Comme 99% des gens, j’ai une peur bleue de commettre une gaffe en préparant mes déclarations fiscales (communément appelées « rapports d’impôt »). Il faut dire que les lois qui gouvernent l’impôt sur le revenu des particuliers sont d’une complexité inouïe, qu’elles changent plus souvent que l’humeur d’un personnage de téléroman, et que les conséquences d’une erreur peuvent parfois se calculer en milliers de dollars.
C’est pourquoi j’engage chaque année un professionnel de l’impôt pour m’aider à éviter les problèmes — professionnel qui utilise lui-même un logiciel spécialisé comme Impôt Rapide ou UFile parce que personne, et je dis bien « personne », ne peut se rappeler de tout le charabia encodé dans les lois fiscales. En cherchant un peu, je suis certain que l’on pourrait trouver une ou cinquante règles que le Ministre des Finances en personne interpréterait incorrectement si on lui posait des questions à brûle-pourpoint, sans le laisser avoir recours à sa documentation!
Ceci dit, un professionnel de l’impôt ne peut pas tout faire sans votre aide. Voici donc quelques bonnes habitudes à prendre dès maintenant pour simplifier le processus et minimiser les risques d’une vilaine surprise au moment de produire vos déclarations — ou au moment où celles-ci seront traitées par les agences gouvernementales responsables.
Début janvier: planifiez vos placements
Vous savez sans doute que vous pouvez déduire vos contributions à un RÉER de vos revenus imposables et que les revenus produits par un Compte d’épargne libre d’impôt (CELI) ne sont pas assujettis à l’impôt.
Mais saviez-vous que le montant que vous pouvez contribuer à un RÉER varie selon votre revenu de l’année précédente et selon les contributions que vous n’avez pas utilisées dans le passé? Ou que vous pouvez faire appel au Service électronique de renseignement par téléphone de l’Agence du revenu du Canada pour connaître, en quelques minutes, le montant que vous avez le droit de contribuer à un CELI cette année, compte tenu des variations aux règles qui ont été appliquées depuis la création du programme? Ou qu’il est possible de cotiser au REER de son conjoint ou de sa conjointe tout en profitant soi-même des déductions fiscales?
Janvier constitue le moment idéal pour faire le point sur votre stratégie de placement avec un conseiller financier. N’attendez pas à février, puisque les conseillers sont toujours débordés pendant la campagne des REER — tandis qu’au mois de mars, il sera trop tard pour profiter dès cette année des déductions auxquelles votre contribution vous donnera droit.
Fin janvier: apprenez comment minimiser vos obligations fiscales
Les lois fiscales prévoient un nombre impressionnant de cas spéciaux et de déductions ciblées auxquelles vous avez peut-être droit.
Par exemple, si vos frais médicaux dépassent 3% de votre revenu, vous pourrez les déduire — qu’il s’agisse d’une chirurgie au laser pour vos yeux, de frais d’orthodontie pour vous ou les enfants à votre charge, de nourriture particulière si vous êtes atteinte de la maladie coeliaque, ou de modifications à votre domicile pour le rendre accessible en fauteuil roulant.
Si vous êtes aux études, vous pourrez déduire vos frais de scolarité, vos frais d’examen, et peut-être même le coût de votre laissez-passer de transport en commun. Si vous recevez des bourses d’excellences, celles-ci ne seront probablement pas imposables. Et si vous devez payer des intérêts sur le remboursement de vos prêts étudiants, ces intérêts pourraient être déductibles; pourquoi ne pas en profiter pour recevoir un plus gros remboursement d’impôt et vous en servir pour accélérer le paiement du capital de votre prêt?
Février: assemblez votre documentation
Rien ne complique le processus de préparation d’une déclaration fiscale comme l’absence d’un reçu ou d’un formulaire indispensable — et si on se rend compte trop tard qu’il nous manque un relevé T4 de notre employeur ou le reçu qui doit justifier une déduction importante, la course au remplacement de dernière minute peut tourner au cauchemar.
En temps normal, les employeurs, les universités, les syndicats et les oeuvres de charité doivent vous fournir les relevés nécessaires à la préparation de vos déclarations fiscales au plus tard en février. Assurez-vous d’avoir tout ce qu’il vous faut et de faire le suivi rapidement si quelque chose cloche. Vérifiez surtout si votre institution financière produit des relevés de REER sur papier ou si vous devez vous-mêmes aller les chercher en version électronique sur son site Web!
Petit conseil supplémentaire: en tant que travailleur autonome, je garde en permanence, dans mon classeur de bureau, des dossiers contenant les factures des fournitures achetées, les talons de chèques reçus, les relevés d’acomptes provisionnels et une foule d’autres documents. Je numérise les plus importants à chaque mois, et je garde les copies papier dans un autre classeur, au sous-sol. La plupart des contribuables doivent garder leur documentation pendant 3 ans en cas de vérification; pour les travailleurs autonomes, c’est pendant 7 ans. Ne faites pas l’erreur d’assumer que vous pouvez détruire vos vieux reçus après 18 mois; j’ai déjà reçu un avis de vérification qui me demandait de produire une preuve de la nature exacte d’un revenu de droits d’auteur 4 ans après la déclaration initiale, faute de quoi j’aurais dû payer une facture imprévue de quelques milliers de dollars.
Début mars: apprenez comment remplir vos déclarations
Si vous choisissez de produire votre déclaration à l’aide d’un logiciel, il est temps d’acheter celui-ci si ce n’est pas déjà fait. (Je ne saurais trop vous recommander cette option!)
Sinon, vous pouvez obtenir une trousse de préparation auprès des autorités fiscales.
Dans tous les cas, n’hésitez pas à consulter cette série de vidéos de l’Agence du revenu du Canada pour vous assurer de remplir vos déclarations correctement et ainsi vous éviter bien des tracas.
Fin mars: produisez vos déclarations de revenus!
Faites-le, peu importe votre situation. Même si vous êtes aux études à temps complet, que vous n’avez pas eu de revenus cette année et que vous êtes certain que vous n’avez pas d’impôt à payer.
Pourquoi? Parce qu’en fournissant des renseignements appropriés aux autorités fiscales, vous aurez peut-être droit à certains avantages (par exemple, une prestation pour remboursement des taxes de vente que vous aurez payées en cours d’année) et surtout parce qu’ainsi vous éviterez peut-être des imbroglios dans le futur. La sainte paix fiscale, ça n’a pas de prix!
Et pourquoi commercer à la fin mars, ou même avant si vous le pouvez? Pour vous donner de la marge de manoeuvre en cas de problème. Un dilemme le 24 mars est bien moins stressant que le même dilemme 45 minutes avant l’heure de tombée!
Pour de plus amples renseignements
Pour vous préparer encore plus efficacement à la saison des impôts, consultez les listes de conseils compilées par Intuit, l’éditeur des logiciels Impôt Rapide (en français) et TurboTax (en anglais), ainsi que la foire aux questions de l’Agence du revenu du Canada.
Dates-limites
Notez enfin que la date-limite pour transmettre vos déclarations fiscales de l’année 2015 à Revenu Québec et/ou à l’Agence de revenu du Canada, selon l’endroit où vous habitez, est le 30 avril 2016, sauf dans quelques cas spéciaux qui sont expliqués sur les sites Web de ces deux organismes.
Commandez votre logiciel de préparation de déclarations fiscales en ligne chez Best Buy Canada.
Photos par Diego Torres Silvestre, Ken Teegardin et Philip Taylor, publiées sous licences Creative Commons.
Avec la complexité des rapports d’impots et tous les formulaires et annexes que les fonctionnaires nous forcent à remplir, je ne pourrais plus me passer d’un logiciel pour préparer mes rapports d’impot.
J’utilise un logiciel depuis plus de 15 ans. Avant, j’utilisais un chiffrier pour faire les nombreux calculs. Mais maintenant c’est devenu trop complexe à gérer.
D’autant plus qu’il y a des logiciels d’impot pas trop cher pour de 1 à 5 rapports. D’autres logiciels « Enligne » qui sont encore moins couteux. Puis, quelques logiciels gratuits qui sont aussi « approuvés » par les ministères.
Donc utilisont ces outils précieux
@m1486: Oh que oui! J’ai encore des cauchemars de la première (et dernière) fois où j’ai essayé de remplir une déclaration d’impôt « à la main » en tant que travailleur autonome avec des frais d’études post-secondaires et deux ou trois autres « cas spéciaux ». C’était avant l’apparition des logiciels bien ficelés dont on dispose aujourd’hui. Plus jamais! 🙂
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