à la faire fonctionner. On dirait que les deux studios ont parfaitement compris ce qui fait le succès de cette série.

Pour les fans, c’est une réunion qui fait forte impression. Pour les nouveaux venus, c’est un point d’entrée clair qui ne vous oblige pas à connaître tous les jeux précédents. Vous incarnez Yakumo, un jeune ninja du clan du Corbeau, déployé dans ce Tokyo futuriste et sauvage qui se déchire. Il est rapide, arrogant et un peu brut de décoffrage. La mission dans laquelle il est entraîné ressemble à un Gaiden classique : chaos, lames, sang et ce vieux sentiment de « je pourrais bien mourir ici » qui refait surface.

Le jeu est rapide et réaliste, peut-être même plus que je ne l’aurais imaginé. Il rappelle davantage les jeux Xbox, mais dans une version modernisée. J’ai aimé le fait qu’il ne cherche pas à réinventer ce qui fonctionnait auparavant. On comprend immédiatement que Ninja Gaiden 4 est là pour prouver une chose : les jeux d’action à l’ancienne ont toujours leur place.

Détails de Ninja Gaiden 4

Plateforme : PlayStation 5, Xbox Series X|S et PC
Développeurs : Team Ninja et PlatinumGames
Éditeur : Xbox Game Studios
Genres : Action/aventure et hack and slash
Mode : Solo
Cote ESRB : M (Jeunes adultes 17 ans et plus)

Des légendes et du sang neuf

De l’histoire, je vous promets de ne rien dévoiler. Ninja Gaiden 4 vous plonge immédiatement dans l’action. Tokyo est en plein chaos : néons, pluie, vieilles malédictions, technologies défaillantes. La ville semble vivante, mais creuse à la fois. C’est l’endroit idéal pour voir surgir quelque chose de sinistre.

Vous incarnez Yakumo, membre du clan du Corbeau. Il est motivé, mais ne sait pas toujours où diriger son énergie. Ce qui commence comme une simple mission se transforme bien sûr en quelque chose de beaucoup plus important. Le voir évoluer d’un combattant talentueux à quelqu’un qui comprend réellement pourquoi il se bat fonctionne bien. Il n’est pas Ryu Hayabusa, et ce n’est pas grave. Le jeu n’essaie pas de prétendre qu’il l’est.

Mais Ryu est là aussi, et ces moments atteignent leur cible. Le revoir m’a procuré un sentiment de nostalgie sans pour autant donner l’impression qu’il était là simplement pour faire plaisir aux fans. Si vous avez joué aux anciens jeux, vous sourirez à plusieurs reprises. Sinon, vous suivrez quand même.

Ce que j’ai le plus aimé, c’est la fluidité du scénario. Les cinématiques s’intègrent parfaitement aux combats, sans temps mort. Ce n’est pas tant les rebondissements qui priment, mais plutôt le rythme. Une seconde, vous regardez, la seconde d’après, vous esquivez pour sauver votre vie. C’est ça, Ninja Gaiden.

La précision en mouvement

Bon, c’est là que ça devient intéressant. Le combat? Brutal, net et rapide. Le genre de rapidité qui vous tire au bord de votre siège sans vous en rendre compte. Team Ninja et PlatinumGames ont vraiment réussi leur mélange. On sent l’influence des deux studios dans la conception. Chaque coup, chaque esquive, chaque petite erreur compte. Ici, pas question de marteler les boutons. Vous apprenez vraiment à jouer.

La transformation Corbeau de sang de Yakumo apporte quelque chose de nouveau, donnant aux combats un changement de rythme intéressant où l’on passe du calme au chaos en un clin d’œil. Elle récompense l’agressivité mais punit la négligence. Ensuite, on passe à Ryu, et là, c’est comme enfiler un vieux gant : plus lourd, plus réfléchi, mais toujours aussi mortel. Les deux sont géniaux à leur manière.

Les armes ont également beaucoup d’importance. Les doubles lames tranchent rapidement, la lance frappe fort, le bâton écrase les groupes, et vous pouvez passer de l’une à l’autre en plein combat sans perdre le rythme. J’ai affronté un boss qui m’a complètement bloqué jusqu’à ce que j’arrête enfin de répéter le même combo, que je change d’arme en plein combat et que je brise sa garde. J’ai même crié de joie. Ce genre de satisfaction ne lasse jamais.

Les ennemis frappent fort, certes, mais pas à en être injuste. Les espaces restreints, les ennemis trop nombreux, vous le remarquerez. Mais vous faites face et vous passez à autre chose. Le mode Héros donne aux nouveaux joueurs une chance de respirer, tandis que le mode Maître Ninja ressemble à une punition divine. C’est le bon équilibre. Ça semble équitable. Ça semble mérité.

Propre, dans son élément et infatigable

Ninja Gaiden 4 est plus fluide et plus agréable à jouer que je ne l’aurais imaginé. Chaque mouvement est précis, chaque coup facile à anticiper. On comprend toujours ce qui se passe, même dans le chaos le plus total. C’est rare. En termes de performances, le mode à 60 images/seconde est solide, mais l’option 120 images/seconde? C’est un tout autre jeu. Une fois que j’ai changé, je ne suis jamais revenu en arrière. J’ai toujours préféré la fréquence d’images aux graphismes, et ici, le choix est évident. Les combats sont tout simplement plus agréables lorsque chaque mouvement s’enchaîne instantanément.

Visuellement, le mélange entre les rues lumineuses et les temples en ruines fonctionne bien. La ville semble vivante, mais on sent qu’elle est en train de s’effondrer. Ce n’est pas le jeu le plus spectaculaire qui soit, mais il sait ce qu’il fait. L’éclairage est parfait et le design des personnages vous permet de rester concentré sur l’action.

La caméra a parfois du mal à suivre, surtout lors des gros combats. Cette faiblesse ne gâche toutefois pas votre plaisir. Il en va de même pour les légères baisses de fréquence d’images. Clignez des yeux et elles disparaissent. On voit bien que Team Ninja et PlatinumGames ont donné la priorité aux performances. Regarder une longue chaîne de combos se dérouler à 120 images par seconde m’a rappelé exactement pourquoi ces jeux sont toujours plus beaux en mouvement. Les captures d’écran statiques ne leur rendent pas justice.

Ninja Gaiden 4 est un retour en force de la série

Quand le générique de fin a défilé, je suis resté assis pendant un moment, manette toujours à la main. Ça faisait longtemps qu’un jeu ne m’avait pas procuré à la fois un tel sentiment d’épuisement et de satisfaction. Ninja Gaiden 4 m’a redonné cette sensation.

Pour les fans de longue date, c’est tout ce que vous attendiez : brutal, technique et rapide. Pour les nouveaux fans, c’est un défi qui semble équitable une fois que vous avez compris le fonctionnement. Yakumo et Ryu ont tous deux leur importance à leur manière. Le style de Yakumo est frais et vif. Ryu est lent et précis, comme s’il attendait cette revanche depuis des années. Ensemble, ils forment un duo parfait.

Je n’ai cessé de rejouer les missions pour réussir des combos plus nets ou survivre sans subir de dégâts. C’est comme ça que je sais que les développeurs ont réussi leur pari. Il reste quelques petits défauts : la caméra glisse parfois et certains combats sont un peu brouillons. Mais on leur pardonne facilement, car l’action est vraiment excellente.

Évaluation globale de Ninja Gaiden 4

Expérience de jeu : 4,5/5
Graphismes : 4/5
Son : 4/5
Intérêt à long terme/Rejouabilité : 4,5/5

Note globale : 4,2/5 (84 %)

Ninja Gaiden 4 ne se contente pas de relancer la série. Il prouve que le genre a encore sa place pour la vitesse, l’habileté et le chaos pur. Si ce genre de combat vous a manqué, celui-ci vaut chaque coup porté.

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