Avec son écran de taille modeste et son boîtier léger, la tablette Surface Go de Microsoft est un véritable appareil « deux en un », à la fois ordinateur portable et tablette, qui veut se rendre utile en toutes circonstances. Il faut savoir que la Surface Go adopte une définition de l’utilité qui se démarque de ses concurrentes. Là où Apple, Samsung et Google ont tenté de transformer des plates-formes de consommation de médias en outils de productivité, Microsoft doit convaincre qu’elle peut accomplir la démarche inverse. Les ordinateurs et tablettes deux en un Windows ont toujours été en mesure de produire du contenu. C’est leur aisance à s’imposer comme de véritables tablettes qui soulève certaines questions.

Cliquez ici pour regarder la vidéo complète de mon test (en anglais seulement)

Design


Surface Go de Microsoft

Écran: PixelSense, 10 pouces, 1800 x 1200 pixels (217 pixels par pouce)
Système d’exploitation: Windows 10 Mode S (ou Famille)
Processeur: Pentium Gold bicoeur 64 bits 4415Y d’Intel cadencé à 1,6 GHz
Mémoire: 4 ou 8 Go RAM, 64 ou 128 Go de stockage (jusqu’à 400 Go de plus avec carte microSD)
Caméra: 8 mégapixels à l’arrière, 6 mégapixels à l’avant.
Vidéo: Enregistrement jusqu’à 1080p
Connectivité: Wi-Fi, Bluetooth 4.1, A-GPS, USB-C, microSD
Dimensions: 9,65 x 6,90 x 0,33 pouces
Poids: 522 grammes
Disponible en fini argenté


La philosophie de design des produits de la gamme Surface n’a plus vraiment de secrets. Cependant, Microsoft a dû faire certains compromis pour réduire la taille de la Surface Go. Pour l’essentiel, ces changements concernent l’organisation de l’appareil autour de son écran de 10 pouces. Les bordures sont plutôt larges pour une tablette de cette taille et il aurait été souhaitable que Microsoft les réduise d’un pouce supplémentaire. En contrepartie, ces bordures larges ont l’avantage d’être assez spacieuses pour accueillir des hauts-parleurs à la sonorité plutôt satisfaisante.

L’écran paraît bien, même s’il n’offre pas le contraste et la gamme de couleurs de certains appareils concurrents vendus à des prix similaires. La résolution est aussi inférieure à ce que l’on trouve ailleurs. En pratique, cela ne m’a causé aucun problème car tout ce que je voyais à l’écran m’apparaissait attrayant. Mais j’admets que j’aurais préféré avoir un plus gros écran avec lequel travailler.

Les coins du boîtier sont un peu plus arrondis que chez les autres Surface. Le boîtier est léger et facile à tenir en mains ou à transporter. Les connecteurs usuels sont présents, pour le chargement et pour les périphériques. Si vous vous demandez s’il s’agit d’une Surface en format ‘mini’, vous avez parfaitement raison. La béquille à l’arrière est excellente: robuste et flexible, elle garde la tablette en position tant sur une surface plane que sur les genoux de l’utilisateur.

Sous le capot, les spécifications sont modestes. Le processeur Pentium Gold d’Intel n’est pas fait pour les lourds travaux, ce dont je reparlerai plus tard. Il est conçu pour livrer des performances régulières sans trop pousser, quoique la mémoire vive et le stockage permanent peuvent faire une certaine différence.

Microsoft vend la Surface Go en deux configurations. La différence tient dans la mémoire, que l’on peut doubler de 4 à 8 Go, et dans le stockage, qui peut lui aussi doubler de 64 à 128 Go. À moins que vos besoins ne soient vraiment limités, je conseille la version à 8/128 Go. Après tout, Windows consomme beaucoup d’espace. Il est toujours possible d’utiliser des périphériques de stockage, mais on n’a jamais trop de stockage à l’interne.

Le port USB-C et la fente d’expansion microSD permettent d’apaiser les craintes en matière de stockage en ajoutant un lecteur externe ou une carte de mémoire au système. Il se pourrait fort bien que vous en ayez besoin avec la version 128 Go de la tablette. Avec la version 64 Go, c’est quasiment inévitable: quand on télécharge des applications et du contenu, le stockage diminue à vue d’oeil.

Malheureusement, Microsoft considère toujours que le clavier est un accessoire à acheter séparément. J’aurais apprécié qu’il soit inclus avec la Surface Go, surtout que l’appareil est présenté autant comme un outil de travail que comme une plate-forme de divertissement. Si vous voulez le clavier, vous devrez payer un supplément. Même chose pour le stylet Surface Pen.

Logiciel

Microsoft livre la Surface Go avec Windows 10 mode S préinstallé. Cette version de Windows sacrifie de la fonctionnalité en faveur de la sécurité. Par exemple, vous ne pouvez pas télécharger des applications à partir d’un navigateur Web. Vous ne pouvez même pas obtenir un autre navigateur Web à partir de celui de Microsoft – à moins qu’il ne soit disponible dans la boutique Windows Store.

Celle-ci est assez complète, mais elle souffre de la comparaison avec ce que l’on peut retrouver ailleurs en ligne. Heureusement, il y a un moyen de contourner ses limites. La première fois que je me suis connecté à la boutique, une note m’a demandé si je voulais abandonner le mode S et passer plutôt à l’édition familiale de Windows. Le changement est cependant irréversible: pas moyen de changer d’idée et de retourner au mode S.

Si vous désirez plus de flexibilité pour installer les applications de votre choix, faites le changement. Assurez-vous cependant d’activer Windows Defender ou un autre logiciel antivirus pour protéger votre système contre les menaces extérieures. De bonnes habitudes de navigation vous aideront aussi à minimiser les risques d’attaque.

Office 365 est préinstallé pour une période d’essai de 30 jours; il faudra payer pour continuer à vous en servir par la suite. La caméra avant utilise Windows Hello, qui utilise la reconnaissance faciale pour déverrouiller l’écran. J’ai choisi de ne pas m’en servir puisque je préfère les NIP et les mots de passe pour ce genre de choses. Mais l’option est là si vous le désirez.

La boutique Windows Store propose une grande variété de jeux, mais limitez-vous aux plus simples. La Surface Go n’a pas le coffre nécessaire pour exécuter des jeux très exigeants pour la quincaillerie. Microsoft tente de limiter ce qui vous est ouvert sur sa boutique, mais une fois que vous avez quitté le mode S vous êtes libres… y compris libres d’aller trop loin. La puissance graphique de la Surface Go n’est pas mauvaise, mais sa performance globale n’est pas suffisante pour soutenir les jeux qui demandent beaucoup au système.

Performance

Je viens de mentionner qu’il est préférable d’être modeste dans ses ambitions au sujet des jeux. La même remarque s’applique aux performances générales du système. Le traitement de texte, les médias sociaux, le courriel, la navigation Web et les autres tâches courantes fonctionnent tout à fait adéquatement. Les tableurs, les présentations, la musique en flux continu aussi.

L’édition vidéo? Beaucoup moins. Il faut s’accommoder de délais et de rendus au ralenti. L’édition de photos n’est pas aussi problématique, quoique la version complète de Photoshop pourrait ne pas fonctionner de manière aussi fluide qu’on le voudrait sur cet appareil.

Souvent, les aléas de la performance dépendent de la situation. Vous pourriez réussir à produire une image avec un logiciel et avoir de la difficulté à réaliser la même tâche avec un autre. Les spécifications minimales des différents logiciels entrent en jeu; assurez-vous que la Surface Go contienne tout ce dont vous avez besoin pour exécuter les logiciels dont vous avez besoin.

Par ailleurs, au cas où vous vous poseriez la question, la différence de performance entre Windows en mode S et en édition familiale est négligeable.

Pour moi, apprendre à manipuler le clavier a constitué la principale barrière. Les touches sont de la taille usuelle mais Microsoft les a rapprochées les unes des autres pour accommoder son écran de 10 pouces. Les doigts tombent inévitablement sur les mauvaises touches, ce qui entraîne de nombreuses corrections. J’ai tapé cette critique sur la Surface Go et il m’a fallu nettement plus de temps que ce qui aurait été nécessaire sur un portable standard.

Le pavé tactile en verre est excellent. Il répond bien, est juste assez sensible, et j’ai été impressionné par sa régularité. Je n’ai pas toujours envie de toucher à l’écran si un pavé tactile me permet de naviguer et d’interagir plus efficacement. Le pavé de la Surface Go remplit très bien cette tâche.

Autonomie

Microsoft annonce une autonomie de 9 heures sur une pleine charge. Je n’ai jamais atteint ce niveau. Le vrai chiffre tourne plutôt autour de 6 heures. Tout dépend de la charge de travail que le processeur doit accomplir, mais même avec un seul document Word ouvert et quelques onglets dans un navigateur, je n’ai pas obtenu plus de 7 heures.

Travailler sur plusieurs tâches en parallèle et garder plusieurs applications ouvertes en veille réduisait l’autonomie à 6 heures. Même résultat pour la lecture vidéo. Compte tenu de mes habitudes d’usage et de ce que j’ai pu observer, je dirais que 6 heures est le mieux auquel on puisse s’attendre. Ce n’est pas très élevé pour un appareil de ce calibre, mais ça devrait suffire si vous ne prévoyez pas exécuter de tâches trop lourdes.

Derniers détails

Soyons clairs: il s’agit d’un PC en format tablette. Oui, la Surface Go roule sous une version minimale de Windows par défaut, mais on peut toujours remplacer celle-ci par la version familiale. L’appareil a ses limites, qui deviennent rapidement évidentes, mais il a été conçu pour des besoins bien spécifiques. Bref, il s’agit d’un appareil deux en un à la puissance modeste mais qui travaille comme un PC, se prend en main comme une vraie tablette et se transporte n’importe où.

Difficile de se tromper avec un produit comme celui-ci, à condition d’être prêt à vivre avec les compromis nécessaires. Rappelez-vous que l’autonomie ne devrait cependant pas s’améliorer avec les prochaines mises à jour au système d’exploitation. Si cela vous convient, vous devriez obtenir de bons services et une bonne productivité de votre Surface Go.

La tablette Surface Go de Microsoft est disponible dès maintenant.

Ted Kritsonis
Je suis chanceux d’occuper un emploi génial qui me permet de suivre et de rapporter les activités d’une des industries les plus excitantes au monde. J’ai eu l’occasion d’écrire sur les technologies pour de nombreuses publications, dont The Globe and Mail, Yahoo! Canada, CBC.ca, Canoe, Digital Trends, MobileSyrup, G4 Tech, PC World, Faze et AppStorm. J’ai aussi fait des apparitions à la télé en tant qu’expert des technologies pour Global, CTV et The Shopping Channel.