Haut-parleur Phantom I de DevialetParfois, le métier de chroniqueur techno nous permet de ressentir de petits (gros) moments de bonheur. Parfois, il nous terrifie. Et, parfois, il nous inspire les deux émotions en même temps. C’est ce qui m’est récemment arrivé lorsque j’ai testé le haut-parleur Phantom I de Devialet. Du bonheur, parce que ce haut-parleur sans fil de très, très haut de gamme sonne comme du miel. De la terreur, parce qu’il vaut plus cher que mon ordinateur et mon téléviseur réunis et que j’ai la mauvaise habitude d’être maladroit. (Rassurez-vous: je ne l’ai pas cassé!)

Un son comme du miel, dis-je. Mais pour en tirer pleinement avantage, le Phantom I exige un peu d’attention… et des sources audio qui sont à sa hauteur, ce qui ne court pas les rues. Voici mes impressions en vidéo:

Caractéristiques techniques du haut-parleur Phantom I de Devialet

Le haut-parleur Phantom I est disponible en trois configurations matérielles. Voici les principales caractéristiques techniques de l’appareil que j’ai reçu et qui constitue le modèle mitoyen. Comme vous pourrez le constater, c’est du solide :

  • Haut-parleur aigu («tweeter») à dôme de titane pur
  • Haut-parleurs intermédiaire et grave à dôme d’aluminium
  • Gamme de fréquences reproduites: 14 Hz à 27 kHz
  • Précision des fréquences reproduites: +/- 2 décibels de 20 Hz à 20 kHz
  • Pression acoustique: 108 décibels à un mètre de distance
  • Puissance d’amplification totale: 1100 watts RMS
  • Connectivité: Wi-Fi bibande, Bluetooth 5.0, fibre optique (TOSlink), Ethernet
  • Compatibilité: AirPlay 2, Spotify Connect
  • Son haute résolution: Room Ready, TOSLINK et UPnP Renderer à 24 bits et 48 kHz
  • Résolution maximale des fichiers acceptés: 24 bits à 96 kHz
  • Processeur: ARM Cortex-A9 à 1,25 GHz
  • Dimensions: 255 mm de hauteur, 252 de largeur, 342 de profondeur
  • Poids: 11,4 kg
Haut-parleur Phantom I de Devialet, vu de face.
Haut-parleur Phantom I de Devialet, vu de face.

Premier contact avec le haut-parleur Phantom I de Devialet

Le Phantom I est livré avec une télécommande circulaire, un câble d’alimentation secteur, un câble USB pour recharger la télécommande et une documentation minimale mais suffisante pour bien configurer le produit.

L’appareil proprement dit est costaud: 11,4 kilogrammes. Il est aussi d’un design hors du commun, avec un profil arrondi, une forme irrégulière et des plaques latérales au fini métallique attrayant. Pour ces deux raisons, l’appellation « haut-parleur d’étagère » est quelque peu trompeuse. Pas question de le cacher entre deux piles de livres dans une bibliothèque. Pas question, non plus, de l’installer sur une tablette, au risque de se retrouver avec une (très dispendieuse) pile de miettes sur le sol. Réservez-lui de la place, bien en vue, sur le dessus d’un meuble solide. Vous ne le regretterez pas.

Rien à signaler au sujet de la configuration initiale. La documentation et l’appli Devialet font le boulot. En quelques minutes, l’appareil est jumelé à une source Bluetooth et pleinement fonctionnel.

Télécommande du Phantom I de Devialet.
Télécommande du Phantom I de Devialet.

L’appli et la télécommande Devialet

Le Phantom I peut s’utiliser seul, en paire ou à l’intérieur d’un système multi-pièces. L’appli Devialet permet donc de contrôler un ou plusieurs Phantom I à la fois, en toutes sortes de configurations. Je n’ai pas pu tester pleinement cette fonctionnalité puisque je ne disposais que d’un seul haut-parleur (snif!) mais l’interface de configuration est facile à utiliser.

La télécommande qui accompagne le Phantom I est élégante et ne déparera pas votre décor, quel qu’il soit. Le volume est contrôlé par un cadran rotatif; la lecture, par une surface tactile. Un affichage à diodes électroluminescentes (pas tout à fait un écran) donne toutes les indications requises. Un bel objet, utile, dont l’autonomie annoncée est de deux mois et demi et que l’on recharge par USB.

Ceci dit, la télécommande n’est ni indispensable, ni suffisante. Pour une lecture Bluetooth, vous aurez quand même besoin de l’appli ou d’un autre logiciel sur l’appareil source pour déterminer ce qui jouera. La télécommande travaillera en solo seulement si vous reliez votre haut-parleur à une source filaire. Nous y reviendrons.

L'appli Devialet permet de contrôler le Phantom I en mode solo, en paire ou dans le cadre d'une installation multi-pièces.
L’appli Devialet permet de contrôler le Phantom I en mode solo, en paire ou dans le cadre d’une installation multi-pièces.

Performance acoustique du haut-parleur Phantom I de Devialet

Devialet affirme que le développement du Phantom I est le résultat de plus de dix ans de recherche et développement, qui a impliqué une centaine de spécialistes de l’acoustique, du génie mécanique, de l’aérodynamique, et de l’industrie automobile, et qui a mené au dépôt de plus de 200 brevets.

Le résultat? D’excellent à ahurissant. Devialet promet un son sans distorsion, ni saturation, ni bruit de fond. Mission accomplie… sauf peut-être lorsque l’on s’installe à moins d’un mètre de l’appareil, ce qui n’est de toute façon jamais recommandable. Autrement, la qualité du rendu est extraordinaire. Toutes les gammes de fréquences sont justes et l’équilibre entre les basses et les aigües est absolument impeccable, quelle que soit la source. J’ai même entendu des subtilités que je n’avais encore jamais découvertes, même sur des pièces que j’écoute depuis des décennies comme le « Water Music » de Haendel et « Hallowed Be Thy Name » d’Iron Maiden. (Oui, mes goûts musicaux sont assez éclectiques.) Du pur bonbon pour les oreilles.

On nous promet aussi un son relativement peu directionnel et donc régulier quel que soit l’angle d’écoute. Sur ce point, j’ai de (toutes petites) réserves. On ne parle absolument pas d’un haut-parleur 360 degrés, ici. Mais si vous adossez le Phantom à un mur pour mieux refléter les basses et que vous vous assoyez à un angle de plus ou moins 60 degrés, tout se passera bien.

Les connecteurs Ehternet et à fibre optique (TOSLINK) du Phantom I de Devialet sont bien cachées, auprès du connecteur d'alimentation, dans une alcôve qui est normalement scellée par un panneau.
Les connecteurs Ehternet et à fibre optique (TOSLINK) du Phantom I de Devialet sont bien cachées, auprès du connecteur d’alimentation, dans une alcôve qui est normalement scellée par un panneau.

Performance acoustique du Phantom I de Devialet à haut volume

Notez aussi que l’on peut monter le volume jusqu’à des niveaux malsains sans aucune perte de qualité. Anecdote: à un moment donné, j’ai oublié d’interrompre la connexion Bluetooth entre ma tablette et mon Phantom I avant de démarrer YouTube en fin de soirée. Plutôt que de jaillir des haut-parleurs de ma tablette, la bande sonore de ma vidéo a donc été transmise au Phantom. Au volume maximal de ma tablette. Oups… Ma conjointe, qui dormait à l’autre bout de l’appartement, a surgi dans le salon à toute vitesse en pensant qu’il y avait eu une explosion de gaz dans la cuisine! Et pourtant, le son de ma vidéo était aussi clair que si je l’avais fait jouer à un volume raisonnable.

Les entrailles du Phantom I. Source: Devialet.
Les entrailles du Phantom I. Source: Devialet.

Variation de la performance du Phantom I de Devialet selon les sources

Évidemment, il y a un inconvénient à disposer d’un haut-parleur qui reproduit aussi bien ses sources: si la source est médiocre, le résultat le sera, lui aussi. Les imperfections de vos vieux fichiers mp3 brouillons n’auront jamais été aussi évidentes. Mais bon: lorsque l’on accepte d’investir dans un produit comme le Phantom I, on doit aussi accepter d’investir dans un contenu à la hauteur.

J’ai testé le Phantom I avec deux types de contenus: des flux Bluetooth et des sources audio numériques transmises par fibre optique (ce que l’on appelle aussi une connexion TOSLINK). Sous Bluetooth, Devialet annonce un rayon d’action de 20 mètres. Cela me semble optimiste. La connexion entre ma tablette et le Phantom I sautillait assez régulièrement lorsque je m’éloignais à une distance d’environ 10 mètres. Peut-être le résultat d’interférences causées par d’autres appareils qui transmettaient sur les fréquences Bluetooth ailleurs chez moi.

La connexion par fibre optique donne des résultats dignes des meilleurs cinémas maison. Le signal numérique de Stingray, sur un Phantom I, vous fera peut-être verser une petite larme. Et en cas de problème, la documentation en ligne de Devialet est claire et complète. Par exemple: j’ai remarqué que le son reçu par fibre optique à partir de mon téléviseur était moins amplifié que par Bluetooth. La documentation de Devialet a confirmé que le traitement par le téléviseur était responsable. (La solution: monter le volume!)

Enfin, notez que le système d’exploitation de Devialet ne supporte que des flux de 48 kHz au maximum. Pour atteindre la pleine résolution de 96 kHz du Phantom, il faut relier celui-ci à sa source en « mode optique direct », qui désactive complètement le système d’exploitation. Si vous disposez d’une source aussi riche, consultez la documentation de Devialet pour savoir comment faire.

Les panneaux latéraux en métal du Phantom I de Devialet réfléchissent leur environnement.
Les panneaux latéraux en métal du Phantom I de Devialet réfléchissent leur environnement.

Le verdict final sur le Phantom I

Il est assez difficile de « recommander » un produit de haut de gamme comme le Phantom I de Devialet. Après tout, on peut acheter une dizaine de très bons haut-parleurs de marques concurrentes pour le prix d’un seul Phantom. Mais si vous êtes en position d’investir un montant substantiel pour obtenir une performance encore supérieure? Dans ce cas, il s’agit d’un produit à considérer. Longuement.

François Dominic Laramée
Tour à tour concepteur de jeux vidéo, chroniqueur et scénariste à la télévision, journaliste, blogueur, auteur de 4 livres publiés aux États-Unis et scripteur pour la scène, FDL travaille dans le domaine des médias depuis 1992. Il est bien fier de détenir un doctorat en histoire et deux maîtrises, mais n’a cependant jamais accroché aucun de ses diplômes au mur de son bureau.